Si vous avez manqué l’épisode précédent (du 26 novembre)

De l’Allemagne au Bangladesh, des milliers de salariés d’Amazon ont fait grève lors du Black Friday pour protester contre leurs conditions de travail. Source : Common dreams

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SYNTHÈSE DE LA REVUE DE PRESSE

Sur le front géopolitique, l'hypocrisie atteint des sommets. À Gaza, les violations israéliennes du prétendu cessez-le-feu se poursuivent sans relâche : l'armée israélienne a tué un haut responsable du Hezbollah en banlieue de Beyrouth, confirmant qu'il n'y a pas de trêve mais « une Nakba et un génocide en cours » selon les observateurs. L'ONU s'inquiète pour la « survie » de Gaza dans une situation de « ruine totale », tandis qu'Israël déplace à nouveau la « ligne jaune » pour ensuite bombarder ceux qui franchissent cette nouvelle limite. Le plan de paix américain pour l'Ukraine sème la confusion : les délégations américaine et ukrainienne saluent « de bons progrès », mais la Russie « utilise la diplomatie comme une arme de guerre » et Poutine menace de conquérir plus de territoires si Kiev refuse. Trump et Xi Jinping se sont entretenus par téléphone sur Taïwan, l'Ukraine et le commerce, pendant que le Japon déploie des avions de chasse près de Taïwan après la détection d'un drone chinois. Au Brésil, Jair Bolsonaro devra purger vingt-sept ans de prison pour tentative de coup d'État.

En Europe, l'adoption des budgets tourne au casse-tête généralisé. En Belgique, la deuxième journée de grève nationale contre l'austérité mobilise massivement : le secteur public s'est joint au mouvement avant une grève intersectorielle, tandis que l'accord budgétaire n'offre « aucune perspective pour les gens » selon la FGTB. L'indexation plafonnée des salaires, pensions et allocations frappera directement les revenus. En France, l'entente inattendue entre Donald Trump et Zohran Mamdani sème le trouble dans le camp MAGA, ravivant les débats sur la bataille culturelle gramscienne. Le général Mandon continue sa préparation idéologique à la guerre en demandant aux maires de préparer la population aux futurs conflits — une « propagande de guerre qui n'est pas un dérapage » selon Révolution Permanente. Emmanuel Macron multiplie les signaux bellicistes : service militaire, kit de survie, abandon progressif des Outre-mers dénoncé par Estelle Youssouffa.

Sur le plan économique, les signaux d'effondrement se multiplient. La dette française est scrutée, les « fausses excuses de la Covid et de la guerre en Ukraine » dénoncées. Auchan bascule 300 supermarchés sous bannière Intermarché et Netto, 11 000 salariés concernés dans ce qui s'annonce comme un nouveau coup de massue social. Fnac Darty pourrait passer sous contrôle chinois, interrogeant les enjeux stratégiques. Le bitcoin et les cryptos plongent, avec les stablecoins qui pourraient déclencher un krach obligataire selon la BIS. Tesla recule partout sauf en Bourse, pendant qu'Elon Musk exige 1 000 milliards de dollars pour créer une « armée de robots ». Au Japon, la crise monétaire s'intensifie : le « Yen Carry Singularity » pourrait provoquer un effondrement de 50 trillions de dollars. L'architecture cachée de la révolution de la dette IA révèle 500 milliards de dollars de financement hors bilan qui redessine l'Amérique corporative.

La COP30 s'achève dans l'échec total et assumé. Les organisations écologistes dénoncent un simulacre : aucune mention des énergies fossiles dans l'accord final, malgré les alertes des leaders autochtones sur l'urgence climatique. Pendant ce temps, cinq scientifiques français en rébellion sont condamnés à 11 000 euros d'amende — une première qui marque l'entrée dans la criminalisation systématique de la dissidence écologique. Les inondations meurtrières frappent l'Asie du Sud-Est (Vietnam : 90 morts en une semaine, Thaïlande : milliers de déplacés), pendant qu'en Éthiopie, le volcan Hayli Gubbi entre en éruption pour la première fois depuis 12 000 ans. Le Grand Canal de Venise est teint en vert par des militants dénonçant « les effets massifs de l'effondrement climatique ».

