Samedi 30 avril, à 17 h, à Bayonne, plus de 2000 manifestants selon la sous-préfecture et 3000 selon les organisateurs, ont manifesté, dans une ambiance bon enfant, contre le manque de moyens donnés par l'Education nationale à la filière privée d'enseignement en immersion de la langue basque.
A l'appel de Seaska, la Fédération des écoles basque, les manifestants ont défilé dans le pus grand calme du centre ville à la sous-préfecture de Bayonne. Seaska compte 2800 élèves, du primaire au secondaire, répartis dans 29 ikastola (écoles) au Pays basque français. A la rentrée 2011, Seaska en attend 140 de plus en primaire. Preuve en est d'une forte progression de la demande pour cette filière d'enseignement en immersion. Là où le bât blesse c'est que le rectorat a fait part de sa décision à Seaska d'accompagner l'inscription de ces 140 élèves supplémentaires par la création de 3 postes en euskara (langue basque). " Ce qui se traduit, a expliqué Hur Gorostiaga,directeur de la Fédération, par une moyenne de 47 élèves par enseignants."
Face à ce constat, Seaska doit prendre en charge les postes d'enseignants. " 17 postes cette année contre 11 l'an dernier, précise Hur Gorostiaga, et 22 à la rentrée prochaine, c'est-à-dire cinq postes en plus."
Engagements non tenus
La colère est vive chez les parents d'élèves d'autant qu'en juin 2009, une délégation de l'Office public de la langue basque et de Seaska, avait été reçue au ministère de l'Education nationale à Paris, avec à l'appui, un accord de renforcement et d'accompagnement des nouvelles inscriptions. L'heure est grave pour Seaska qui accuse un prévisionnel négatif de 60 000 euros et craint avec ces postes supplémentaires de devoir financer un déficit d'environ 200 000 euros. Sans compter le manque de moyens que la Fédération à également à souffrir pour pallier au manque de moyens concernant le personnel accompagnant les enfants souffrant d'un handicap. Une délégation regroupant les parents d'élèves de ces enfants déficients étaient aussi présente lors de la manifestation.
Double mission
"Ces dernières années, a déclaré Paxkal Indo, président de la Fédération, à l'issue de la manifestation, nous connaissons une progression de 150 à 200 élèves par an. Bientôt nous atteindrons les 3000 élèves. Seaska est devenue une institution. Les ikastola sont une filière à part entière aux côtés des écoles privées et publiques. Pourquoi tant de belles paroles, pourquoi inscrire nos langues dans la Constitution, si après on nous refuse les conditions minimum pour son développement? Pourquoi tant d'obstacles juridiques pour aider la construction de nouvelles ikastola ou financer leur fonctionnement, et pourquoi ne pas respecter la loi quant il s'agit de l'intégration des enfants porteurs d'un handicap, ou pourquoi ne pas respecter le droit du travail en ce qui concerne les enseignants suppléants?"
Une manifestation conclue en ces termes par le président : " L'Education nationale doit garantir notre libre choix et reconnaître notre double mission : celle de l'Education et de la transmission de la langue basque."