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Billet de blog 19 août 2024

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« Nous n’oublions rien » : vraiment, Monsieur le Président ?

Que valent les paroles d'hommages et de reconnaissance indéfectible répétées d'année en année sans actes pour les traduire concrètement ? L'épopée des goumiers marocains qui ont libéré la France tombe dans l'oubli. Que fait Monsieur Macron pour la réouverture du musée qui raconte cette épopée ? Il oublie qu'il s'est engagé personnellement en 2019 à financer cette réouverture.

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"Nous n’oublions rien." Vraiment, Monsieur le Président ?

Monsieur le Président de la République,

"Nous n'oublions rien", voilà ce que vous avez témoigné au nom de la France le 15 août lors de la commémoration du débarquement de Provence, aux combattants venus d’Afrique pour nous libérer, ajoutant que cette cérémonie "c’est la reconnaissance indéfectible pour les héros du 15 août" 1944.

Vous avez ainsi renouvelé vos engagements pris notamment en 2019 :

"Votre engagement suprême est notre héritage. Il nous revient de le préserver, de le transmettre, de le faire fructifier contre tous les obscurantismes, contre l'ignorance, contre l'oubli, dire, raconter ce souvenir, agir à notre tour pour que cette histoire, trop peu connue de nos concitoyens, prenne toute sa place dans nos mémoires et dans nos cœurs"..."Nous n’oublierons rien ni personne."

Vous avez redit à Monsieur Aziz Akhannouch, chef du Gouvernement marocain, "l’importance, pour la France, de rendre hommage aux nombreux soldats marocains qui ont combattu aux côtés des forces françaises et alliées en Provence et ont, en cela, largement contribué à la Libération du pays".

Pourtant, Monsieur le Président de la République, parmi ces combattants, l'épopée des goumiers marocains, "vainqueurs du Garigliano (Président Hollande), libérateurs de Marseille, voit inexorablement tomber sur elle le voile noir de l'oubli : le musée qui la racontait a été fermé depuis 2005 par le Gouvernement sans aujourd'hui aucun espoir de le voir rouvrir.

Quel meilleur endroit pour raconter cette "histoire trop peu connue", ce "souvenir" imprescriptible, qu'un musée ?

Et pourtant, le 11 novembre 2019, vous m'avez assuré personnellement que la réouverture de ce musée serait financée.

Que valent les paroles d'hommages et de reconnaissance indéfectible répétées d'année en année sans actes pour les traduire concrètement ?

C'est, en désespoir de cause, en mémoire de ces glorieux combattants et de leurs morts et au nom de l'amitié Franco-Marocaine, que je m'autorise, Monsieur le Président de la République, cette lettre ouverte en vous demandant très respectueusement de bien vouloir tenir les engagements que, comme vos prédécesseurs, vous avez pris au nom de la France.

Je vous prie, Monsieur le Président de la République, de bien vouloir agréer l'expression de ma très haute et très respectueuse considération.

Contrôleur général des armées (2s) Sornat

Ancien président de La Koumia, association des anciens des goums marocains et des Affaires indigènes.

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