Avec Jan Gunnar Røise (Chimney Sweeper) Thorbjørn Harr (CEO) Anne Marie Ottersen Nasrin Khusrawi (Sangpedagog) Birgitte Larsen, Siri Forberg (Chimey )Iver Innset (Arkitekt #2 ) Darin Hagi (Ling Ung kvinne i kollektiv) Theo Dahl (Avdelingsleders sønn)
Deux ramoneurs, tous deux mariés, hétérosexuels et engagés dans une vie de couple monogame, voient leurs repères vaciller face à des expériences qui ébranlent leurs certitudes sur le genre et la sexualité. L’un se confie sur le rapport sexuel qu’il a récemment eu avec un autre homme, sans pour autant y voir une remise en question de son orientation ou de sa fidélité. L’autre, troublé par des rêves récurrents dans lesquels il se voit en femme, s’interroge sur la construction de son identité. Est-il façonné par le regard des autres ? A-t-il enfoui des parts de lui-même sous les injonctions sociales ?
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Dans ce premier volet de la trilogie d’Oslo, mais le troisième à être distribué, la capitale filmée en tant que personnage, semble « prolonger » le discours sur le "sexe" (titre original) , dans le dédale de ses échangeurs, tel un prisme circulatoire, ou enfermer -par de lents travellings latéraux -sur les toits les façades les avenues, les chantiers, par la récurrence de certains plans, leur épaississement ou leur mobilité- une complexité à « démêler » (et les tracés deviendront progressivement des « lieux » à part entière). Filmée souvent en surplomb comme pour adopter le point de vue des deux ramoneurs, dans leur cheminement introspectif ?
Deux personnages filmés en plans séquences -et en alternance- « discutent » de part et d’autre du « cadre » Confrontés pour la première fois à un désir refoulé ( ?) ils s’interrogent sur les « stéréotypes » attribués à la « masculinité » et s’en viennent à les déjouer (et voici que s’effritent des certitudes sur le « sexe » le désir, le rapport à l’autre et au monde) Jamais moralisateur souvent drôle (cf le rôle de la langue/muscle que l’on va « détendre » , de la peau qui pèle, des confidences du fils à propos des « règles » de son amie.) toujours empreint de délicatesse, ce long métrage qui ausculte comme à la loupe la complexité du « désir » fait advenir (une fois de plus) l’étrange, le singulier au sein même de la banalité, mais ici par le décryptage de l’inconscient : quel est le « sens » de ce rêve récurrent où je suis présenté comme une femme dévorée par le regard de David Bowie ? mes cordes vocales sont-elles en train de « muter » ? Ayant accepté une expérience sexuelle avec un client, ayant joui, j’affronte les sarcasmes de ma femme que j'aime (mal au cul ?) La sexualité serait-elle un « langage à réinventer » ? quid de la fidélité ? de la trahison ? de la confiance ? « Comment vivre à deux sans se renier » ? Deux parcours parallèles, une prise de conscience sur les limites imposées, intériorisées...
Gageons que par ses subtilités son absence de didactisme « désir » s’inscrira dans ces essais contemporains sur l’amour….
Un film à ne pas rater