Claude-Marie Vadrot

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Billet de blog 9 septembre 2012

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Baisse de l'essence, attrape couillons et pousse au crime

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Dans sa munificence doublée d’une démagogie automobilistique militante, le gouvernement a donc organisé une baisse des prix des carburants. Au bout de quelques jours, chacun peut s’apercevoir qu’elle est entièrement en trompe l’oeil car depuis le premier jour il faut au moins un GPS socialiste pour la repérer.

D’autant plus que bon nombre de stations services, liberté du commerce oblige, empochent les trois centimes de réduction de taxe qui vont coûter aux automobilistes et à ceux qui ne vénèrent pas la sainte voiture, entre 500 millions et un milliard d’euros d’impôts par an. D’ailleurs bon nombre de pompistes ne disposent même pas de la liberté de fixer les prix quand leurs stations sont reliées informatiquement aux ordinateurs du distributeur qui prend la décision. Le choeur des fanas de la bagnole s’esbaudit malgré tout, tant sa mémoire des chiffres est aléatoire, devant un geste destiné à les persuader que l’usage de la voiture individuelle en zone urbaine est garanti pour longtemps. Le gouvernement oublie ceux qui ont renoncé soit vont renoncer à la voiture ou ont ou auront la sagesse d’en limiter l’usage. Pas exemple en ayant recours au covoiturage ou en retrouvant le chemin des transports collectifs. Voire en ressortant le vélo qui n’est pas seulement un instrument de vacances folklorique mais aussi un moyen de transport toujours moqué par les lobbies. Bien, on m’expliquera que je fais une (scandaleuse) impasse sur les difficultés de déplacement des ruraux et des gens exilés contre leur gré et pour des raisons économiques dans des banlieues lointaines, à des heures de leurs boulots. Quand ils en ont un... A ces citoyens, la voiture peut être ou paraître être le seul recours. Dire cela ne résout pas le problème de fond : désintoxiquer les Français de leur addiction à la bagnole. D’autant plus que sur les millions d’automobilistes qui circulent chaque jour, les ruraux et les exilés de banlieue représentent statistiquement une minorité pour laquelle existent des solutions à la fois moins coûteuses et représentant le début d’une cure de désintoxication. Avec un milliard par an (le prix du faux cadeau), il y a de quoi améliorer les transports, ré-ouvrir des gares et des lignes secondaires. La solution stupide préconisée par Pierre Moscovici repose sur plusieurs postulats rétrogrades n’offrant pas une authentique voie vers la « transition énergétique » prônée officiellement pas le gouvernement. D’autant plus qu’elle s’appuie sur un diesel ravageur pour la santé. On passe pudiquement sous silence le coût des pollutions pour le budget de la Sécurité Sociale...Et on ferme les yeux, pour sauver la bagnole, sur le coût social, écologique financier et sanitaire de l’encouragement à la circulation automobile individuelle dans les villes et dans les agglomérations : nouvelles autoroutes, nouvelles déviations, abattage des arbres et poursuite de la folie des ronds points. Tout en feignant d’ignorer que le prix du pétrole et de l’essence ne pourront qu’augmenter. Avec ou sans taxe...