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Billet de blog 8 février 2022

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Lettre ouverte à la Culture contre le pass vaccinal

Dans le milieu de la Culture, rares sont les voix qui osent s'élever pour exprimer haut et fort leur désapprobation face à l'entrée en vigueur du pass vaccinal. Et si la Culture sortait du silence?

Clio van de walle

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Chère Madame la Culture,

24 janvier 2022, encore fumante, la nouvelle est arrivée il y quelques jours, avec mon café du matin.

Prenant la forme d’un petit module à carrés noirs et blancs, cette nouvelle revêt le costume d’une silhouette froide et hypnotique. Une silhouette sans nom, une silhouette mangeuse d’Humanité.

Aujourd’hui, Molière et Joël Pommerat , Degas et Shakespeare, Wajdi Mouawad,  Kae Tempest et Louise Bourgeois, Kery James et Claude Monet, Marie NDiaye et Berthe Morisot, Victor Hugo et David Hockney, Jean-Michel Ribes et Marivaux, Vivian Maier et David Lynch, Audiard et Camélia Jordana, Zazie, Pina Bausch et Camille Claudel … toutes et tous sont mis.e.s sous scellé, sous vos yeux ébahis et consentants.

Ils et elles ont acquiescé d’un oui incertain, franc ou apeuré, pour signer la mise sous tutelle de leur Art par l’Etat. Comment pourrions-nous leur en vouloir, dans le contexte actuel…

Ce Oui, arraché avec chantage et mépris, est à l’image du libre arbitre accordé au peuple.

Ce Oui est un faux positif !

Car voilà, avons-nous pensé à demander à Monsieur Molière ou à Sir William Shakespeare ce qu’ils en pensent ? Avons-nous traversé la manche pour demander à Kae Tempest ce qu'iel en pense? Peut-être que leurs vers frémissent et bouillonnent de savoir qu’aujourd’hui, leur Poésie sera mise en boîte, enterrée vivante dans les nouveaux caveaux du Théâtre du Monde. Du corned-beef à rimes bien pensantes, voilà ce qu’ils nous serviront à présent au Théâtre!

Et Beaumarchais, que pense-t-il de tout cela ?

Madame la Culture, si je vous écris aujourd’hui, c’est parce que depuis quelques temps, je peine à vous entendre.

Vous qui m’aviez appris, que dans notre pays, l’Art était libre, libre de contrefaire comme de déplaire, libre de blâmer et de provoquer, libre de maintenir le dialogue ouvert, toujours.

Du moins depuis qu’Eschyle a introduit le deuxième personnage dans l’Arène du Théâtre antique.

Depuis ce jour-là, les personnages du Monde ont le droit d’être en osmose ou en désaccord, hors du papier, ils ont le droit de se confronter et de dialoguer ensemble.

Qu’est-ce que le dialogue ?

Même dans l’adversité, le dialogue est un pacte. Celui de parler, et d’écouter l’autre.

Dialoguer, ce n’est pas toujours être d’accord.

Une société qui dialogue est une société vivante.

Une société qui ne dialogue plus, une société qui refuse d’entendre, est condamnée au pourrissement par la racine.

Jusqu’à aujourd’hui, Madame la Culture, il m’a semblé que nous avions su maintenir ce dialogue ouvert. Tel un Feu ancestral, que chaque théâtre, chaque musée, chaque maison de la Culture, chaque bibliothèque, chaque artiste, chaque technicien, chaque école a su faire passer entre ses mains, une flamme vive que nous avons su préserver pour nous sentir vivant.e.s.

Aujourd’hui, pour moi, et je crois pouvoir le dire, pour des millions de personnes, voilà que ce Feu s’éteint.

La Vérité l’a aspergé de son sceau.

La Vérité, me direz-vous ?

