L'histoire commence par "il était une fois" et elle s'achève par "l'amour qui fait que la vie continue". Entre ces mots, il y a des convois de wagons qui traversent une forêt, et dans l'un d'entre eux, un père qui tente l'impossible pour sauver un de ses enfants ; une pauvre femme, une bûcheronne, qui habite dans cette forêt, qui découvre ce bébé emmitouflé dans un châle précieux ; un don du ciel pour cette mère sans enfant prête à tout pour le sauver de la barbarie. Il y a aussi des hommes, la plupart sont « contaminés », et puis d’autres, peu nombreux, des hommes rugueux dont le cœur n'a pas été totalement envahi par la haine de l'autre. Et puis un père parvenu à survivre au cauchemar, seul à présent et dont la force de vivre est entretenue par une infime lueur d'espoir : que son enfant est survécu.
Jean-Claude Grumberg, auteur d'une trentaine de pièces de théâtre, livre dans ce "conte" quelque chose de précieux, d'une beauté profonde, avec des mots simples et une formule apparemment naïve ; un conte pour tous, pour la mémoire, c'est à dire pour la vie.