En pleine crise de l’institution judiciaire et alors que 200 enfants sont maltraités chaque jour, et qu’1 enfant sur 10 est victime de violences sexuelles, principalement d’inceste, 73 % des plaintes sont classées sans suite. C’est l’un des rares chiffres que nous obtenons de la justice concernant le traitement des affaires impliquant des personnes mineures victimes.
Les Etats généraux de la justice, dont le rapport a été remis au gouvernement en juillet 2023, alertaient déjà sur l’absence ou la rareté des statistiques relatives à la justice de protection au niveau national.
Suite à la multiplication des témoignages de victimes et de parents protecteurs, le Collectif Enfantiste et les associations œuvrant pour l’enfance sont débordés par ces récits d’enfants que personne ne protège, et cela ne date pas des dernières années. Il faut dire que, depuis l’affaire Outreau, la justice de protection des personnes mineures semble s’être dégradée. Sans données fiables, il est impossible de savoir si ces affaires sont exceptionnelles ou si les dysfonctionnements sont étendus. Dans quelle mesure la justice de protection exerce-t-elle encore son rôle ? Cela semble être un secret bien gardé.
Derrière cette crise qui dure, ce sont de multiples vies abîmées ou détruites qui s’ajoutent chaque jour. Des enfants en souffrance dont la parole n’est pas prise en compte, des décisions judiciaires ubuesques, comme le placement d’un enfant chez son parent violent, pourtant mis en examen pour viol, des parents condamnés pour avoir tenté de protéger leurs enfants, des enfants qui ne peuvent pas consulter un psychologue parce que le parent violent possède toujours l’autorité parentale malgré sa condamnation.
Une question se pose alors : #QueFaitLaJustice ? Il devient urgent de faire un état des lieux de la situation afin d’évaluer l’ampleur des dysfonctionnements et de mettre en place des solutions concrètes pour protéger efficacement les mineurs victimes de violences intrafamiliales.
Pour réaliser cette enquête exclusive et entièrement dédiée à la prise en charge judiciaire des enfants victimes, le Collectif Enfantiste demande aux participants volontaires de remplir un questionnaire sur leur parcours judiciaire. À partir des réponses, le Collectif Enfantiste procédera à l’analyse des résultats et les rendra publics en mai 2025.
Le questionnaire est disponible sur : https://collectifenfantiste.fr/enquete/