Tout comme un malade, sur son lit d'hôpital, serait maintenu en vie par l'air oxygéné injecté, le PS est sous perfusion médiatique depuis 10 ans. Sauf que 10 ans, c'est très long pour une fin de vie.
Le congrès du parti à la rose de ce week-end a été un énième exemple de la déconfiture totale d'une famille politique, la social-démocratie, qui a donné à la France un Président, François Mitterrand, et un capitaine de pédalo (certes élu chef de l'état lui aussi), François Hollande. Dans les années 2000, Jean-Luc Mélenchon résumait parfaitement le problème majeur du PS : c'est un lieu où les militants passent davantage de temps à militer dans le parti pour les congrès qu'à essayer de mobiliser la société sur des propositions politiques.

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Ainsi, quand Jérôme Guedj se lance dans sa diatribe anti-Mélenchon au pupitre, le traitant de ‹‹ salopard antisémite ››, il déclenche une réaction d'enthousiasme appuyée par un semblant de standing ovation (on se demande si ceux qui ne se lèvent pas sont en désaccord avec le propos... ou bien s'ils sont tellement paresseux que ce serait trop d'effort pour eux). Au final, le haro sur LFI et Mélenchon aura été le grand sujet du congrès. Jadis au PS, il se désespérait de ne pas arriver à infléchir la ligne. Aujourd'hui libéré de cette drôle d'usine à gaz politique, il peut se consoler puisqu'il en est devenu l'obsession absolue.
Cet éclatement au sein du PS sur la personne de Jean-Luc Mélenchon, et plus largement sur La France insoumise, indique bien à quel point les relations entre les deux partis sont au point mort. Symptôme des brevets de respectabilité médiatique dont les élus PS sont si friands, et de leur intarissable logique pro-partisane qui privilégie les intérêts du parti au lieu de ceux du pays.
Le PS, astre mort, a choisi de garder à sa tête Faure à quelques points de pourcentage près. La question est de savoir si ce parti est toujours dirigeable, et vers où il se dirige.
Dans un mur, sans doute.