Colette Lallement-Duchoze

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Billet de blog 11 juin 2025

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« Sauve qui peut » un documentaire d'Alexe Poukine

À l'hôpital, soignants et soignantes interrogent leur pratique lors d'ateliers de simulation avec des comédiens. Pour annoncer un cancer ou accompagner ses proches, l'empathie avec le patient se travaille. Mais l'idéal relationnel prôné en formation est-il applicable dans un système hospitalier de plus en plus à bout de force ?

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 Présenté à Rouen mercredi 4 juin,  avec l'association MOTS- prendre soin des soignants, en présence des docteurs Boyer et Durand-Réville

Soit j’ai de la merde dans les yeux soit il est mort. C’est ce qu’a entendu Alexe Poukine, enceinte de trois mois lors d’une échographie …

C’est le constat que "la violence à l’hôpital est partout"  à commencer dans les mots

Ce sera le point de départ de son documentaire  "Sauve qui peut"

Son propos ? " remettre un peu d’empathie dans la relation patients -soignants".

Comment ? en captant dans plusieurs établissements "la simulation humaine" -procédé théâtral par excellence Et nous allons pénétrer dans ces ateliers,  assister à ces simulations suivies de leurs commentaires (débriefings méticuleux ô combien salutaires)

Et voici que s'ajuste la pratique de l'empathie, Où est  "la bonne distance" ? quel sera le mot "juste" ? quid de l’émotion face à un patient condamné ? ou de ces situations de "drague"  évidente ?

 On travaille aussi à déconstruire les préjugés susceptibles de nuire à la justesse de l'analyse médicale (cf les préjugés sur la vie sexuelle des séniors et la réponse à la fois ironique et pleine de bon sens de la commentatrice chargée de  la réunion/bilan)

Tous les cas de figure semblent passés au peigne fin. Avant que le documentaire ne pointe la souffrance subie au quotidien par les soignants eux-mêmes (néo libéralisme du système hospitalier que résume ce constat glaçant le seul vrai problème de l’hôpital, c’est qu’il y a des patients. Ils sont devenus la variable d’une machinerie qui nous les fait oublier tout le temps. 

Ainsi on passe de l’éducation à l’empathie (car cette capacité à "se représenter ce que l'autre ressent"  n'est pas innée ) à sa difficile "concrétisation"  à l’intérieur d’un système trop enclin à la maltraitance (due essentiellement au manque de temps et de ressources humaines)  

Un documentaire "coup de poing" par moments (qui peut abolir les frontières du réel…)

Un documentaire qui par effets de miroir ausculte un grand malade en se penchant à son chevet  "l’hôpital"

Un documentaire à ne pas manquer

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