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Billet de blog 30 octobre 2025

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« Le mileisme est le nouvel avatar de la lutte des classes en Argentine »

Entretien avec la sociologue argentine María Pía López, entre 2011 et 2015, elle a été la première directrice du Musée du Livre et de la Langue, une institution rattachée à la Bibliothèque Nationale de la République Argentine. Activement engagée au sein du mouvement féministe, elle est une figure de référence dans les débats sur la relation entre culture et politique.

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Illustration 1
« Le féminisme, c'est la justice sociale ». María Pía López, Buenos Aires, 17 septembre 2025. © Claudio Casparrino

María Pía López est une sociologue, écrivaine, professeure d'université et chercheuse argentine reconnue. Entre 2011 et 2015, elle a été la première directrice du Musée du Livre et de la Langue, une institution rattachée à la Bibliothèque Nationale de la République Argentine. Activement engagée au sein du mouvement féministe, elle est une figure de référence dans les débats sur la relation entre culture et politique.

Dans cet entretien, elle réalise une caractérisation du gouvernement de Javier Milei et de son impact sur la société argentine, dans le contexte de la montée des extrêmes droites à l'échelle mondiale. Le dialogue présenté ici est le fruit d'un échange mené à deux moments, rapprochés dans le temps, mais opposés, de la vie politique et sociale argentine. Le premier s'est déroulé le 17 septembre dernier, lors d'une mobilisation nationale massive pour la défense de l'université publique et gratuite, face aux réductions budgétaires dévastatrices imposées par la « tronçonneuse fiscale » du gouvernement. Le second s'est quant à lui tenu dans les heures qui ont suivi le triomphe électoral retentissant du parti au pouvoir lors des élections de mi-mandat de ce dimanche 26 octobre.

Entretien et photographie : Claudio Casparrino

CC : En décembre, deux années seront passées depuis l’accession au pouvoir de Javier Milei en tant que président de l'Argentine. Dans différentes disciplines des sciences sociales, a été mise en avant l'existence d'importants éléments de continuité avec d'autres périodes récentes, dans lesquelles les programmes des droites mis en œuvre à l'échelle locale étaient prédominants. Ces analyses se réfèrent en particulier à la réédition d'éléments présents sous la dernière dictature militaire (1976-1983), durant les gouvernements de Carlos Menem (1989-1999) et Fernando De la Rúa (1999-2001) dans les années 1990, et, enfin, pendant la présidence de Mauricio Macri (2015-2019). Partagez-vous cette analyse ?

MPL : Effectivement. Je pense qu'il y a une continuité que je situerais à deux niveaux. D'une part, je veux souligner la continuité de l'anti-péronisme. Le mileisme déploie une offensive contre ce que le péronisme conçoit comme une articulation entre les droits et les besoins, avec l'affirmation de la chose publique, la défense de l'État et d'un certain égalitarisme plébéien.

D'autre part, il existe une continuité dans les logiques autoritaires, fortement présentes dans tout le discours du gouvernement. Ils ne sont pas putschistes comme les droites du passé. Ils héritent du lawfare et de la logique putschiste des dernières années en Amérique latine. Cristina Fernández de Kirchner [présidente de la nation entre 2007 et 2015] est emprisonnée depuis juin dernier. Sur ce sujet et sur la tentative d'assassinat antérieure de la principale leader de l'opposition [Cristina Fernández de Kirchner a été victime d'une tentative d'attentat à Buenos Aires en 2022[1]], le mileisme structure un type de pouvoir qui n'est pas exempt de violence. Sa relation avec la démocratie est une tentative systématique de la vider de sa substance, de la réduire à une élection biennale ou, s'il le pouvait, quadriennale. Car la légitimité du mileisme ne provient pas des votes, mais des marchés, du soutien des secteurs dominants et des classes entrepreneuriales. En ce sens, ils sont profondément antidémocratiques. Ils ne voient pas dans la démocratie un principe de légitimité.

