Tribune initialement publiée dans le Nouvel Obs
Les libraires ont de la mémoire, ça fait partie du métier. Nous, libraires antifascistes cosignataires d’une tribune en juin 2024 face au danger imminent que représentait la possible formation d’un gouvernement d’extrême droite, rejoint.e.s aujourd’hui par des acteur.ice.s de la chaîne du livre, souhaitons dénoncer le vandalisme antidémocratique, les atteintes à la liberté d’expression dont certain.e.s de nous ont été victimes et qui nous affectent tou.te.s dans l’exercice de notre métier, ainsi que le basculement dont elles sont le signe.
L’assaut prend différentes formes : agressions, intimidations, diffamations, dégâts matériels, cyberharcèlements, pressions d’élu.e.s, etc. Toutes ces pratiques s’inscrivent dans le sillon d’une dégradation de la vie démocratique qui se manifeste notamment par un accroissement de la polarisation partisane.
Depuis plus de deux ans, nos librairies sont particulièrement affectées par les intimidations liées à l’exacerbation des antagonismes résultant des attaques meurtrières du Hamas, de la recrudescence de la colonisation israélienne dans les Territoires occupés, et de la guerre génocidaire toujours en cours à Gaza.
Nos librairies sont ciblées pour divers motifs : la présence d’un photographe et de son livre sur les refuzniks israélien.ne.s (Les Jours heureux, Rosny-sous-Bois), d’un livre de coloriage sur la Palestine (Violette and Co, Paris), d’une voix juive critique d’Israël (Transit, Marseille), d’une rapporteuse spéciale de l’ONU (Petite Egypte, Paris), l’accueil d’une partie du colloque sur la Palestine annulé par le Collège de France (La Libre Pensée, Paris). Nos vitrines ont été souillées, taguées ou brisées, nos locaux vandalisés à Marseille (Petit Pantagruel), à Périgueux (Les Bullivores), à Nantes (Les Vagues), Paris (La Brèche, La Tête ailleurs, Rerenga) – et cette liste est non exhaustive.
A la suite de ces multiples actes de vandalisme, il faut désormais ajouter la pression économique et politique employée par la droite parisienne. En effet, le 20 novembre, plutôt que de condamner ces violences, le groupe politique de la ministre de la Culture et candidate à la mairie de Paris Rachida Dati a profité de l’absence de la majorité municipale (réunie au sommet international des maires contre l’antisémitisme) et a obtenu le rejet d’une importante subvention à quarante librairies au seul motif que parmi elles figurait la librairie Violette and Co, harcelée et vandalisée cet été, et depuis prise pour cible de manière répétée par la droite parisienne. Que Violette and Co soit une nouvelle fois désignée comme responsable du vote de la droite et de l’annulation de près de 500 000 euros de subventions relève d’un acharnement désormais manifeste, et interroge sur les motivations réelles d’un ciblage qui s’exerce contre la seule librairie ouvertement lesbienne de Paris.
Il faut prendre la mesure des faits : que des élu.e.s se fassent le relais d’une campagne de haine et de diffamation plutôt que de défendre la liberté éditoriale – que l’on apprécie ou non l’ouvrage en question (qui n’est frappé d’aucune interdiction) –, cela devrait toutes et tous nous inquiéter sur le projet politique qui est à l’œuvre, et ce d’autant plus que toute la manœuvre procède d’une falsification.
Le livre incriminé chez Violette and Co est le même qui a servi de prétexte, le 9 février, à la perquisition par les forces israéliennes de la librairie Educational Bookshop à Jérusalem-Est, et à l’arrestation des deux libraires Mahmoud et Ahmed Muna, pour « trouble à l’ordre public ». Trouble provoqué, à Jérusalem comme à Paris, par le titre du livre de Nathi Ngubane : « From the River to the Sea ».
