Colette Lallement-Duchoze

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Billet de blog 20 novembre 2014

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

De Xavier Dolan  Prix du jury à Cannes

Avec Anne Dorval Suzanne Clément et Antoine-Olivier Pilon

    Acteurs d'exception, mise en scène originale, rythme euphorique, noirceur et lumière (dans la thématique abordée),      le corps dans tous ses états (gestes et paroles d'une violence inouïe ou d'une incommensurable tendresse): Xavier Dolan conscient de ses "prouesses" briguait à Cannes la palme d'Or!  Mais remporter à 25 ans le prix du jury (ex-aequo avec Godard) n'est-ce pas une récompense suprême?    

            .

       Prouesses!

Le      réalisateur a choisi le format carré: c'est celui des pochettes de disque (et le film est d'ailleurs traversé de nombreuses chansons/hommages); c'est aussi celui du portrait (éliminant toute fioriture, il permet de se concentrer sur un visage et il se prête aux gros plans); mais c'est surtout celui de l'enfermement (un tel cadre emprisonne les trois personnages dans un  engluement phobique, une forme de triolisme à la libido délibérément  non assouvie; trois personnages fusionnant en un seul mais chacun se démenant avec des problèmes spécifiques dont la  pathologie est connue de tous!); et quand suite à une révélation à valeur d'épiphanie le cadre va s'élargir c'est le personnage qui de ses bras l'agrandit aux dimensions d'un bonheur édénique ou d'une joie reconquise.

A certains moments de la narartion les acteurs sont filmés au ralenti: la joie exulte explose dans une bande son      volontairement muette, tout comme la vision du futur (un avenir somme toute banal qu'imagine la mère : son fils  mature heureux en ménage et père comblé) est restituée en images floutées (usage de filtres?) et sans bande son; or c'est précisèment après cette intrusion onirique que la mère va "livrer" son fils au Corps Médical!

Les alternances entre gueulantes et rires, entre fusion et rejet scandent la narration et lui imposent un rythme d'une      époustouflante énergie...Et là il faut rendre hommage aux trois acteurs (ils auraient mérité une récompense!!!)

Et pourtant, malgré tout cela, subsiste une impression désagréable de "complaisance" (à la fois dans la façon de filmer  et dans la direction d'acteurs); impression qui altère -sans vraiment le saper- le pur plaisir de Voir!     

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