Six démissionnaires de la fonction publique sont réunis dans un hôpital abandonné. En investissant les lieux, les ancien·ne·s juge, policier, anesthésiste-réanimatrice, enseignante et facteur échangent sur la souffrance au travail et le conflit éthique qu’ils ont vécu suite au démantèlement du service public.
/image%2F1527451%2F20251009%2Fob_8e42b0_hors-service.jpg)
Flou et obscurité -que des lampes torche parviennent à peine à éclairer, tout en accentuant les aspects fantomatiques. C'est la scène liminaire. Nous pénétrons dans un hôpital désaffecté que les 6 protagonistes du documentaire vont transformer en lieu de vie et d’accueil ; un lieu mental aussi. Et la toute dernière scène -qui fait écho à cette séquence d'ouverture- fera intervenir les "autres", ceux que l’on accueille, ceux que l’on va aider. -vus d’abord en surplomb avant que chacun ne prenne sa place (dans tous les sens)
Ils sont 6 Margot, médecin hospitalière. Floriane, juge. Blandine et Rachel, enseignantes. Mikael, facteur. Nabil, policier. Ils seront peut-être 60 et pourquoi pas 600…
Ils sont 6. Ils ont exercé dans la fonction publique . Ils ont aimé leur métier . Mais face aux dysfonctionnements au démantèlement du service public ils n’ont pu continuer à défendre leur idéal, à prendre le temps d’être à l’écoute (de l’élève de l’usager ou du patient.-) la rentabilité managériale a contaminé la fonction publique tel un cancer; faire du chiffre en dépensant moins...
ils ont démissionné
Le documentaire dit et illustre une « reconstruction » (sens propre et figuré) en une suite de tableautins où alternent prises de parole, pauses, loisirs. Et voici que prend forme sous nos yeux une nouvelle communauté
Jamais les discours ne s'appesantissent sur les doléances et de ce fait ne sauraient être « racoleurs » On sera sensible toutefois. à la lecture de la lettre de démission de l’éducation nationale (entrecoupée de larmes…) ou à tous ces autres témoignages: -on ne peut sortir que "cabossé"- car quel que soit le secteur d'activité (poste hôpital gendarmerie justice éducation nationale) un même cri de douleur et de culpabilité « On n’arrivera jamais à rétablir la confiance des gens Un aveu qui justifie leur « démission » Aujourd’hui, on a l’impression que l’institution est tellement déviante qu’on ne peut plus la défendre qu’à l’extérieur
Vers la fin Jean-Marc, policier encore en exercice, sollicité par Nabil, évoque sans détour la difficulté d’être « lanceur d’alerte »
Un documentaire à ne pas rater