Nous saluons la victoire des marins de la SNCM qui ont gagné au terme d'une grève de 8 jours menée dans l'unité des travailleurs et de leurs organisations CFE-CGC, CGT, FO, Syndicat autonome de la Marine Marchande et CFDT.
Les navires lèveront bientôt l'ancre et nous pourrons à nouveau apprécier les clémentines !
Mais surtout, les syndicats ont obtenu satisfaction sur leurs principale revendication à savoir la régulation de la concurrence.
Point crucial pour l'avenir du consortium SNCM-CMN, opérateur historique de la desserte Corse/Continent, la "distorsion de la concurrence" provoquée par la compagnie Corsica Ferries (dont le siège est en Suisse et les filiales aux îles panaméennes) dont les navires battent pavillon italien, qui comme le RIF (Registre International Français) permet de naviguer avec des équipages communautaires.
C'est en effet à ce prix que la compagne low cost a pu s'imposer comme leader en Méditerranée, notamment avec la Corse, ces dix dernières années.
Son Directeur Général, Pierre MATTEI, s'il assure n'embarquer à son bord que du personnel européen, reconnaissait dans un article publié par Le Marin en mai 2008 : "de moins en moins d'Italiens....remplacés par des Grecs, des Portugais, des Bulgares, des Roumains, des Espagnols, des Lituaniens et même des Tchèques".
Les marins exigent l'imposition du pavillon français à tous les navires et le Ministère travaille à l'élaboration d'un décret anti dumping social "unique en Europe "a assuré Frédéric CUVILLIER (ministre des Transports) promettant "des règles qui sont les mêmes pour tous."
Dès lors comment Pierre MATTEI pourra-t-il garder sa position de leader s'il doit s'aligner sur des règles équitables et employer ses travailleurs Roumains, Lituaniens ou Bulgares au tarif d'un marin français ?
A travail égal, salaire égal !
Cette leçon ne vaut-elle pas d'être méditée pour le Chantier ITER ?