Colette Lallement-Duchoze

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Billet de blog 13 juin 2014

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Vincent, la vie et la mort de Vincent Van Gogh

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Documentaire australien de Paul Cox (1987); version restaurée

Avec la voix de John Hurt

Vous connaissez Van Gogh. Mais connaissez-vous Vincent?

Le documentaire de Paul Cox (d'origine néerlandaise) non seulement rend hommage au peintre mais en s'appuyant uniquement    sur les lettres envoyées à Théo, il nous fait pénétrer dans le labyrinthe d'une âme, son être le plus profond:  ses émois, son empathie pour les démunis (les mineurs du Borinage, les  mangeurs de pommes de terre) ses révoltes (l'incompréhension de ses congénères) ses aspirations et ses déceptions, ses réflexions, sa quête de lumière (le jaune incandescent). La voix off de John  Hurt vibrante de raucité module en les rendant vivants les soubresauts d'une conscience à la fois lucide et désespérée. Voyage dans l'espace et le temps, le documentaire suit l'itinéraire de   Vincent depuis Groot Zundert jusqu'à Auvers-sur-Oise en passant par La Haye, Paris, Arles, Saint-Rémy de Provence. Voyage dont le mouvement est scandé par l'image récurrente des pales d'un moulin  et par celle du train (défilement en accéléré de paysages hybrides, mélange de réalité et de reconstruction en aplats de couleurs chaudes ou tourmentées). Voyage exploration, voyage comme    illustration du credo "il me semble être toujours un voyageur qui va quelque part et à une destination". "Nous sommes des pèlerins sur cette terre, nous ne faisons que passer…

La plupart des tableaux ou reproductions représentés ont bien sûr une fonction illustrative, mais parfois en jouant sur les    décadrages -saisie  d’un détail à l’exclusion d’une scène- ou en éliminant les proportions, la caméra par ses mouvements permet de transformer la perception que nous avons d'une œuvre : à une vision  d'ensemble fondée sur la simultanéité, elle substitue des visions successives 

Inutile de comparer ce documentaire avec les films de Minelli et de  Pialat; ce n'est pas un biopic. Nul acteur pour incarner    Van Gogh (que nous ne découvrons que par des auto-portraits ). Toutefois -et ce sera mon grief- en voulant "reconstituer" des ambiances,  donner à voir des tableaux vivants (un café parisien avec des clins d'oeil à  Toulouse-Lautrec) ou des scènes tragiques (la mutilation suite à la bagarre -Arles; l'enterrement de Vincent-, le documentaire perd en authenticité, et tend vers le factice et l'inutile  qu'accentue le déplacement gauche voire dégingandé des acteurs/figurants. (Écueil évité par Resnais dans son court métrage sur Van Gogh 1948).  

Mais il y a la musique de Vivaldi et de Rossini!

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