Avec les voix de Zeneb Blanchet (Hélène) Karelle Tremblay (Manon) Mattis Savard Verhoeven (Marc) Barbara Ulrich (la vieille dame) Françoise L. (l’enfant)
Musique Jean L'appeau (alias Gabriel Dufour-Laperrière)
Présenté à la Quinzaine des Cinéastes Cannes 2025
Lors d'un attentat contre de riches propriétaires, Hélène abandonne ses compagnons et s'enfuit dans la forêt. Manon, son amie et complice lors de l'attaque, revient la hanter, pour lui offrir une seconde chance. Ensemble, elles affrontent le choix impossible entre violence et inaction. Si c'était à refaire, jusqu'où Hélène irait-elle cette fois au nom de ses idéaux ?
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Autant on sera sensible à la beauté formelle de ce film d’animation autant on pourra être déçu par le propos trop sentencieux – ce qui ne remet nullement en cause le questionnement sur les enjeux climatiques face à l’imminence d’une catastrophe …
Le graphisme, les aplats de couleurs et leurs métamorphoses (du vert à l’ocre, de l’ocre au noir charbonneux) les ambiances spectrales ou sombres, la diffraction par démantèlement craquèlement et les « résurrections » -censées illustrer les orientations et les choix politiques envisageables ( ?), les analogies entre la meute des loups (noir et rouge sang opposés à la blancheur virginale d’un ovin) et celle des révolutionnaires solidaires dans l'élimination des responsables du mal qui contamine la planète, (un couple prédateur propriétaire richissime ), la forêt comme théâtre de tous les enjeux et surtout le procédé de la réitération (le spectre de Manon propose à Hélène une seconde chance) tout cela au service d’un double questionnement intime et politique -qu’accompagne une musique censée donner corps à la psyché d’Hélène-, fait que l’intérêt suscité s’émousse assez vite ….
La problématique engagement ou immobilisme, action violente ou repli petit-bourgeois, choix de société, et sur le plan strictement personnel -le repentir, le sacrifice de ses amours (cf les appels désespérés à Marc …) problématique en elle-même intéressante, (et bien ancrée historiquement) tourne vite hélas ! au didactisme déclamatoire (Même quand Hélène désabusée fait le constat "on a été naïfs", auquel un personnage rétorque "plutôt romantiques")
Entraîné dans le voyage mental d’Hélène, (revivant la scène inaugurale qui entraîna la mort de ses amis, elle convoque réminiscences souvenirs, est en proie à des visions hallucinées), ballotté dans cette sorte d’espace-temps qui mêle réalisme et fantastique, (cf les métamorphoses et résurrections), le spectateur ne saurait adhérer pour autant à toutes ces bifurcations dans cette forêt aussi luxuriante que moribonde…
Dommage !