C’est le troisième personnage du spectacle, non invité au mariage, celui que vous aviez pourtant toujours promis de bannir sur vos planches. La Vérité fait son entrée, et je peux vous dire qu’elle prépare son jeu depuis bien longtemps !

Nouvelle égérie du défilé de la pensée unique, luisant blason de nos croisades modernes, la Vérité est comme une pièce de monnaie, elle a deux faces.

Seulement voilà, elle cherche à le faire oublier, qu’elle a deux visages. Elle se présente comme ronde et plate/ Plate comme la Terre avant l’outrage de Galilée.

Pour faire oublier sa double mine, voilà qu’elle se pointe dans nos musées, nos cinémas, nos salles de spectacles, en arborant fièrement les chiffres muets et placides qui la composent.

Mais le visage qui la fait respirer, celui de Marianne, elle souhaite en faire son régime.

La Vérité préfère tout miser sur ses chiffres, car c’est bien connu, on peut parler de tout, sauf des chiffres. Quoique…

Mais qu’importe ! A l’heure du défilé sur le podium, elle aura perdu la face nécessaire pour accomplir le job.

Celles et ceux qui feront tinter leur petit carré à modules noirs et blancs pourront la voir en mode V.I.P.

La Vérité endosse tous les costumes, mesdames messieurs, devant vos yeux avides de logique et de sens, elle fait le show !

Après avoir enflammé les planches, cette grande dame ira prêcher la bonne parole dans les cafés littéraires, les PMU, et les bars à chicha. Elle défoncera l’entrée du Bistrot de la République, elle soufflera le vent de sa conscience responsable dans les tasses de tous.te.s  les habitant.e.s de France.

La lavasse du Troquet des fous, le pt’it noir du Cercle de gauche, l’express du bar-tabac de l’Université, le moka fleuri du Louise Michel, le viennois de Saint Germain et le mousseux de l’Estaminet du Libre arbitre… Tous y passeront. Convertis jusque dans leur arabica, de gré ou de force, et je peux vous dire que ça passera crème !

Oh, il y en aura bien un ou deux pour résister, mais madame la Vérité saura faire leur affaire.

D’ici la fin de l’hiver, notre café changera de goût.

Il rimera avec santé et responsabilité, mais il n’entendra plus parler de Victor Hugo, de Beaumarchais ou des autres.

Le café saura rester à sa place.

D’ailleurs, Madame la Culture, si la vraie culture siégeait au café, ça se saurait, non ? Ce n’est pas au café du coin qu’on fait la révolution.

Désormais, seuls les gens éduqués bien comme il faut pourront s’accouder au zinc. Des vrais clients, cultivés sous engrais étatique, des clients qui savent se tenir !

Alors Exit la philosophie de comptoir !

Sartre, Camus, Bourdieu, Chomsky, George Sand, Louise Michel… Laissez la place aux responsables de la Nation, et retournez fuiter dans vos livres !

A quoi ça sert de lutter pour la libération des hommes si on les méprise assez pour leur bourrer le crâne ? (Jean-Paul Sartre ). EXIT ! 

La démocratie, ce n'est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité. (Albert Camus). EXIT ! 

Qu'est-ce qu'un citoyen qui doit faire la preuve, à chaque instant, de sa citoyenneté ? (Pierre Bourdieu). EXIT !

La tâche des instituteurs, (…) est de donner au peuple les moyens intellectuels de se révolter. (Louise Michel). EXIT ! 

Si nous ne croyons pas à la liberté d’expression de ceux que nous méprisons, alors nous n’y croyons pas du tout… Plus efficace que les dictatures, le lavage de cerveaux en liberté. (Noam Chomsky). EXIT !

La liberté de penser et d’agir est le premier des biens. (George Sand). EXIT ! 

Madame la Culture, à la vue urticante de ces fragments sans concession, peut-être me direz-vous qu’il est aisé de parler par citations. Extraire la parole d’un grand homme ou d’une grande femme, et la placer hors de son contexte, ce n’est pas très sportif.