De fait, c'est là la logique du veto du gouvernement aux décisions du Congrès de la Nation. Ensuite, les gens se mobilisent et sont réprimés dans la rue. Les deux moments du jeu démocratique - ceux du pouvoir législatif et de la rue - se voient en permanence imposer des limites. On pourrait affirmer que le mileisme hérite et actualise, très clairement, une logique autoritaire en Argentine. Et en ce sens, il vient accomplir une tâche qui était présente dans le projet de la dictature, au sens où l'affirmait Rodolfo Walsh dans sa Lettre ouverte à la Junte militaire[2] : les tortures, les camps de concentration, les assassinats étaient au service d'un crime social qui consistait à déséquilibrer la lutte des classes en Argentine et à provoquer la perte des droits des travailleurs. Eh bien, il y a là une continuité absolue avec le projet de 1976, bien que sans camps de concentration.

Le mileisme est le nouvel avatar de la lutte des classes en Argentine face à un mouvement politique comme le péronisme, dont l'idée-force réside non pas dans la révolution mais dans la nécessité de réguler la lutte des classes, de mettre des limites à la volonté criminelle de nos classes dominantes, comme l'affirmait León Rozitchner[3]. Le mileisme vient justement pour cela, pour libérer cette volonté criminelle. Et c'est pourquoi ils ne cessent de parler de mort, de viols, de brandir la menace de situations de grande violence. Ce discours est aussi le reflet de la manière dont ils voient le monde.

CC :  Quels sont les éléments nouveaux dans le mileisme ?

MPL : Je pense que la nouveauté du mileisme a été l'enthousiasme plébéien qu'il a suscité pendant les élections présidentielles. Il s'agit d'une question qu'il nous est très difficile de penser. Il est venu proposer un débat sur la « caste », la vieille classe politique, et avancer que ce que nous appelions des droits était, au contraire, des privilèges. Cela a profondément touché de nombreuses personnes très jeunes. C'est quelque chose que nous devons prendre en compte, car cela exprime une sensibilité nouvelle. Celle des jeunes qui préfèrent travailler via la plateforme Rappi[4] plutôt que dans un bureau ; qui se sentent plus libres ainsi, et ne voient pas comme un horizon désirable le fait d'avoir un treizième mois et des vacances, parce qu'ils perçoivent cela comme une composante d'une logique oppressive. Il s'agit d'une nouvelle subjectivité qui est méritocratique, compétitive et très individualiste, qui vous dit : « Moi, je dois travailler de toute façon, quel que soit le vainqueur des élections ». C'est sur cette base que Milei s'appuie.

Initialement, ils ont réussi à capter la colère envers une classe politique qui vivait dans la stratosphère, bien habillée, qui a de l'argent, qui parle un langage différent, déconnectée de quel que territoire que ce soit. Tout cela a un coût exorbitant ! Quand Milei s'est mis à critiquer la caste, en utilisant même des registres grossiers contre les « bonnes manières », cela a fait écho à une expérience vécue par les gens.

Ainsi, la question de l'après-mileisme, de la rupture avec tout cela, implique de penser comment se reconnecter avec ce sujet populaire. Il ne s'agit pas de concevoir une politique contre lui, mais de le penser avec toutes ces zones d'ombre et de lumière. Il ne s’agit pas d’un sujet organisé et traditionnel, de la normalité.

CC : Milei a construit le mythe libéral d’une « Argentine-puissance » prospère au XIXe siècle, dirigée par une oligarchie exportatrice de produits primaires, dont le remplacement par une étape populiste aurait précipité la chute du pays. Il s’agit sans aucun doute d’une tentative de réécriture qui cible les expériences démocratiques et populaires du XXe siècle. Pour la majorité des historien.nes, ce n’est qu’un mythe sans fondement réel. Néanmoins, ce discours s’est largement imposé. Pourquoi ?

MPL : Je pointerais trois éléments. Premièrement, le thème de la décadence, qui est très présent dans le sens commun argentin. On l’entend constamment, par exemple chez les gens qui disent : « Quand j’allais à l’école, c’était différent, maintenant c’est la décadence… », « Quand j’étais jeune… et maintenant, on est en pleine décadence… ». Je trouve toujours amusante l’affirmation selon laquelle on parle de plus en plus mal, que les jeunes utilisent moins de mots. On l’a dit tout au long du XXe siècle. Or, les mesures réalisées dans les recherches linguistiques indiquent qu’il n’y a pas de baisse du nombre de mots utilisés. Le mythe de la décadence, selon lequel nous aurions connu un âge d’or suivi d’une chute vertigineuse, existe dans toutes les sphères. C’est le sens commun mythifié.

