Quelques militantes du "collectif lesbienne contre le patriarcat" ont appelé à censurer le film Riposte féministe.
Elles disent avoir été filmées pendant une manifestation à Lyon lors de la journée internationale de la visibilité lesbienne en avril 2021 (marche pour la fierté lesbienne). Elles nous ont réclamé des sommes astronomiques en compensation d'un préjudice qui n'existe pas et devant notre refus ont décidé de nuire à la sortie du film.
Elles ont écrit aux salles de cinéma pour leur demander de déprogrammer le film, distribué des tracts haineux à la sortie des salles, invectivé les réalisateurs dans les débats... et obtenu de la distributrice Belge d'annuler la sortie du film en Belgique. Elles peuvent être fières, beau combat de censure ! Mais à qui profite cette annulation? sûrement pas aux victimes de harcèlement, victimes des violences et des féminicides qui s'expriment dans le film, ni aux militantes déterminées qui nous ont fait confiance pour porter leur combat au public.
On nous dit vous n'avez qu'à flouter ou couper ou mettre un noir! mais qui flouter qui couper ? Ces personnes sont anonymes et déjà masquées (période covid). Nous avons fait un film pour le cinéma dans le respect des personnes filmées et nous voulons laisser une trace de ce mouvement pas un sujet vite fait pour une chaine d'info en continue.
Claudine N
Voici le communiqué de l'équipe du film.
Nous souhaitons apporter des précisions sur les accusations de non-respect du droit à l’image
portées contre le film Riposte Féministe.
Riposte Féministe a été réalisé en étroite collaboration avec de très nombreux militant.e.s et collectifs
féministes. Notre intention n’a jamais été de mettre en danger qui que ce soit et nous regrettons que
certaines images de manifestation aient pu heurter des personnes. Nous avons toujours veillé à
filmer avec un regard bienveillant et respectueux.
Le film suit une cinquantaine d’activistes dans toute la France qui ont toutes et tous sans exception
signé un contrat de cession de droit à l’image. Recueillir leurs paroles et témoigner de leur
engagement constitue le coeur de notre démarche documentaire.
Dans les plans de manifestations, on aperçoit brièvement des centaines de manifestantes et
manifestants qui sont en grande majorité masqués et non reconnaissables. Quelques personnes, se
disant présentes dans une séquence de manifestation, contestent sur les réseaux sociaux notre droit
de diffuser ces images, réclament des indemnisations et appellent au boycott du film. Certaines salles
de cinéma ont reçu des messages anonymes appelant au retrait du film. Nous sommes surpris par ces
méthodes, le déferlement de haine qu’elles ont engendré et appelons à un dialogue apaisé.
Nous tenons à rappeler que la législation Française prévoit que le droit à l’information du public
autorise la diffusion de l’image de personnes impliquées dans un évènement d’actualité, sous la seule
réserve du respect de la dignité de la personne humaine. La captation d’images lors de
manifestations, comme lors du 8 mars 2021, journée Internationale des droits des femmes, illustre
des faits d’actualité relevant du débat public.
Il est crucial à nos yeux de laisser une trace de l’envergure de la mobilisation en France contre les
violences sexistes et sexuelles.
Riposte Féministe a été produit en toute transparence avec les personnes réellement impliquées
dans le film et dans le respect des règles du Centre National du Cinéma.
Notre démarche documentaire engagée vise à soutenir et donner la plus grande visibilité au combat
mené contre les féminicides et plus généralement contre les violences sexistes et sexuelles.
L’équipe de Riposte Féministe