A propos du Pacte de responsabilité avec l'Entreprise annoncé par Hollande.
Tout d'abord, l'Entreprise en soi n'existe pas.
Nous connaissons une grande variété d'entreprise : il y a 1,2 million d’entreprises très différentes et pas UNE Entreprise.
L’Entreprise peut être autre chose que l’univers de la cupidité si on considère le collectif en œuvre,le plaisir pris à créer et à innover comme témoigne ce salarié de SANOFI :
"Alain Badorc est l’inventeur de la molécule commercialisée sous le nom de Plavix qui soigne la thrombose artérielle. Il n’a jamais touché un centime sur les ventes de ce produit qui fit les choux gras de Sanofi – le médicament représente le deuxième plus gros chiffres d’affaires au monde – et, en effet, il s’est contenté de son salaire : "je ne me suis jamais battu pour exiger un pourcentage sur le chiffre d’affaires. C’est avant tout un travail d’équipe. Certes nous sommes deux à avoir trouvé cette molécule mais sans les biologistes ou les chimistes, elle n’aurait pu être concrétisée".
Pourquoi est-il parti de Sanofi ?
"J’étais à un an de la retraite et j’avoue avoir cédé aux conditions de départ offert par le plan de restructuration. Il faut savoir qu’en cas de licenciement économique, et c’était le cas, la prime de départ est défiscalisée. Je sais, c’est très égoïste. Je continue à ne pas comprendre pourquoi ce plan a été accepté. Cette année-là, Sanofi a fait les plus gros bénéfices du CAC 40. On marche sur la tête. Je suis parti également parce que la nouvelle direction ne présageait rien de bon. Elle n’a ni foi ni loi. On connaissait les méthodes de notre nouveau PDG Christopher Viehbacher. Cet homme est obnubilé par la finance. Rien à voir avec l’ancien patron, Jean-François Dehecq, un homme très simple qui discutait facilement avec les chercheurs. J’ai adoré travailler dans cette entreprise qui m’apportait reconnaissance. Mais c’est un autre temps. Aujourd’hui c’est l’argent qui est mis en avant. Et à mettre l’homme au second plan, on n’ira pas bien loin."
Voilà une question de réglée.
Du Pacte de responsabilité à la sous traitance ...en passant par le Chantier ITER.
Si Hollande veut convaincre les PME et TPE de faire un « pacte de responsabilité » il faut commencer par réguler la sous-traitance.
Les exemples sont malheureusement légion de ces « salariés détachés » où le gros patronat abuse de 350 000 salariés « détachés », en guise d’esclavage moderne, pour tirer les salaires vers le bas et ne pas s'acquitter des cotisations sociales.
Il faut :
- rendre responsable systématiquement le donneur d’ordre pour tout ce qui se passe sous ses ordres, juridiquement, pénalement, économiquement, financièrement.
- mettre un terme à la sous-traitance en cascade,
- aligner le sous traitant, pendant tout le temps du marché, sur la convention collective du donneur d’ordre,
- la sous traitance doit être fortement justifiée soit par l'absence de la compétence locale toujours possible, par la rareté de la spécialité, le savoir faire, ...mais pas par le trafic de main-d’oeuvre et le moins disant social ....
Le vaste chantier ITER pourrait être une magnifique vitrine de cette volonté.
Mais cela demande du courage, le courage politique d'affronter les donneurs d'ordre du MEDEF et Monsieur GATTAZ, qui semble être bien en cour.
Qu'en pensent les Chefs des TPE, des PME confrontés à la concurrence déloyale ?
Pour suivre la totalité des alertes sur le sujet : http://blogs.mediapart.fr/blog/claude-testaniere