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Billet de blog 20 mai 2020

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Si nous déclarions l'indispensable? - Lettre ouverte citoyenne

Ce billet fait suite à «l'appel de Vincent Lindon», diffusé par Mediapart (lien en fin de billet). Ses mots et sa démarche ont inspiré cette lettre ouverte citoyenne. Elle propose un point de départ pour aborder la (les) solution(s) aux maux de notre société. Et elle invite chacun à s'approprier, à méditer et à partager sur cette question : «Si nous déclarions l'indispensable ?».

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

                La plume et la manière juste. Je remercie Monsieur Lindon pour son initiative lucide. Elle m’inspire en tant que citoyen. Et j’approuve la démarche de ne pas dénoncer sans proposer. L’indignation n’est pas une fin en soi, elle livre ses leçons et devrait inspirer des solutions.

Je me permets de citer son intervention pour justifier ma propre démarche.

« Spécialiste en rien, intéressé par tout », il me paraît également « utile de faire entendre une voix simplement citoyenne ». « Pas plus légitime qu’un autre, pas moins non plus », j’ose aussi, et je franchis la porte qu’il maintient ouverte.

Je remercie de plus Monsieur LINDON pour son constat si bien établi. Il me permet de me soustraire du douloureux exercice de la dénonciation, pour y aller de ma proposition. J’aimerais la poser avec des mots aussi appropriés que les siens. Mais je n’ai pas la plume à la hauteur d’une telle prétention. Je mets tout de même ma gêne de côté. Et c’est décomplexé que je me lance de mon mieux, de mon audace, avec mes mots.

                Face à la nécessité de proposer, l’étendue des questions est si vaste ! Elle remet en cause chaque facette de ce qui nous entoure, de près et de loin, et de ce qui nous habite, superficiel et profond. Le sujet est global, et touche à la fois aux moindres détails.

Par où, par quoi, par qui et comment commencer ?

J’aimerais partager ici ce qui me semble primordial, et proposer d’y réfléchir. A savoir l’intérêt que nous aurions de revisiter et de penser nos fondamentaux, auxquels tout le reste à réaliser pourrait se référer. Je propose plus encore de fonder et de proclamer collectivement, sans exclusion et décomplexés, une définition commune et partagée des règles du bon sens commun.  Je propose, plus précisément, de définir ce cadre fondamental qui assurerait la cohérence et la dignité de l’entreprise qui s’en suivrait.

Ce travail a déjà été entamé dans un passé pas si lointain. Il a été pour ainsi dire figé, alors qu’il ne pouvait l’être qu’en son temps, où les nouveaux enjeux actuels n’étaient pas considérés. Je parle, entre autres, d’un texte fondateur auquel se réfèrent notamment nos droits et nos institutions. Je parle ici de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, que notre culture s’était fièrement appropriée. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Notre conscience humaine et citoyenne a évolué depuis sa publication.

Nous constatons, implacablement, notre impact et notre responsabilité vis-à-vis de notre environnement. De cela, ce texte ne tient pas compte.

Nous déplorons, fatalement, le modèle qui nous régente. Face à cela, ce texte n’a plus de prise.

Nous percevons, autrement, notre condition citoyenne et son champ d’application. En cela, ce texte n’est peut-être plus de mise.

Cette Déclaration semble avoir perdu de sa portée. Et je pense qu’elle a fait son temps. Mais cela ne justifie pas que nous la laissions sombrer.

Au contraire, il est temps, selon moi, de proclamer un nouveau texte fondateur ancré dans notre temps, et porteur des principes essentiels pour penser notre avenir. Cette nouvelle Déclaration devrait jouir également de la légitimité la moins réfutable et la plus reconnue. Celle de chacun et celle de nous tous, ensemble. Pour ce faire, il nous faudrait d’abord oser.

Pouvons-nous encore nous réfugier plus longtemps derrière la responsabilité de ceux qui nous gouvernent ? Sans reconnaître la nôtre ? Et si nous nous en emparerions ? Qu’aurions-nous à perdre ? Après tout, n’aurons-nous pas ce que nous mériterons ?

Oserions-nous, ensemble, par nos voix et nos responsabilités associées, revendiquer une légitimité indéniablement plus grande que celle de ceux qui se définissent comme nos « Maîtres » ?

Oserions-nous, ensemble, nous montrer dignes de notre légitimité ?

Oserions-nous, ensemble, déclarer l’indispensable ?

Mon propos est facile, je le concède. Son application induit des défis certains. Il suppose de la sueur et de l’incertitude. Mais avons-nous vraiment le choix entre la certitude d’un avenir sombre et la lueur qui pourrait nous éclairer ?

On sait ce que l’on perd, pas ce que l’on gagne.

Le choix éclairé supposerait de nous regarder tels que nous sommes, de nous projeter tels que nous devrions devenir, et, enfin, d’engager le pas. Il supposerait de surmonter bien des défis. Mais des défis puissants, nous en subirons tout de même si nous n’agissons pas, si peu exaltants comparés à une marche en avant. Nous n’y échapperons pas.

                Il me démange d’illustrer et de développer ces idées. Il y a tant à dire, tant à partager. Mais j’invite avant tout à méditer ces questions et ce qu’elles sous-entendent, à chacun sa conscience et ses réponses. Je n’irai donc pas plus loin. L’objet de ma démarche est d’interpeler sur l’essence, à mon sens, de la solution à notre naufrage programmé. Il est de sensibiliser sur l’intérêt de revoir nos fondamentaux, afin d’aller plus loin avec cohérence et dignité. Il est enfin de nous interroger : Si nous osions, ensemble, déclarer l’indispensable ?

J’ai choisi de prendre la parole poussé par l’exemple d’un citoyen, sujet de mes hommages en préambule. A chacun son étincelle, il fut la mienne.

Il m’a paru « utile de faire entendre une voix simplement citoyenne ». « Pas plus légitime qu’un autre, pas moins non plus », j’ai osé, et je maintiens à mon tour la porte ouverte pour quiconque oserait la franchir…

Clément LE MERDY,

Simplement citoyen.

Un appel de Vincent Lindon : « Comment ce pays si riche… » - Dont il est fait référence dans le texte © Vincent LINDON

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