L’intitulé de ce livre réfère à un slogan qui – s’il est de nos jours associé au peuple palestinien et à ses soutiens – a fait l’objet d’une circulation et d’appropriations plurielles par différents protagonistes du conflit au fil des années. Selon l’historien Vincent Lemire, ce slogan recouvre d’abord une réalité israélienne, celle d’une pratique et d’un discours visuel qui interdit toute représentation de la ligne verte (qui sépare Israël et les Territoires occupés) sur les cartes dans les écoles, les administrations, les stations-service, etc., du pays. Il reflète donc un projet expansionniste et colonial israélien, décliné sous de multiples formes jusqu’au titre d’un chant patriotique chanté par des enfants israéliens dans le film « Happy Birthday, Mr Mograbi ! » (Avi Mograbi, 1998). Son emploi par les Palestinien.ne.s précède, lui, de plusieurs décennies la création du Hamas (1987) et recouvre dans son usage le plus courant une double revendication : l’autodétermination dans les Territoires palestiniens occupés et l’égalité des droits en Israël.
Il est dès lors non seulement fallacieux d’attribuer uniquement à ce slogan « la volonté de détruire Israël », mais également une preuve de pure manipulation lorsque certain.e.s opèrent un glissement entre antisionisme et antisémitisme, dès lors qu’il s’agit de revendiquer des droits pour les Palestinien.ne.s. Ces glissements de sens et ces pressions politiques contribuent tour à tour à délégitimer la primauté du droit international et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ; à entraver la diversité des lignes éditoriales et la diffusion des savoirs – y compris académiques – sur un conflit dont la complexité et la sensibilité ne sont plus à démontrer ; et à affaiblir la vie démocratique en attaquant le rôle que jouent nos librairies dans l’accès à la pluralité des idées.
Les attaques dont nous sommes la cible et l’instrumentalisation partisane des financements dépassent la lutte contre l’antisémitisme ou les positions divergentes sur le conflit israélo-palestinien, elles dépassent bien sûr la chaîne du livre. Ces pressions politiques témoignent d’un basculement toujours plus manifeste dans une forme de gouvernement où l’opinion peut se substituer au droit comme aux faits, où la violence et l’intimidation deviennent des outils prisés pour restreindre la diversité des points de vue, et où les polémiques servent à jeter le discrédit sur toute la production de connaissances.
Si la droite ou quelque autre parti choisit, dans sa course à l’échalote, d’appliquer les fondamentaux de l’extrême droite, qu’ils n’espèrent ni notre silence, ni notre peur, ni encore moins notre « vote utile ». Nous continuerons à défendre fermement le rôle des librairies indépendantes dans la diffusion des savoirs et leurs potentialités émancipatrices dans une société démocratique.
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Pour signer cette tribune : librairies.antifascistes@gmail.com
Premiers signataires :