Mais, deuxièmement, cela se réarticule aujourd’hui avec la crise économique post-2009, dont on ne finit pas de sortir. L'absence de croissance a de nombreuses conséquences : ce qui augmente, c’est le nombre de jeunes qui entrent dans l’âge adulte sans emploi ni possibilité de vivre seul.es. Il n’y a pas de premier emploi pour beaucoup de gens. Chaque génération vit moins bien que ses parents. Et cette sensation se matérialise, passant du mythe au vécu, à la décadence.

C’est ce qui s’est produit y compris pendant les gouvernements kirchneristes. Nous sommes passés de la « décennie gagnée »[5], avec de la croissance et l’ouverture du champ des possibles pour beaucoup de gens, aux années 2011-2015, où la dégringolade a commencé. Et le dernier gouvernement, celui d’Alberto Fernández [président de la nation entre 2019 et 2023], a été catastrophique. Il n’y a eu aucune correction, entre autres en raison d’une dette publique qui n’offrait aucune marge de manœuvre, et d’une absence de volonté politique pour y remédier.

Ce déclin a une matérialité très concrète : de plus en plus, les jeunes vivent moins bien que les générations précédentes. Et en même temps, comme notre langage politique est lié aux droits, nous insistons en permanence sur l’existence du droit du travail, à la santé, à l’éducation, etc. Le problème est que pour beaucoup de ces personnes, ces droits n’existent pas, car ils n’en bénéficient pas effectivement.

Troisièmement, la rhétorique des droits est universaliste, mais leur mise en œuvre ne peut jamais être pragmatiquement universelle, car il y a toujours quelqu’un qui pourrait affirmer : « Je n’ai pas de centre de santé où me faire soigner ». Même si ce que tu appelles un droit concerne 90 % de la population, pour les 10 % restants, c’est un privilège de ceux qui y ont accès. C’est un piège formidable que nous avons beaucoup discuté concernant le droit à l’université libre et gratuite. Nous savons que l’ensemble du peuple argentin n’accède pas aux études universitaires, mais affirmer ce droit implique en même temps d’affirmer l’existence d’un horizon ouvert pour que cela se produise. Cette affirmation n'implique pas qu'il se matérialise toujours.

La droite a beaucoup profité de cette insatisfaction née de l’écart entre le droit rhétorique et sa mise en œuvre. Elle a réussi à transformer ce droit restreint, non effectivement universel, en un privilège qui serait défendu par les agents politiques de l’affirmation des droits. Autrement dit, par ceux qui sont payés pour dire que les droits existent. C’est à ce niveau que l’idée de droit s’articule avec celle de caste.

CC : Pourrait-on affirmer que pendant la période des trois gouvernements kirchneristes[6], il y a eu une forte insistance sur une vision développementaliste qui aurait pu négliger certains aspects de la construction de subjectivités et d'identités politiques subalternes ? Je fais référence à une centralité du maintien de la croissance, de l'emploi et de la consommation comme éléments privilégiés de l'articulation sociale. Quel est votre avis ?

MPL : Oui, le discours du kirchnerisme a été très ancré dans des termes développementalistes. Je me souviens d'une discussion liée à « Conectar Igualdad »[7], un programme formidable qui distribuait des ordinateurs portables à tous les jeunes. Aucun discours n'a été produit sur la confiance dans l'accès à la technologie, qui n'est pas seulement un outil mais fait partie du dilemme de la subjectivité. On a fait confiance, presque comme des libéraux, à l'idée selon laquelle, à travers un téléphone ou un ordinateur, nous pouvions agir comme des sujets libres, sans penser à ce que la pandémie nous a révélé avec force : que la technologie implique un nouveau type de communication, de mondialisation, de consommation, un autre langage et une autre subjectivation.

Quand on parle du mileisme, on fait référence à la vague des droites mondiales et de ceux qui soutiennent leur bataille culturelle. De ceux qui sont avec Trump ou Bolsonaro. Il ne s'agit pas d'un phénomène local, cela le dépasse, ce qui nous oblige à penser l'existence d'un nouveau régime communicationnel qui construit l'affectivité, l'interprétation, et une dissolution du principe de vérification du réel qui me préoccupe fortement.

