Ce matin je me suis levé plus tôt que mon emploi du temps l’aurait exigé, mais je ne voulais pas rater l’AG. J’arrive, ce n’était pas encore l’AG, l’heure avait changé. Du coup j’ai décidé de suivre un cours alternatif fait par une de mes étudiantes sur la France Afrique, les malversations d’Omar Bongo et la complicité du pouvoir français. Si il n’y a plus de postes au concours, vous pourrez toujours l’engager à Mediapart, enfin il y a encore quelques réglages à faire, mais tout de même, moi qui ne suis pas du tout spécialiste de ces questions j’ai beaucoup appris. Non Madame la Ministre, les étudiants ne sont pas en train de perdre leur temps, même si vous faites tout pour ça, ils se prennent en charge.
Après c’était l’AG, le plus grand amphi de notre université est toujours plein. Ce qui étonne c’est le peu d’empoignades. On ne retrouve plus ces logorrhées creuses qui empoisonnaient les AG d’autrefois. On est sérieux et concret, j’ai envie de dire intellectuellement ambitieux. Lors des manifs sur le CPE, il était question de l’avenir des jeunes sur le marché du travail. Là il est question de l’université elle-même, de ce que l’on attend d’elle, du savoir, de l’esprit critique…Ce qui me déçoit un peu, c’est la faiblesse du nombre des enseignants dans la salle. Ils retiennent les notes, bloquent les maquettes, mais ne sont pas nombreux à venir débattre avec leurs étudiants. On a aussi parlé d’action. Là j’ai plus peur. Ce n’est pas que je sois en désaccord avec ce qui a été proposé, mais que faire avec des ministres qui jouent le pourrissement, qui ne se mettent pas ensemble autour de la table avec les vrais représentants des étudiants et des enseignants chercheurs.
Ah ! Madame, la ministre, j’ai oublié de vous dire, je suis tout de même allé dans la salle où je devais avoir cours (il était prêt), mais il n’y avait personne, par votre faute. Suis-je gréviste ou non gréviste, là est la question. Je vous signale aussi que plus le temps passe et plus c’est l’ensemble de toute la politique universitaire menée depuis des années qui est en cause. Faites quelque chose de sérieux !