Librairies : A la marge (Montreuil), L’Affranchie (Lille), After 8 Books (Paris), Albertine (Concarneau), Arborescence (Massy), L’Astrolabe (Rennes), L’Atelier (Paris), Autonome (Forbach), Autour du Monde (Metz), Aux Bavardages (Poitiers), Aux Bons Mots (Le Pouzin), Le Baron perché (Saint-Gengoux-le-National), Le Bateau livre (Pénestin), Le Bazar utopique (Bagneux), La Belle Aventure (Dol-de-Bretagne), La Belle Aventure (Poitiers), La BElle Image (Reims), La Bicyclette bleue (Paris), Les Bien-Aimé.e.s (Nantes), Le Biglemoi (Lille), La Bouillotte (Saint-Jean-en-Royans), Boucan (Pont-Aven), Le Cadran lunaire (Mâcon), La Carline (Forcalquier), Carpe diem (Munster), Charybde Ground Control (Paris), Le Chat perché (Colmar), Chez Simone (Bayonne), La Cité du vent (Saint-Flour), Combo (Roubaix), Le Comptoir (Santiago), La Confiserie (Rabastens), Culture & Co Bookstore (Dubaï), La Curieuse (Arudy), Dans la forêt (Chaise-Dieu), De Beaux Lendemains (Bagnolet), De fil en page (Château-Arnoux), Le Delta (Paris), Des Femmes (Paris), La Dispersion (Genève), Divergences (Quimperlé), Du coin (Rians), Du Québec (Paris), Du Sabot (Le Chambon-sur-Lignon), L’Echappée belle (Sète), El Ghorba mon amour (Nanterre), L’Escapade (Oloron-Sainte-Marie), Esperluette (Lyon), L’Etabli (Alfortville), La Fleur qui pousse à l’intérieur (Dijon), Flora lit (Paris), Folies d’encre (Saint-Ouen), Française de Florence (Florence), La Friche (Paris), Le Genre urbain (Paris), Grenouille (Langeac), La Gryffe (Lyon), Les Guetteurs de vent (Paris), L’Histoire de l’œil (Marseille), L’Ile aux mots (Marseille), Les Insolites (Tanger), L’Instant (Paris), L’Interstice (Besançon), Jaimes (Barcelone), Jean-Jacques-Rousseau (Chambéry), Les Jolies Pages (Nantes), Les Journées suspendues (Nice), Les Jours heureux (Rosny-sous-Bois), Kyralina (Bucarest), L’Arbre généreux (Soissons), Libertalia (Montreuil), La Libre Pensée (Paris), Libreria Stendhal (Rome), Lilosimages (Angoulême), Lire à l’os (Arles-sur-Tech), La Lisette (Schirmeck), Un Livre et une tasse de thé (Paris), Longtemps (Paris), Lune et l’autre (Saint-Etienne), Majo (Paris), La Malle aux histoires (Pantin), La Marge (Haguenau), Le Monte-en-l’air (Paris), Mots (de) pas sage (Niederbronn-les-Bains), Les Mots à la bouche (Paris), Mymylibri (Ussel), Myriagone (Angers), Nordest (Paris), Le Nouvel Equipage (Paris), Nouvelle Librairie Internationale V.O. (Lille), Nozika (Marseille), L’Œil cacodylate (Lyon), L’Oiseau tempête (Saint-Nazaire), L’Ombre du vent (Niort), L’Ours et la vieille grille (Paris), Oxymore (Port-Vendres), La Phénicie (Beyrouth), La P’tite Denise (Saint-Denis), Pantagruel (Marseille), Les Parages (Paris), Les Parleuses (Nice), Paysages humains (Toulouse), Petite Egypte (Paris), La Petite Gare (Rezé), La Petite Ourcq (Paris), Le Pied à terre (Paris), Pied-de-biche Marque-page (Le Puy-en-Velay), Les 400 coups (Bordeaux), Quai des Brumes (Strasbourg), Les Rebelles ordinaires (La Rochelle), Refuge (Guichen), La Régulière (Paris), Renaissance (Toulouse), Les Saisons (La Rochelle), Sandales d’Empédocle (Besançon), Les Sauvages (Marseille), Le Silence de la mer (Vannes), La symbolique du poulet (Montpellier), La Tache noire (Strasbourg), La Tanière (Lyon), Tapage (Toulouse), Les Temps modernes (Orléans), Terra Nova (Toulouse), Le Tiers Temps (Aubenas), Le Trait d’union (La Rochefoucauld), Transit (Marseille), L’Usage du papier (Trouville), Les Vagues (Nantes), Les Villes invisibles (Clisson), Violette and Co (Paris), La Virevolte (Lyon), Vocabulaire (Paris), Youpi ! (Avignon), Zaïzaï (Lambesc), Zoème (Marseille).