À ce sujet, je me souviens d'un échange avec des jeunes dans la file d'attente d'une banque après la victoire de Milei face à Sergio Massa au second tour de l'élection présidentielle de 2023. L'un d'eux partageait son soulagement face au résultat du scrutin et indiquait à un autre que sa petite amie lui avait dit que la directrice de l'Université de Buenos Aires (UBA) avait ordonné aux étudiants de voter pour le candidat du péronisme. L’ayant entendu, je suis intervenue dans la conversation pour lui expliquer que la UBA n'avait pas de directrice mais un Recteur et un Conseil Supérieur, et que cette version ne pouvait pas être vraie. Il a insisté sur le fait qu'il y avait une directrice de l'université et a conclu en me disant : « C'est peut-être ta réalité, pas la mienne ». Cela m'a sidérée que quelqu'un me parle de « sa réalité » plutôt que de « son point de vue ». C'est-à-dire qu'il existe des réalités scindées. C'est quelque chose que j'ai commencé à observer très fréquemment. Un autre exemple : celui d'un chauffeur de taxi qui soutenait que la pandémie avait été inventée par les gouvernements socialistes. Quand je lui ai demandé d'où il tenait cette information, il m'a répondu : « On me l'a envoyée par WhatsApp ». Je ne sais pas comment on va faire face à cette situation, face à des groupes de personnes dans des environnements virtuels où se construisent des croyances sans aucune vérification.

CC : Il semble exister un immense fossé entre le système politique, les mouvements sociaux et la population en général. Dans une certaine mesure, Milei a résolu une crise de représentation qui couvait et a réussi à tisser une nouvelle articulation politique.
Quelles pratiques les organisations populaires devraient-elles reconsidérer pour recréer une construction subalterne ?

MPL : Fin 2015, quand la droite a gagné, sa première action dans la province de Jujuy [Nord-Ouest de l’Argentine] a été de poursuivre l'organisation sociale Tupac Amaru et d'arrêter sa principale dirigeante ainsi que d'autres militantes. Milagro Sala[8] est toujours emprisonnée. Quand Milei est arrivé au pouvoir, il a mis en œuvre un protocole répressif pour empêcher les blocages de rues. Cela a transformé les pratiques d’occupation et les actions de lutte, mais on voyait déjà des signes d'épuisement et de lassitude dans les bases militantes. On observait aussi un manque de pratiques démocratiques internes dans les grandes organisations, phénomène qui n'est pas étranger à une forme de déstructuration dont joue le gouvernement.

De plus, les mouvements sociaux sont gravement affectés car une partie de leur action territoriale dépend des ressources du SEDRONAR destinées aux aliments pour les cantines populaires[9],ressources que le gouvernement a drastiquement réduites. Les mouvements n'ont plus les moyens de répondre aux besoins essentiels des gens. Par exemple, dans le nord-ouest de la conurbation de Buenos Aires[10], un réseau formidable de cantines, de merenderos (lieux de goûters solidaires pour les enfants) et de centres culturels s'était développé, mais le gouvernement a coupé l'approvisionnement en nourriture. Dans ces mêmes quartiers, des cantines gérées par des groupes évangéliques de droite, disposant de fonds considérables, ont ouvert leurs portes. Les gens commencent à s'y rendre pour pouvoir subvenir à leurs besoins. Aujourd'hui, la situation est extrêmement tendue : les militantismes sont en crise, les ruptures entre les bases et les directions des grandes organisations sont profondes, et un abîme semble séparer ces réalités du monde de la politique.

Je constate cela aussi dans les mouvements féministes. Après la pandémie, nous n'avons pas réussi à reconstruire les vastes mobilisations transversales de la période antérieure, ni à retisser les liens militants permettant d’aller au-delà des noyaux actifs déjà constitués. Jusqu'en 2019, la mobilisation ne se limitait pas aux manifestations visibles dans la rue. Nous savions que dans tous les quartiers, les écoles, les universités, des groupes émergeaient et que les jeunes femmes s'organisaient. Aujourd'hui, cela ne se produit plus qu'au sein de noyaux militants minoritaires.

Il y a urgence, et à la fois il faut beaucoup de patience pour reconstruire, depuis la base, un nouveau tissu social. Échanger sans relâche, dans les écoles, les universités, les quartiers. Nous devons être entièrement disponibles pour un autre type de conversation politique, qui va prendre du temps, qui ne va pas naître spontanément, et qui ne peut émerger des modes traditionnels de rassemblement. C’est ainsi que je le ressens : nous devons inventer d'autres chemins pour faire advenir cette conversation.

