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Billet de blog 12 juin 2023

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Et la colère qui monte

Après de longs mois de lutte, après la fin de la trêve hivernale et avant deux mois d'été qui s'annoncent éprouvants pour les familles, le Collectif Élèves Protégé·es Rennes, qui s'est donné pour mission de rendre visible l'indigne situation des enfants sans toit, à Rennes, fait le point sur la situation et appelle une nouvelle fois les pouvoirs publics au dialogue.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Depuis huit mois, nous, parent·es d’élèves d’une cinquantaine d’établissements de l’agglomération rennaise, agissons pour mettre à l’abri des familles sans toit et permettre aux enfants, scolarisé·es dans les écoles de la métropole, de poursuivre des études dans des conditions acceptables.

La médiatisation de nos actions, et notamment l’occupation d’écoles pour y mettre à l’abri des familles sans solution d’hébergement, et notre activité de plaidoyer auprès des pouvoirs publics ont permis une mise à l’abri inconditionnelle de ces mêmes familles avec enfants mineur·es, cet hiver, dans le département.

La fin de la trêve hivernale a sonné le glas de cette politique de mise à l’abri inconditionnelle des familles avec enfants mineur·es.

Un court sursis a été accordé aux familles déjà abritées dans des hébergements d’urgence. Mais pour combien de temps ? Les familles arrivées depuis la fin de la trêve, elles, ne sont plus mises à l’abri par le 115, faute de place. De nouveau, comme l’année dernière, les parcs de la ville voient fleurir des campements dont le démantèlement, qui ne manquera de se produire, ne fera que plonger parents et enfants dans une précarité encore plus grande. Cette extrême précarité que connaissent celles et ceux qui, par souci de discrétion ou crainte de la promiscuité, ont déjà disparu, préférant investir l’étroit habitacle de leur voiture, l’insalubrité d’un squat ou, plus simplement encore, les rues de la ville.

Que peut-il bien se passer dans la tête de ces écolières et écoliers, de leurs petit·es frères et sœurs ? À hauteur d’enfant, quelle peut bien être leur perception de la ville, du département, du pays dans lequel leur exil les a conduit·es ? Comment envisagent-elles et envisagent-ils l’indécence de leurs conditions d’accueil, et quelle humiliation la misère de leur situation, la souffrance de leurs proches, face à laquelle le politique ne fait rien ou si peu, doit-elle nourrir ?

Que peut-il bien se passer dans la tête de nos représentant·es pour qu’elles et ils n’aient d’autre ambition que de coller des rustines, l’une après l’autre, sans fin ? N’ont-elles et n’ont-ils pas plus d’imagination que celle que reflètent les solutions court-termistes constamment proposées ? Et de courage politique que celui qui les fait tergiverser, avant d’abdiquer, devant des considérations électoralistes ?

Nous, citoyen·nes et parent·es d’élèves, redisons notre indignation face à la situation de ces personnes, adultes comme enfants. Leur souffrance est la nôtre, et notre salut à tou·tes, nous le croyons, passe avant tout par une bienveillance inconditionnelle dans l’accueil des plus fragiles, et par l’accès réel à une éducation de qualité pour tous les enfants présent·es sur le territoire français. Refuser l’éducation à ces enfants compromet non seulement leur espoir d’émancipation personnelle, mais aussi nos propres chances de faire face, collectivement, aux défis globaux qui s’annoncent.

Nous réitérons, une fois encore, notre proposition de prendre part à toute discussion qui permettrait de trouver de vraies solutions, solides et durables. À celles et ceux qui miseraient sur le statu quo ou le profil bas, sachez notre détermination à ne pas laisser les camarades de nos enfants dormir dehors. Et la colère qui monte.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.