L'imagination est au pouvoir dans les grandes entreprises qui ne peuvent se résoudre à voir le troupeau s'éloigner du berger. Comment accepter l'idée en effet qu'un individu puisse se passer d'un garde-chiourme pour exécuter honnêtement sa tâche ? Comment accepter l'idée que des "bullchits-jobs" grèvent le compte de résultats sans aucune raison d'exister ?
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Une petite dernière pour la route sur le télétravail : une grande banque régionale de l'Ouest de la France, prise au dépourvue face à l'obligation de mettre ses chargés de clientèle en télétravail au moins une semaine sur les quatre de confinement, s'est interrogée sur la continuité du flicage quotidien demandé à son encadrement de terrain. "A la maison, de toute manière, il n'en "branle" pas une..." pense-t-on à l'état-major régional. Un pur génie du management a émis alors l'idée de l'année : chaque entretien téléphonique avec un client devra faire l'objet d'une confirmation écrite détaillée au dit client, un double de cet écrit sera consigné dans son dossier personnel en vue d'un contrôle ultérieur sur la véritable activité du conseiller, entre ses parties de jeu en ligne, ses apéros avec les voisins, la visite de sa belle-mère et son jogging indispensable. A quand la webcam en live intégral ? Avec le télétravail, d'autres entreprises constatent qu'un encadrement pléthorique n'est plus indispensable et que la productivité globale des salariés est plutôt meilleure. Dans la banque, où les compteurs de bûchettes du siège sont généralement plus nombreux que les bûcherons de terrain, on ne se pose qu'une question : comment justifier notre armée mexicaine de "faucons-yacas" quand les salariés se comportent d'une manière professionnelle et responsable, d'eux-mêmes ?
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