CC : Le gouvernement vient de remporter une victoire écrasante lors des élections législatives de mi-mandat. Il a pu renverser une situation de malaise social croissant et d'instabilité économico-financière qui pouvait augurer de résultats électoraux très différents. Parmi les facteurs qui pourraient expliquer ce triomphe, on note un soutien économique et politique explicite du gouvernement de Donald Trump. Quel est votre bilan, quelques heures après la publication des résultats des urnes ?

MPL : Durant ces deux années, le plan gouvernemental a consisté à s'attaquer aux noyaux de préservation de la chose publique et de protection des liens sociaux non marchands : la santé et l'éducation publiques, les bibliothèques populaires, les logiques de soin aux personnes vulnérables. Mais avec un plan économique très destructeur pour la production et le travail, centré sur les finances. Ceci l'a placé dans une position de grande fragilité, et le gouvernement de Trump en a profité pour le soutenir en échange de conditions que nous ignorons. Mais une chose est certaine : l'importance mondiale de cette expérience anarcho-capitaliste. Ce soutien a permis à Milei de gagner les élections législatives, s'appuyant certainement sur la crainte de la population d'une crise de change, d'une situation hyperinflationniste ou d'un chaos politique. La situation est dangereuse, non seulement en raison des dommages sociaux qu'elle provoque, mais aussi parce qu'elle s'inscrit dans une bataille culturelle effrénée qui ne cesse de désigner des ennemis à persécuter.

[1] https://www.mediapart.fr/journal/international/030922/l-argentine-sous-le-choc-mais-toujours-divisee-apres-la-tentative-d-assassinat-de-cristina-kirchner

[2] Lettre ouverte rédigée et diffusée par l'écrivain et journaliste argentin Rodolfo Walsh le 24 mars 1977, à l'occasion du premier anniversaire du début de la dernière dictature militaire argentine (1976-1983). Il fut pris en embuscade et capturé le lendemain par un groupe d’opérations répressives agissant depuis l'École de mécanique de la Marine (ESMA). Il reste à ce jour disparu. Le texte peut être consulté sur https://www.cels.org.ar/common/documentos/CARTAABIERTARODOLFOWALSH.pdf (en espagnol) et https://pdfs.semanticscholar.org/7be2/d661ec80350009b57a0f28632456bdf75f43.pdf (en français).

[3] León Rozitchner (1924-2011), philosophe et écrivain argentin.

[4] Plateforme numérique de livraison de repas et d'autres biens, très présente en Amérique latine.

[5] Ce terme désigne la première étape de la période gouvernée successivement par les présidents Néstor Kirchner (2003-2007) et Cristina Fernández de Kirchner (2007-2011 et 2011-2015), marquée par une récupération rapide et soutenue des indicateurs économiques et sociaux après la crise dévastatrice de 2001-2002.

[6] Voir note précédente.

[7] « Conectar Igualdad » - littéralement « Connecter Egalité », fut un programme national créé pendant le premier mandat de Cristina Fernández de Kirchner, dont l'objectif était de promouvoir l'inclusion numérique et de réduire les inégalités géographique et socioéconomique dans l'accès aux nouvelles technologies d'apprentissage, de communication et d'information. Ce programme a distribué gratuitement plus de cinq millions d'ordinateurs portables à des enfants sur tout le territoire national, a équipé les écoles en matériel et en connexion internet, et a construit des plateformes éducatives numériques. En outre, l'initiative a stimulé le développement de fournisseurs spécialisés, renforçant ainsi les services de programmation et la production de biens informatiques.

[8] https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/01/16/milagro-sala-est-persecutee-par-un-systeme-qui-prefere-une-jeunesse-sombrant-dans-la-drogue-plutot-qu-engagee-et-active_6158082_3232.html

[9] Le Secrétariat aux politiques intégrales en matière de drogues de la Nation (SEDRONAR) a mis en œuvre une approche territoriale en maintenant des espaces communautaires d'accueil et de soutien destinés aux personnes en situation de vulnérabilité.

[10] On appelle « Conurbano bonaerense » une vaste région composée de 24 municipalités de la province de Buenos Aires, qui entourent la Ciudad Autónoma de Buenos Aires. Elle constitue un noyau populationnel de haute densité, où vivent environ 11 millions de personnes, soit l'équivalent de 25 % de la population du pays.

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