La semaine du « développement durable » commence cette année le premier avril.
Le symbole me parait parfait pour ce qui n’est plus, depuis longtemps, qu’une farce qui ne fait plus rire grand monde. Il n’aura pas fallu longtemps pour que le libéralisme, les entreprises et tout ce qui bouge dans l’économie récupère cette (mauvaise) traduction de l’expression « sustainable development » inventé en 1987 pour le compte des Nations Unies. « Durable », c’est plus neutre, plus politiquement correct qu’écologie, que protection de la nature, que pollution, qu’appauvrissement de la biodiversité sur terre et dans les mers ou qu’alimentation polluée. Tout est durable désormais et les entreprises dépensent des fortunes pour concocter et publier des rapports de « développement durable » que personne ne les lit. Je suis certain que les banquiers et les chefs d’entreprises plus ou moins escrocs se prétendaient durables et... qu’ils pensaient pouvoir durer...
La seule chose qui dure, c’est la religion de la croissance économique, c’est la crise, ce sont les effets du réchauffement climatique que les gouvernements, à commencer par le gouvernement français, persistent à ignorer durablement alors que l’urgence se précise. La crise sert à tout : à oublier l’écologie, à oublier le Grenelle de l’environnement et à licencier des salariés. L’écologie et les ouvrier et employés constituent la meilleure des variables d’ajustement du capitalisme durable.
La seule chose qui dure, ce sont donc les gesticulations de Jean-Louis Borloo et de sa nouvelle secrétaire d’Etat. Sans oublier celle de Nicolas Sarkozy qui, en fait, ne gesticule même plus. Ce sont aussi les rêves fous de croissance qui durent.
Alors oublions cette semaine qui s’annonce à travers, normal, les communiqués de quelques agences de communication commis au développement durable comme ils le seront demain pour redresser l’image compromise des banquiers et de quelques industriels qui croient encore, souriants sous les fausses invectives de leur président, que leur règne peut encore durer.
Boycottons donc allégrement les séances d’autosatisfaction organisées par le ministère de l’écologie, les comiques économiques et les associations complices de la farce de cette semaine durable. Oublions durablement ce développement qui sert de cache-sexe à la destruction de la planète.