Colette Lallement-Duchoze

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Billet de blog 24 mai 2025

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The Shameless Konstantin Bojanov (Suisse France Bulgarie 2024)

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Un mélange assez explosif de sexe drogue homosexualité dans le monde de la prostitution indienne, Le premier tableau donne le ton : Nadira « caresse » la lame d’un couteau ensanglanté, sur un lit git le corps d’un homme …nu, corps inerte d’où s’échappent des filets de sang …Prologue.

Fuite Vers le nord de l'Inde. Et nous voici plongé dans l’univers des devadasis — jeunes filles consacrées à une divinité, puis livrées à la prostitution rituelle.  Nadira sera Renuka

Le film réalisé par le Bulgare Konstantin Bojanov (rappelez-vous Avé 2012) frappe par le contraste entre l’abondance de ses couleurs chaudes (dont le rouge) et le sordide (thématique glaçante et séquences nocturnes) mais ne verse pas pour autant dans le misérabilisme (quand bien même la caméra nous introduit dans des venelles ou des intérieurs glauques). Un fil conducteur , la fuite,  qui rappelle certains codes du thriller- (la fuite et ses multiples déclinaisons); le tempo est assuré par l’alternance entre la violence du contexte social (hommes tout puissants, rôle des maquerelles, corruption des élus,) les cris coups de gueules et l'apparente "douceur" d’une romance -relation entre Renuka, la femme insolente, une marginale, un électron libre – mais …au corps enchaîné broyé par le système- et la jeune Devika (qui a évité jusque-là un mariage arrangé)

Un film oppressant souvent ce que renforcent filtres plans fixes thématique récurrente du feu ambiances de huis clos crépusculaire ou nocturne et si le viol et l’avortement sont relégués hors champ, ils gagneront en force suggestive…

Peut-on échapper à ce monde? A son implacable déterminisme? Un espoir qui anime les deux femmes admirablement interprétées par Anasuya Sengupta, et Omara Shetty, La première voix rauque regard vif, la seconde regard effarouché, délicate torpeur et toutes deux s’opposent à la mère (Auroshikha Rey) une travailleuse du sexe qui reproduit ses propres traumas sur sa progéniture, alors que la matriarche (Mita Vasisht) tente (en vain ?) de libérer sa petite fille du poids si accablant des déterminismes (ses silences et ses mensonges -formes illustratives de son dilemme- en font un personnage attachant)

On peut déplorer une forme de " surcharge" (le retour de l’ex-ami tueur à gages vers la fin, l’insertion de "visons" par trop insistantes -dont ce drap maculé de sang) 

Cela étant The Shameless n'en reste pas moins un film ô combien singulier …que je vous recommande !

Avec Anasuya Sengupta,  Omara Shetty, Auroshikha Dey Rohit Kokate Kiran Bhivagade Tanmay Dhanania Mita​ Vashisht​

 Festival de Cannes 2024 Un Certain Regard

Prix d'interprétation féminine 

 Présenté en avant-première le 25 avril 2025 à Rouen (festival LGBTQIA+)

Nadira s'échappe, au milieu de la nuit, d'un bordel de Delhi après avoir poignardé à mort un policier abusif. Elle trouve refuge temporairement dans une communauté de travailleuses du sexe Devadasi, où elle prend le nom indien de Renuka. Elle y tombe amoureuse de Devika, une jeune fille de 17 ans émotionnellement fragile. Leur lien se transforme en une romance interdite. Ensemble elles entreprennent un voyage périlleux pour échapper à la loi et se frayer un chemin vers la liberté

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