Qu’à cela ne tienne, j’accepte d’entrer dans la danse.  

Sartre, que j’exhibe fièrement du haut de mon drapeau tricolore, ce même Sartre, l’a dit haut et fort : Ma liberté s’arrête là où commence celle d’autrui.

Cette dernière citation, bien connue, nous apparaît je crois comme sensée, à toutes et à tous.

Mais dans le contexte actuel, elle ne nous est d’aucune aide, puisque chacun.e d’entre nous continue de voir midi à sa porte.

MA liberté ou TA liberté ?

Qui décide de tracer la frontière entre les deux? Et à quel titre ?

La coexistence de nos deux pensées, la mienne, ET la tienne, est la seule issue salvatrice de nos libertés communes.

La liberté ne se trouverait t-elle pas, à un certain point, dans la notion de conciliation et d'équilibre ?

Je vous l’ai déjà dit, une société qui ne dialogue plus, est une société malade.

Après avoir invité Sartre dans la brèche de mes propres contradictions, voilà que Victor Hugo semble s’y mettre lui aussi : Tout ce qui augmente la liberté augmente la responsabilité.

Me retrouverais-je donc moi-même prise à mon propre piège ?

Abasourdie, j’observe Mademoiselle Responsabilité. Cette actrice prodige s’invite sur le fronton de notre belle devise nationale.

A partir d’aujourd’hui, nous disons donc SANTÉ, RESPONSABILITÉ, SÉCURITÉ.

Quitte à éjecter Madame EGALITE hors de scène, Mademoiselle RESPONSABILITÉ susurre à l’oreille du public la nouvelle définition de son nom.

J’avoue être perdue dans le dictionnaire imaginaire de la majorité.

Être responsable, serait-ce agir contre son gré, ou ne plus exprimer sa pensée, de peur d’être mis au rebus, au chômage, à la casse ? Être responsable, serait-ce obéir à une loi qui n’a pas le courage de se prononcer comme telle ? Être responsable aujourd’hui, est-ce penser comme tout le monde, ou que dis-je, être responsable, est-ce ne plus penser du tout ?

J’en appelle alors aux immortels de l’Académie française afin qu’ils m’aiguillent dans ce brouillard linguistique. Et voilà qu’un tout autre éclat éclaire le sens de ce mot souverain.

La responsabilité est la capacité de prendre une décision sans en référer préalablement à une autorité supérieure. La notion de responsabilité porte en elle-même aussi celle de liberté, de libre choix lorsque l’on agit, et celle de répondre pleinement de la conséquence de ses actes. 

Et vous, Madame la Culture, pensez-vous être responsable de vos actes?

En refusant votre accès aux emmerdé.e.s de la Nation, vous sentez vous pleinement responsable ? Si la réponse est oui, je passerai mon chemin, mais il me semble, qu’à l’inverse de ce petit carré à modules noirs et blancs, votre réponse ne saurait être binaire.

Il fut un temps, je le sais, il n’y a pas si longtemps de cela, où vous occupiez les halls et les entrées de vos institutions fermées à double tour. Vous chantiez et vous dansiez, vous hurliez dans la rue, afin de faire entendre à pleins poumons que la Culture appartient à toutes et à tous, que l’Art est libre, qu’il ne peut tolérer aucune censure, être confiné dans aucune cage, combien même ses barreaux seraient forgés de fils d’or.

Il fut un temps où nous, les musicien.ne.s, les technicien.ne.s, les comédien.ne.s, nous les auteur.e.s et les metteur.e.s en scène, nous les directeurs et directrices de théâtre, de bibliothèques, de centres de formations, nous aurions aspergé de peinture fraîche les murs de nos établissements. En brandissant la colle et la craie, les doigts dans la couleur, nous l’aurions inscrits en lettre de Feu sur d’immenses draps tendus, que L'ART EST LIBRE, qu’il le restera toujours !

