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Le Mexique fête et compte ses morts en même temps.
Cent-onze cranes et plus de six mille restes osseux ont été trouvés dans un « narco-cimetière » situé à Colinas de Santa Fe, non loin du port de Veracruz, sur la côte pacifique du pays.
Ce chiffre est un début. Un reporter de la revue Proceso, qui a eu accès à un document interne au Parquet, précise que sur les 105 « narco-fosses » trouvées cette année, seules 47 avaient été fouillées à la mi-novembre.
Une grande vague de disparitions forcées
Le Parquet local a commencé à comparer les six mille trente-trois restes osseux en sa possession à 740 échantillons ADN de personnes recherchant leurs proches disparus.
Selon la version officielle du Parquet, ces exécutions de masse sont l’œuvre de deux cartels : les Zetas et le Cartel de Jalisco Nueva Generacion. Quatre-vingt personnes sont impliquées dans les fouilles à plein temps, dont des éléments de la police scientique fédérale et des militants de brigades citoyennes de recherche.
Le gouverneur de Veracruz poursuivi et en fuite
Plus de vingt « narco-cimetières » ont été trouvés dans l’état de Veracruz pendant les six ans de mandat du gouverneur Javier Duarte de Ochoa, qui est poursuivi par le Parquet fédéral et actuellement en fuite. Les magistrats de Mexico accusent M. Duarte de criminalité organisée, d’enrichissement illicite et de recel. Une récompense de quinze millions de pesos (presque sept-cents mille euros) est offerte pour sa localisation.
L’état de Veracruz affiche les indicateurs les plus élevés du pays en termes d’exécutions extrajudiciaires et se situe en haut du classement en matière de disparitions forcées. Les journalistes y sont particulièrement exposés.
Le Mexique champion du monde des disparitions forcées?
Le gouvernement mexicain reconnaît la disparition de 27 659 personnes dans tout le pays. Les chiffres présentés par les Nations unies (ONU), la Commission inter-américaine des droits de l’homme (CIDH) et les ONG sont plus importants.