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Billet de blog 18 juillet 2024

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Lettre au Président de la République française

Monsieur le Président, acceptez la défaite. Nous ne vous laisserons plus tricher. Nous ne vous laisserons plus mentir. [...] Nous nous sommes soulevé.e.s pour la Terre, nous pouvons nous soulever pour la démocratie.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Monsieur Le Président,
Je vous fais une lettre,
Que vous ne lirez pas,
Même si vous avez le temps.

Il me semble être un acte citoyen que de répondre à la vôtre.
Qu'il est difficile, pourtant, de trouver les mots justes, le bon ton, l'exacte tournure, qui permettraient de faire front à votre hypocrisie et votre absence de morale.
Essayons tout de même.

Monsieur le Président,

Que la fatigue est grande. Fatigue, de vous entendre prétendre vous préoccuper des intérêts de la France, que vous pensez être le seul à comprendre. Fatigue, de vous voir retourner votre veste au moindre changement de vent, nous pensant incapables de tout discernement. Fatigue, de vous regarder vous pavaner, un grand sourire au lèvres, et ignorer la colère qui gronde.

Monsieur le Président,

Nous ne sommes pas dupes. Pendant sept ans, nous avons contemplé, impuissant.e.s, la lente montée de haine dans notre beau pays. Nous vous avons regardé saccager l'hôpital, détruire l'éducation, enterrer la culture, harceler les défavorisés, laisser mourir les femmes, les personnes sexisées, transgenres et racisées, retirer aux réfugiés leurs espoirs de salut, nier l'histoire de France, précariser les étudiants, soutenir un génocide, museler la pensée, le rire et la dissidence, appauvrir les pauvres, défendre les coupables et décorer les corrompus.

Votre mémoire semble vous faire défaut, mais la nôtre est intacte. Nous nous souvenons de ces jours où sans nous, sans notre peur, sans notre besoin d'assurer le barrage, vous n'auriez pas été élu. Nous nous souvenons que vous aviez promis de ne pas oublier.

Qui aurait pu prédire que des promesses pouvaient être effacées si vite, emportées par les fumées des bombes lacrymogènes, tombées sous le coup des matraques de policiers lancés sans honte et sans relâche à l'assaut de celles et ceux qui réellement se battent pour une nouvelle culture politique française, un avenir rayonnant, ou même seulement vivable.

Monsieur le Président,
Je suis convaincue que si le Rassemblement National avait été élu, vous auriez déjà nommé votre gouvernement.
Votre réarmement démagogique ne suffira pas à masquer que vous avez tout fait pour instaurer la haine et l'obscurantisme.

Garant de vos seuls intérêts, ne respectant de choix que les vôtres, vous vous êtes acharné, sans relâche, à effacer nos voix, nos ardeurs, nos rêves d'une France à la hauteur de sa devise et de ses "valeurs républicaines". Vous avez écrasé nos organisations, nos institutions, nos droits sociaux, nos services publics, nos corps. Et vous croyez encore que nous vous écoutons.

Monsieur le Président,
Acceptez la défaite.
Nous ne vous laisserons plus tricher.
Nous ne vous laisserons plus mentir.
Vous pouvez encore faire le choix de respecter votre promesse. La République que vous prétendez défendre n'attend de vous que le geste juste, humble et digne, de laisser votre nouvelle majorité, élue contre toutes les attentes (même les nôtres), appliquer le programme d'espérance qui nous est dû.

Nous savons, bien sûr, que même dans les rangs du Nouveau Front Populaire, la désunion règne, et nous attendons aussi de nos nouveaux représentants qu'ils se montrent à la hauteur de nos attentes. Je ne suis pas aveugle au point de vous blâmer de tout, mais j'attends, en revanche, que vous vous montriez le chef que vous nous aviez promis d'être. Pendant que la Gauche s'écharpe, que les étreintes de ses dernières semaines tournent à l'escarmouche, nous vous voyons chuchoter et ourdir, mettre vos ministres à l'Assemblée au mépris de la séparation des pouvoirs, et continuer d'émietter la République et ses acquis.

Monsieur le Président,
Je crois que cela suffit.
La France mérite mieux que ses actuels représentants politiques.

Monsieur le Président,
S'il vous prenait de vous sentir naïf, 
De vous convaincre que vous pourriez nous berner, nous cajoler, nous séduire et tout effacer,
Veuillez croire :

Nous nous sommes soulevé.e.s pour la Terre,
Nous pouvons nous soulever pour la démocratie.

Citoyennement vôtre,

C.

Avis aux lecteurs : si vous aussi, vous désirez écrire à votre Président, sachez que vous en avez le droit. Ca se passe ici https://www.elysee.fr/ecrire-au-president-de-la-republique/#per-form !

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