Bras de fer entre les producteurs de lait de brebis et les industriels dans les Pyrénées-Atlantiques

Mercredi 9 février 2011, les producteurs et industriels de l'interprofessionnelle ovine qui gère la filière lait de brebis des Pyrénées-Atlantiques, se sont réunis à 16 h 30 à Saint-Palais. A l'ordre du jour : que faire des 1,5 million de litres de lait produit dans le bassin des Pyrénées-Atlantiques qui reste sans preneur? Quelque 300 producteurs ont investi la réunion, demandant aux représentants du secteur industriel de trouver un débouché à ce 1, 5 million de lait, sachant que cette année, 7 millions de litres de lait vont être importés provenant de l'Aveyron et d'Espagne. Les discussions n'ont pas abouti. Cinq représentants des industriels des Pyrénées-Atlantiques ont été retenus par les producteurs toute la nuit sous la pression des producteurs appuyés par le syndicat ELB et la FDSEA. Jeudi 10 février, les discussions n'ont pas repris et aucun accord n'a pu être trouvé. En début d'après-midi, les producteurs de lait de brebis ont suspendu le mouvement à la condition qu'une réunion ait lieu, dans les plus brefs délais, sous l'égide du sous-préfet des Pyrénées-Atlantiques et avec tous les membres de l'interprofessionnelle. En clair, les producteurs demandent aux transformateurs de ne plus fabriquer de fromage à partir de l'arrêt de la collecte locale de lait. Pour le président de Chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantique, Jean-Michel Antzolabehere : "les industriels avaient été prévenus que s'ils ne trouvaient pas de solution au problème posé, le mouvement risquait de se durcir. Cette intimidation de la part des producteurs s'explique par leur désarroi et leur incompréhension face au manque de volonté de la part des industriels à rechercher une solution.Il faut arriver à sortir de cette crise." Pour l'un des industriels, retenu toute la nuit dans les locaux de la réunion, à savoir le responsable de PyrénéesFrom et président du Collège des transformateurs industriels de lait de brebis, Jean-Pierre Mirassou : " cette manière d'agir des producteurs, sous la contrainte, n'arrange rien. Nous refusons de travailler sous la pression et l'empire de la force. Nous avions proposé une rencontre sous la tutelle des pouvoirs publics dès hier soir. Nous avons été séquestrés toute une nuit pour en arriver au même résultat."