Ne vous méprenez pas, je ne vous jette pas la pierre. Depuis quelques temps, il est devenu téméraire de pouvoir faire siéger actes et pensées au sein d’une même poitrine.

Je ne cherche à convaincre, ni à convertir personne. Ce jeu est l’apanage des tyrans et des petits monarques. Je ne cherche à rallier quiconque, ni d’un bord, ni de l’autre.

Je ne pars pas en croisade.

Madame la Culture, je cherche juste… du dialogue ! Car il n’y a rien de plus violent que ce silence sourd dont vous accablez nos oreilles.

Je le sais, toutes et tous, nous devons chercher à mettre pitance sur notre table, avant la fin du mois. Mais est-ce pour cela que nous n’osons même plus dire ce que nous pensons ?

Si nos théâtres doivent rester ouverts, est-ce au prix de notre mutisme ?

Qu’est ce qui nous empêche de faire jaillir notre colère, ailleurs que dans nos songes ?

 L’Art est partout, il ne se laisse pas emprisonner.

Qui nous empêche de le placarder sur nos sites, nos tracts, de le dire au public avant que le rideau ne se lève, que nous sommes contraint.e.s par les faits, mais que dans. nos coeurs, nous ne sommes pas complices. Qui nous empêche d’installer des écrans géants pour diffuser en pleine rue nos spectacles interdits ? D’armer nos impasses de hauts parleurs, afin de faire entendre les exils de Marina Tsvetaïeva, les ivresses de Rimbaud, ou les révoltes d’Alceste ? 

Qui nous empêche de prendre la rue en otage, il me semble que celle-ci appartient encore à tout le monde…

Ne vous devons-nous pas davantage, Madame la Culture, que de murmurer tête baissée que nous sommes désolé.e.s, impuissants, paralysé.e.s ? Ne vous devons-nous pas davantage que d’essayer de nous convaincre nous-mêmes que nous n’avons pas le choix ?

Nous sommes artistes, nous aurons toujours le choix ! Le choix d’inventer de nouveaux horizons, de planter de nouveaux décors. N’est-ce pas là le cœur, le fer de lance de nos métiers ?

Inventer un nouveau champ des possibles, nous réveiller de notre mou et stérile somme, afin d’honorer le costume qui fait de nous des Enfants, des Femmes, et des Hommes d’aujourd’hui.

Que nous arrive-t-il, Madame la Culture? Est-ce parce que les portes de vos théâtres et de vos jardins ont rouverts au bout de quelques mois, que nous n’entendons plus votre voix sur le pavé?

J’entends certains dire que le pire est évité puisque les théâtres ne ferment pas, et que, nous artistes pouvons continuer de jouer ? Mais à quoi jouons-nous ? Et pour qui ?

Avant ce jour, on parlait de quatrième mur au Théâtre. A partir d’aujourd’hui, nous déclarons ouvert le chantier national du cinquième mur.

Réfugié.e.s sous ce plafond de verre qui empêche les esprits libres de voguer vers les étoiles, nous espérons qu’il nous protège de tous les maux, ce mur invisible.

Est-ce cela être libre ? Est-ce cela être un artiste ?

Êtes-vous aphone, Madame la Culture ?

Vous, déesse puissante et universelle, apparaît-il si  chimérique de vous imaginer aujourd’hui fronder avec nous en haut de l’affiche ?

Votre vocable aurait pourtant de quoi faire la fière dans le dictionnaire !

Depuis la nuit des temps, vous constituez l’ensemble des moyens mis en œuvre par l’homme pour augmenter ses connaissances, développer et améliorer les facultés de l’esprit, notamment le jugement et le goût.