Editions : Abrüpt, Adverse, Agone, Amsterdam, Anacaona, Anacharsis, Anamosa, Antidata, L’Arachnéen, L’Arche, Argonautes, Asphalte, Astérisques, L’Atelier, Atelier du poisson soluble, Atelier téméraire, Au diable vauvert, Aux Forges de Vulcain, B42, La Baconnière, Blancs volants, Burn~Août, Chemin de Fer, La Chouette imprévue, Copie gauche, Corti, CotCotCot, Créaphis, Cris écrits, La Découverte, Dépaysage, La Dispute, Divergences, Les Editions du Bout de la Ville, Les Editions du Bunker, Les Editions du Commun, Les Editions du Faubourg, Les Editions du Sonneur, Les Editions sociales, Elyzad, Eric Pesty, La Fabrique, Goater, Le Grand Os, Héros-Limite, Hors d’atteinte, Hourra, Inéditions métèque (CNBL), Invendable, iXe, JOU, LansKine, Laure et Amon, L’Extrême contemporain, La Déferlante, Libertalia, Les Lisières, Lorelei, Lucca, Lux, Macula, Marest, Même Pas L’hiver, Mémoire d’encrier, Métailié, MF, Les Monts métallifères, Nada éditions, Nouriturfu, Nous, Le Nouvel Attila, L’Œil d’or, L’Ogre, Paraguay Press, Le Passager clandestin, Raisons d’agir, Les Règles de la Nuit, Ròt-Bò-Krik, Rue de l’Echiquier, La Rue de l’Ouest, Oui’Dire, Sahus Sahus, Série discrète, Shed Publishing, Station Zapata, Super Loto éditions, Terrain (revue), Terres de Feu, Tusitala, Le Typhon, Le Ver à soie, Virginie Kremp, Virginie Symaniec, Trou Noir éditions, Editions La Tempête, La Volte, Les Venterniers, Verticales, Vues de l’esprit, YBY Editions, Ypsilon, Zoème, 10 pages au carré.
Auteur. ice.s et acteur.ice.s du livre : Julien d’Abrigeon, Gilbert Achcar, Maxime Actis, Jean-Michel Agasse, Frédérique Aït-Touati, Constantin Alexandrakis, Sarah Al-Matary, Marijosé Alie, Annabelle Allouch, Eleonore Alquier, Sergio Aquindo, Eric Arlix, Lola Arrouasse, Philippe Artières, Ariella Aïsha Azoulay, Céline Bagault, Alex Baladi, Ludivine Bantigny, Samantha Barendson, Lucie Barette, Martin Barzilai, Gorge Bataille, Rim Battal, Jean-Marc Baud, Brigitte Baumié, Nour Bekkar, Hortense Belhôte, Hajer Ben Boubaker, Olivier Beraud Martin, Alice Beriot, Jean-François Bert, Delphine Bertholon, Léonard Bertos, Antoine Bertrand, Sophie Bessis, Guillaume Blanc, Véronique Blanchard, Camille Blommfeld, Justine Bo, Léa Boisset, Mélie Bolz Nasr, Bombyx Mori, Jacques Bonnaffé, Thomas Bouchet, Christopher Bouix, Seloua Luste Boulbina, Samuel Bouron, Hugo Bouvard, Margot Bouvet, Elsa Boyer, Jean-Baptiste Brenet, Magali Brénon, Béatrice Brérot, Fleur Breteau, Eloïse Broc'h, Vincent Broqua, Olivier Bruneau, Frédérique Bruyas, Victor Cachard, Sabrina Calvo, Giulia Camin, Cécile Canut, Dominique Cerf, Guillaume Chamanadjian, Sébastien Charbonnier, Mona Chollet, David Christoffel, Frédéric Ciriez, Pauline Clochec, Déborah Cohen, Marie Cosnay, Frédérique Cosnier, Antoine Daer, Alain Damasio, Grégoire Damon, Séverine Daucourt, Sonia Dayan-Herzbrun, Laurence De