Il aura fallu attendre la fin de l'après-midi, et pratiquement la fin de la manifestation à Paris pour que les forces de l’ordre permettent aux membres du groupement d'extrême-droite Nemesis de manifester. Et encore, sur quelques centaines de mètres.
Ce week-end, à l'occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, des centaines de milliers de manifestant.es ont défilé partout en France. Féministe, le cortège était également antifasciste. Et il l'a fait savoir ! La montée de l'extrême-droite, son impunité dans la violence et la récupération qu'elle opère des sujets de société semble avoir particulièrement déplu aux militantes, par exemple du collectif NousToutes ! qui se sont vivement opposées à la présence de Nemesis au sein du cortège. De nombreuses féministes arboraient aussi des pancartes qualifiant, à juste titre, le collectif identitaire de fasciste ou de raciste.

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C'est grâce aux CRS que les quelques militant.es identitaires ayant fait le déplacement ont pu défiler. Peu avant de se lancer dans le convoi, les membres de Nemesis s'était retrouvés dans un square, là aussi sous la protection de CRS. La meneuse du groupe, Alice Cordier, par ailleurs soupçonnée par des internautes de mettre en scène ses propres agressions (en taguant elle-même des insultes à son encontre sur les murs avant de les partager sur les réseaux sociaux), était entourée d'adhérents au syndicat étudiant d’extrême droite La Cocarde, ainsi que de jeunes militants zemmouristes.
Rapidement exfiltrées, sous les huées des féministes, cette tentative d'incursion du cortège par les identitaires fut un échec. Pour autant, le plan de communication a parfaitement fonctionné puisque cet acte a fait parler. En effet, on remarque bien comment l'extrême-droite tente de récupérer à son compte les discours féministes, et à travers eux la confiance des femmes. Quitte à mentir, à l'instar de Jordan Bardella qui écrivait le 8 mars sur X (ex. Twitter) une note de soutien à l'avortement, alors que son groupe au Parlement est celui ayant le moins largement soutenu son adoption dans la Constitution, de même qu'au Parlement européen où son groupe s'y oppose. Aussi, pas de tergiversations avec les colporteurs du pire : l'extrême-droite ne sera jamais la bienvenue dans nos combats, et dans nos manifestations.