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Billet de blog 30 janvier 2013

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Réaction à la décision dans le dossier des irradiés d'Epinal

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

(communiqué de presse)

SOS IRRADIES TOULOUSE réagit aux condamnations de prison ferme  dans le dossier d’Epinal :

Dans le Procès des irradiés d'Epinal : deux médecins et un radiophysicien ont été condamnés à 18 mois de prison ferme - Entre 2001 et 2006, près de 450 patients de l'établissement traités pour des cancers de la prostate ont été victimes de surdoses de radiations au service de radiothérapie de l'hôpital d'Epinal. Douze en sont morts, selon un dernier bilan communiqué au procès. (Le Monde)

3 questions à Odile GUILLOUET, présidente de l’association SOS IRRADIES 31 qui regroupe plus de 80 patients victimes de l’accident de surirradiation de Toulouse en 2006/2007.

Comment réagissez à l’annonce du jugement condamnant les médecins et le radiophysicien à de la prison ferme

Cette décision est soulagement.  Je suis fière de la justice qui a su trouver les responsables et condamner les coupables. J’attends à présent que justice soit faite dans notre dossier.

Pourtant, dans un réquisitoire en date du 28 septembre 2012, le procureur de la république du pole Santé de Paris a requis au non-lieu dans le dossier de Toulouse car il n’y aurait eu qu’une erreur unique du radiophysicien.

Nous contestons complétement cette analyse qui démontre une grave méconnaissance de notre dossier.

Notre avocat, Me Christophe LEGUEVAQUES, a remis une note de 250 pages au juge d’instruction tendant à démontrer trois informations cruciales :

  1. il n’y a pas eu d’erreur unique d’un seul mais un enchainement fatal et multiple d’inattentions, de négligences, d’imprudence et de violations délibérées d’obligations  de sécurité imposées par la loi ou le règlement.
  1. Tant les documents internes du CHU que le rapport d’expertise font état d’un retard de l’ordre de 4 mois dans l’ouverture du service. Ce retard accumulé est source d’une pression exercée sur le radiophysicien et explique l’importance des contraintes temporelles reconnue en interne dans les documents d’analyse de l’accident par le CHU lui-même. Par ailleurs, l’analyse chronologique au jour le jour démontre qu’il existait une urgence manifeste (ressenti par l’ingénieur sur site dans ses échanges pressants avec les ingénieurs de Munich).

Ainsi, la « réception de la machine » interviendra le 10 avril 2006 et le premier patient est traité le 11 avril 2006. Il est matériellement impossible en moins de 24 h (en réalité moins de quelques heures car le radiophysicien termine son service à 2h30 le matin du 11 avril pour le reprendre à 8h30 !) de procéder aux vérifications imposées par la réglementation et les recommandations internationales.

L’imprudence coupable avec laquelle le CHU a mis en route le NOVALIS n’a d’égale que le silence complice du constructeur qui savait et qui n’a jamais rien fait.

  1. Il est établi, preuve à l’appui, que BRAINLAB a connu des accidents similaires avant celui de Toulouse, notamment un à Tampa (Floride, USA, en 2005) et qu’elle n’a tiré aucune conséquence de ce retour d’accident.
  1. BRAINLAB détenait des informations (précédents accidents dans des conditions similaires, fichiers de tous les NOVALIS installés en Europe et dans le monde) qui lui auraient permis soit de mettre en garde de manière non équivoque le CHU sur la gravité et les dangers du paramétrage, soit de vérifier les fichiers transmis.  Là encore, le constructeur ne l’a pas fait.  A cet égard, les échanges mails entre les ingénieurs BRAINLAB sur site et à Munich démontrent que les ingénieurs de Munich ont constaté des incohérences  dans les données adressées par le radiophysicien de Toulouse.

Or, les ingénieurs de Munich avaient la possibilité de refuser de transmettre les « radial factors » (données à intégrer pour faire fonctionner le logiciel de BRAINLAB) tant que la qualité des données collectées par le radiophysicien n’était pas au moins égales à celles exigées par les recommandations internationales.

Quel est le calendrier dans votre dossier ?

Aujourd’hui la balle est dans le camp du juge d’instruction. Il est en train d’étudier la note de Me LEGUEVAQUES et devrait rendre une ordonnance d’ici la fin du mois de mars 2013. Nous attendons. Si jamais, il devait conclure à un non lieu, nous irons en appel car il faut bien comprendre que la vie de dizaines de patient a été détruite par des médecins imbus de leur puissance et incapables d’écouter les doléances de leur patient

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