avec Malou Khebizi, Idir Azougli, Andréa Bescond
Musique Audrey Ismaël
Festival de Cannes Compétition Officielle
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C’est l’histoire de Liane (incarnée avec une puissance explosive par l’étonnante Malou Khebizi) qu’Anne Riedinger raconte dans son premier long métrage Diamant brut (présente à l’Omnia Rouen lors de l’avant-première le mardi 22 octobre elle en a expliqué la genèse, le casting sauvage, a bien fait le distinguo entre les différentes émissions dites de téléréalité)
En choisissant le format 4,3 aux grains rugueux elle capture son personnage à « fleur de peau » la confrontant ainsi à une réalité « brute d’existence » et de ce fait entraîne le spectateur dans une immersion physique qui ne le quittera pas.
Agathe Riedinger ne juge pas elle « montre » les chemins tortueux (tordus) des réseaux sociaux, elle met en exergue les mirages de la sexualisation des corps qui « irait de pair » avec une reconnaissance sociale à défaut d’une authentique émancipation. Rendre visibles ces « invisibles » et qu’importe les souffrances infligées à son propre corps. Déterminée obstinée Liane fonce avec l’animalité d’une « guerrière moderne » car il s’agit bien pour elle en s’extrayant de son milieu (quelle « image » donnée en pâture par la mère !!!) d’accéder à une forme de réussite : et sa quête existentielle sera de tous les instants.
Féminité outrancière ? ce sera son étendard face au mépris de classe, face au sexisme ambiant « Le “pretty privilège” [concept selon lequel les personnes considérées comme belles bénéficient d’avantages,] est à la fois une force et une injustice. C’est cette injonction à la perfection, à la sexualisation que j’évoque dans Diamant brut) capsules ongulaires (attention aux détails de chacune), extensions capillaires, customisation des talons aiguilles, chirurgie des seins autant de moyens pour « être regardée, voire « aimée »
Et quand à l’écran apparaissent des commentaires de réseaux sociaux sous forme de textes à la typographie sacrée, nous voici comme entraîné vers un ailleurs où la figure -certes stéréotypée- de la postulante est devenue icône et où les couleurs (chaudes et flashy) seront le « cadre » de ce « royaume » tant convoité qu’accompagnent quelques notes de violoncelle …(question de vie, de survie pour Liane « si je ne suis pas prise je meurs » )
Un film qui bouscule nombre de nos préjugés !!!
Un film à ne pas manquer !