Avec Camille Cottin (Claire Lescure) Romain Duris (Yves Lescure) Céleste Brunnquell (Salomé Lescure) Denis Podalydès (Grégoire) , Bruno Podalydès (Terrence), Myriem Akheddiou (Anne Gomez-Taddei) Joël Ödmann (Gunnar) )
Claire et Yves, physiciens de formation, travaillent dans le nucléaire depuis toujours. Lors d'une visite à la National Gallery, Claire va être bouleversée par trois toiles de Rembrandt. Cette rencontre avec ces trois œuvres magistrales va les changer à jamais.
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Dénoncer les ravages du nucléaire en s’appuyant sur le syndrome de Stendhal, après tout pourquoi pas ? assigner à l’art (en l’occurrence la peinture) des vertus épiphaniques voire prophylactiques (le regardeur en allant au-delà de la simple apparence, de la représentation, pénètre dans un monde jusque-là inconnu qui le met en garde, le prémunit contre les méfaits du présent) pourquoi pas ? Mais à condition que la fiction ne verse pas dans une dystopie hasardeuse brumeuse et racoleuse ….
Or c’est précisément l’écueil de Rembrandt alors que Pierre Schoeller nous avait habitué à plus d’ingéniosité (cf L’exercice de l’état)
Et si l’on reprend une typologie énoncée à un moment (il y aurait 5 films dans un film ) , les 5 approches dans Rembrandt (politique, scientifique, sentimentale, artistique, paranormale- alogique) manquent de fluidité entre elles, contraignant le spectateur à "patauger"
Claire a contemplé, s’est approprié en les pénétrant, trois toiles de Rembrandt (Vieil homme assis dans un fauteuil Un homme âgé comme St Paul et Portrait of Hendricke Stoffels) lors d’une visite à la National Gallery (son mari et sa fille décomptant, perplexes, les heures d’attente…) D’abord un évanouissement (syndrome de Stendhal) puis une prise de conscience, et enfin un changement radical d’idéologie et de mode de vie… tout plaquer (portable, famille) vivre à l’ancienne (sans électricité) Mais ce cheminement est traité de façon parfois si caricaturale qu’il en devient ridicule (cf l’épisode d’isolement, de retour aux "fondamentaux" et un épilogue assez racoleur…)
Certes les reproductions ( ?) des toiles de Rembrandt quand elles sont agrandies aux dimensions de l’écran ou qu’elles trouvent leur écho (clair-obscur, position des personnages, ambiances mordorées) dans certains plans du film sont soudainement exhaussées quittant la fixité théâtrale de la National Gallery Mais comparées plusieurs fois -comme mises en parallèle- aux vagues mortifères (démonstration par infographie animée des risques du changement climatique ) ou à des paysages quasi lunaires, comme inviolés, elles engloutissent le propos au moment précisément où celui-ci aurait dû être convaincant.
Certes la façon de filmer le visage, le regard, l’allure de Camille Cottin s’inscrirait dans la transcription d’un paranormal (à l’opposé, les interventions, les remontrances de Romain Duris l’engluent dans un engoncement revendiqué, du moins jusqu’à l’épilogue) mais est-ce suffisant pour appréhender cet illisible qu’elle seule Claire serait censée approcher ?
Quant au mot magique gardé un temps secret et qui s’en viendra au final commenter la vastitude des panoramiques, alors que l'humain est rapetissé, nanifié, il laisse perplexe… ou fait sourire...