Onze réacteurs nucléaires japonais fonctionnant dans quatre centrales situées au plus prés du tremblement de terre étaient toujours hors de contrôle samedi en fin d'aprés midi (heure japon). Notamment à la centrale Fukushima 1 (Daiichi sur la carte) où la situation serait la plus sérieuse et où la population est désormais en cours d'évacuation. Les onze réacteurs ont certes été arrêtés d’urgence, mais le refroidissement de leur coeur semblent ne plus pouvoir être assuré partout correctement depuis le tremblement de terre, dans la mesure où les installations ne sont plus alimentées en électricité alors que les centrales ne peuvent plus en fournir. C'est ce que m'a confirmé samedi aprés midi un confrére japonais spécialiste des questions d'environnement. Il a également confirmé une explosion, un mort et le relâchement volontaire de vapeurs radioactives dans l'atmosphère pour diminuer la pression dans au moins deux système de refroidissement. Aux dernières nouvelles, le batiment de l'un des réacteurs de Fukushima s'est effondré aprés l'explosion et les spécialistes éprouvent le plus grand mal à maitriser une réaction qui s'est emballe dans un réacteur de 514 MG mis en service en 1974.
La situation est exactement la même à la centrale d’Onagawa : une alimentation électrique de secours y à pris le relais du réseau, mais le refroidissement ne s’y déroule pas normalement non plus, notamment en raison de l’incendie qui toucherait au moins l’un des réacteurs et du choc de l’arrêt automatique brutal. Un réacteur de la centrale de Daini (un peu plus au dus) serait dans la même situation, et semble en cours d'aggravation rapide, la température du réacteur échappant pour l'instant à toutes les tentatives de contrôle. Explication: la réaction se poursuit donc dans les coeurs des onze réacteurs, ce qui laisse une puissance d’environ 10 % de la puissance nominale. L’état d’urgence nucléaire a été décrété et l’évacuation de la population pourrait être rapidement étendue à plusieurs sites. Comme à l'ordinaire, les responsables nippons ont d'abord assuré qu’il n’y a eu pour l’instant aucune fuite radioactive, mais les communiqués se sont faits de plus en plus imprécis au cours de la nuit: faute de refroidissement, il est à craindre qu'au moins deux des réacteurs ne commencent à fondre dans la journée de samedi, ce qui entraînerait l’explosion ou le percement de la cuve contenant les barres d’uranium.
Samedi en fin d'aprés midi (au Japon) une radioactivité anormale (de 20 à 1000 fois supérieure à la norme, selon les sources (1) ) a été mesurée à Fukushima Daiichi et une demande d'aide présentée aux Etats Unis pour régler la question du refroidissement. Manifesment, trés courageusement en raison des risques, les ingénieurs nucléaires japonais sont lancés dans une course de vitesse contre le pire, course qu'ils ne sont pas certains de gagner.Mais, chaque équipe, même avec des scaphandres-combinaison de protection, ne peut plus rester dans les zones contaminées plus de cinq minutes.
(1) Renseignement pris, le premier chiffre de radioactivité correspond à celle mesurée dans la campagne et la seconde celle mesurée à l'intérieur des batiments, ce qui contraint les sauveteurs à changer les équipes de maintenance toutes les cinq minutes en dépit des combinaisons de protection