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"Je suis arrivé à Paris en novembre 2024. Avant la Gaité je dormais à Pont-Marie. Pont-Marie, non, ça ne se passait pas bien, on était en plein hiver, il pleuvait, c'était horrible. L'occupation de la Gaité elle nous a sauvé. On a reçu la convocation pour l'évacuation de la Gaité dimanche, pour mardi 6h du matin. La nuit d'avant, on est allé manger, on a prié, on a appelé les soutiens et avant l'évacuation on a fait sortir tout le monde.
Avant 6h, à 5h40 ils ont évacué la Gaité avec force, ils ont bousculé les soutiens qui étaient devant, ils ont frappé, et ils sont restés comme ça jusqu'à 9h.
Ils ont proposé des SAS à Rouen pour 3 semaines. C'est des centres pour adultes, ça n’accueillent pas les mineurs normalement. Nous on a prévenu les jeunes de ce que ça implique de partir, qu’ils ne pourront pas revenir facilement. Malgré ça il y'en a 6 qui sont partis.

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Une fois qu'on avait libéré la Gaité ils auraient pu nous laisser partir, on a demandé laissez-nous partir. Mais ils n’étaient pas là pour évacuer la gaité, ils étaient là pour montrer une position de force. À 9h, ils ont commencé à gazer, à tabasser. Moi je me suis évanoui pendant longtemps. On m'a marché sur le genou, j'ai une entorse et j'ai encore du mal à plier mon genou.
Après nous avoir empêché de partir, ils nous ont chassé dans tous paris. Les jeunes qu'ils ont pris en garde à vue, ils ont falsifié leurs documents pour leur mettre des OQTF. Il y'en a eu 27.
Retourner à la rue ça nous fait très mal. [...]. On est fier de notre lutte quand même. »

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