Cock, Justine Defrance, Pierre-Aurélien Delabre, Léonor Delaunay, Quentin Deluermoz, Caroline Deyns, Giovanni di Benedetto, Clément Dirié, Thomas Dodman, Etienne Douat, Marion Dubreuil, Antoine Dufeu, Arthur Duhé, Dominique Dupart, Amélie Durand, Claire Duvivier, Vincent Edin, Yara El Ghadban, Ilana Eloit, Eric Fassin, Azélie Fayolle, Wolf Feuerhahn, Sébastien Fontenelle, Benjamin Fouché, Marin Fouqué, Bernard Friot, Marion Gastaldo, Olivier Gaudin, Hélène Gaudy, Hélène Giannecchini, Sylvie Gomez, Delphine Gorregues, Laurent Grisel, Olivier Grondeau, Christophe Grossi, Marie-Anaïs Guégan, Bertrand Guillot, Kaoutar Harchi, Catherine Hass, Serge Hastom, Samuel Hayat, Léo Henry, Pauline Hillier, Thomas Hochmann, Jacques Houssay, Antonin Iommi-Amunategui, Marc Joly, Patrick K. Dewdney, Karim Kattan, Célia Keren, Danièle Kergoat, Aurélie Knüfer, Anouche Kunth, Emmanuelle Laborit, Vincent Lafaille, Adrien Lafille, Virginie Lalucq, Thomas D. Lamouroux, Jérôme Lamy, Victor Lazlo, Christian Laval, Elisabeth Lebovici, Noémi Lefebvre, Laurent Le Gall, Wenceslas Lizé, Ernest London, Amélie Lucas-Gary, Jessie Magana, Chowra Makaremi, Georgia Makhlouf, Eva Mancuso, Valérie Manteau, Joëlle Marelli, Margorito, Nicolas Mariot, André Markowicz, Julien Marsay, Constance Micalef Margain, Sarah Mazouz, Eugénie Mérieau, Marie Morel, Edouard Morena, Frida Morrone, Vanina Mozziconacci, Amélie Muller, Mariette Navarro, Olivier Neveux, Emilie Notéris, Lucile Novat, Gaëlle Obiégly, Aurélie Olivier, Camille Pageard, Ugo Palheta, Isabelle Paquet, Camille Paulian, Etienne Penissat,Clément Perrin, Marc Perrin, Eric Pessan, Emilia Petrakis, Marine Peyrard, Manon Pignot, Sylvain Piron, Gennaro Pollaro, Ezra Pontonnier, Elio Possoz, Loïc Pottier, Serge Quadruppani, Fanny Quément, Mathias Quéré, Zahia Rahmani, Tiphaine Rault, Candice Raymond, Jacques Rebotier, Emmanuel Régniez, Fanny Renard, Jean-Yves Reuzeau, Sarah Rey, Julienne Richard, Guillaume Richez, Juliette Riedler, Farhann Riou, Florence Rivières, Charles Robinson, Michael Roch, Chloé Ronsin Le Mat, Adeline Rosenstein, Allan Ryan, Gabrielle Schaff, Clara Schulmann, Johanna Siméant-Germanos, Marie Simon, Corentin Simon, Yves Sintomer, Hélène Stevens, Fabienne Swiatly, Amandine Tamayo, Federico Tarragoni, Pierre Tevanian, Gaëlle Théval, Zoé Théval, Anne Tournieroux, Louise Tourret, Claire Touzard, Enzo Traverso, Victoire Tuaillon, Anouchka Vasak, Antoine Vauchez, Sylvain Venayre, Nicolas Vermeulin, Olivier Villepreux, Nadir Yacine, Nina Yargekov, Karel Yon, Dork Zabunyan, Elvan Zabunyan, Stéphane Zékian, Alice Zeniter, Lamia Ziadé.
Collectifs : Les Désirables, Groupe Volodia, agence Les Ardentes, la branche Métiers du livre de SUD Culture Solidaires, le Syndicat des Travailleurs.euses unis.es de la Culture et du Spectacle (CNT-SO STUCS), association MéditerrAction, Des livres et vous.