Seulement voilà, à l’aube de cette nouvelle époque qu’est la nôtre, l’Elite responsable de la République, nous rappelle que cette faculté de juger, n’est plus du ressort de chaque citoyen.n.e. Elle n’appartient qu’aux « sages », aux experts qui œuvrent pour le bien commun et la sauvegarde de la Nation. Ces saints hommes nous ont dépouillé de notre propre bien le plus cher. Appelons le opinion, libre arbitre, avis, conviction, instinct, foi, sensibilité, idée, croyance ou sentiment. Les sages nous ont pris ce que nous refusions de leur donner. Ce qui a été pris pourra-t-il un jour être rendu ?

Nous rendront-ils l’air qu’ils volent à nos enfants ?

La joie et l’insouciance des jours heureux.

L’harmonie et l’équilibre fragile de notre conscience d’être humain.

Nous rendront-ils l’espoir qu’une autre vision de leur monde, de notre monde, est possible ?

Madame la Culture, armée d’une panoplie de gommes et stylets acérés, l’Elite responsable efface peu à peu tout ce qui faisait jusqu’à aujourd’hui la grandeur de votre nom.

Janvier 2022, Place de la République,

Nous sommes des millions à jouir et à frémir dans la foule

Le caractère ligoté sur le billot,

Tandis que votre U et votre R répriment leur dernière volonté

Nous, citoyen.ne.s libres de France

Nous vous zieutons, l’œil mouillé par la trouille.

Votre nom

Décapité de ses lettres de noblesse.

Voilà que vous n’êtes plus.

De Culture à Culte, il n’y a qu’un pas.

Janvier 2022, Madame, vous n’êtes plus notre mère à tous.te.s.

Je m’adresse donc à toi, Humanité.

Je m’adresse à vous mes compagnon.ne.s de parole, comme à mes contradicteur.trice.s :

Continuez de me mettre au défi

De soulever ma colère ou de défier ma langue.

Monsieur de Figaro nous le crie à l’encre indélébile

Que sans la liberté de blâmer, il n’est pas d’éloge flatteur !

Humanité,

Comment avons-nous pu en arriver là ?

Oppresser les uns pour assurer la liberté des autres

Ce vieil adage ne te rappelle t’-il rien ?

Il est vrai qu’à ton image

Notre histoire est petite

Elle n’est que la crise éphémère de notre reflet dans le miroir

Humanité

Ton éclat brille jusqu’à l’aveuglement

Bientôt viendra le jour où tu ne pourras plus te regarder en face

Ce jour-là, la grande Histoire mangera la petite

Et nous retrouverons notre instinct premier

Nos instincts d’hommes et de femmes

Après nous être mangé.e.s les un.e.s les autres

Né.e.s du ventre de nos mères

Nu.e.s et foncièrement libres

Nous renaîtrons de nos cendres

Ce n’est qu’au prix de cet immense bûcher

Que nous pourrons lire ces quelques lignes

Dans la poussière de notre humanité retrouvée 

Si vous présumez que l’espoir n’existe pas, alors vous faîtes en sorte qu’il n’y en aura jamais. Si vous présumez qu’il existe un instinct de liberté, alors vous aurez la possibilité de changer les choses. (Noam Chomsky).

 Clio Van de walle

Sont soutien de cet acte poétique :

Aurore Ugolin – chanteuse lyrique

Julia Boutteville – comédienne

Benjamin Lemoigne – comédien

Erwan Guignard – étudiant en art dramatique au Conservatoire Royal de Liège

Louise Lemoine Torrès – actrice autrice

Rosalie Symon – comédienne

Ornella Boulé - comédienne

Karine Dubernet - comédienne et auteure

Sophia Charai - chanteuse auteur compositeur interprète

Manu Leduc - scénariste et musicien

Grégoire Baujat - comédien

Victoria Erulin - comédienne

Caroline Espargillière - comédienne

Slimane Yefsah - comédien

Mélody Olibé - comédienne amateur et avocate

Christian Mulot - comédien

Stéphane Roux - comédien, auteur metteur en scène

Trixie Lhomme - comédienne

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