Sur le front social français, les morts au travail atteignent une « année record » face à l'inaction de l'État : derrière les 1 300 victimes recensées en 2024, un bilan tronqué par les accidents non déclarés par les employeurs. Le travail reste « un espace patriarcal fait par les hommes pour les hommes », tandis que les discriminations envers les jeunes sont ouvertement assumées. 50 000 femmes et filles ont été tuées par un proche dans le monde en 2024, dénonce l'ONU. En France, le #MeTooInceste marque cinq ans d'existence : les enfants ne sont toujours pas protégés. La réforme des ARS confie les rênes aux préfets, fragilisant l'égalité d'accès aux soins — Sébastien Lecornu « donne des gages à l'extrême droite ». Quatre associations musulmanes portent plainte contre un sondage IFOP accusé de « violer le principe d'objectivité », symptôme d'une islamophobie institutionnalisée.

DANS LE PROCHAIN ÉPISODE DU 29 NOVEMBRE 2025

BELGIQUE : LA GRÈVE GÉNÉRALE TIENT-ELLE ?

Après deux journées de mobilisation massive contre l'austérité, la grève intersectorielle belge entre dans sa phase critique. Les syndicats maintiennent-ils la pression face à l'accord budgétaire De Wever qui plafonne l'indexation des salaires ? La Belgique, laboratoire de l'austérité européenne, pourrait montrer la voie : soit la capitulation syndicale habituelle, soit une radicalisation qui contamine la France voisine. Le mouvement social belge a historiquement irrigué les luttes françaises — 1936, 1968, Gilets jaunes. Cette semaine dira si 2025 reproduit ce schéma.

MAMDANI-TRUMP : BATAILLE CULTURELLE OU RÉCUPÉRATION ?

L'entente inattendue entre le maire socialiste de New York et le président d'extrême droite sème la confusion dans les deux camps. Les analyses sur la « bataille culturelle gramscienne » se multiplient, pendant que certains dans le camp MAGA crient à la trahison. Cette rencontre marque-t-elle un tournant tactique de Mamdani (négocier pour protéger New York des coupes fédérales) ou une normalisation dangereuse ? Les prochains jours diront si cette stratégie paie ou isole Mamdani de sa base militante. Franceinfo a dû publier des corrections « un peu tardives » sur sa couverture — signe que le récit dominant vacille.

MILITARISATION RAMPANTE : DU DISCOURS AUX ACTES

Le chef d'État-major des armées poursuit sa tournée auprès des maires pour « préparer la population aux futurs conflits ». Après les propos sur « accepter de perdre nos enfants », cette offensive idéologique se structure : kit de survie, service militaire, budget Défense explosant pendant que les hôpitaux coulent. Macron a confirmé ce virage dans son interview RTL sur Ukraine et service militaire. La semaine à venir révélera si des résistances émergent — au sein des maires, de l'armée elle-même, ou de la société civile — ou si la marche vers la guerre se poursuit dans l'indifférence générale.

ÉCONOMIE : LE KRACH OBLIGATAIRE APPROCHE-T-IL ?

La BIS tire la sonnette d'alarme : les stablecoins (cryptomonnaies adossées au dollar) pourraient déclencher un krach obligataire massif. Pendant ce temps, l'architecture cachée de la dette IA révèle 500 milliards de dollars de financement hors bilan — exactement le type de montages opaques qui ont provoqué 2008. Le Japon vacille sous le poids du « Yen Carry Singularity » (50 trillions d'unwinding potentiel), la France étouffe sous sa dette que ni Covid ni Ukraine n'expliquent vraiment, et Auchan sacrifie 11 000 salariés sur l'autel de la « restructuration ». Les prochains jours diront si ces signaux convergent vers un moment de rupture ou si le système parvient encore à colmater les brèches.

CRIMINALISATION DE LA DISSIDENCE ÉCOLOGIQUE : APRÈS LES SCIENTIFIQUES, QUI ?

Cinq scientifiques français en rébellion condamnés à 11 000 euros d'amende : une première qui ouvre une nouvelle ère. Après Munich (chercheurs condamnés pour désobéissance), la France franchit le pas. Pendant que la COP30 conclut son simulacre sans mentionner les fossiles, ceux qui alertent sont criminalisés. Le fichage des antinucléaires pousse les ONG à saisir la justice européenne. La semaine à venir montrera si cette répression brise le mouvement climatique ou le radicalise. Les inondations meurtrières en Asie (Vietnam, Thaïlande) et l'éruption volcanique en Éthiopie (première fois en 12 000 ans) donnent raison aux « alarmistes » — mais les condamne quand même.

GAZA : L'OCCUPATION PERMANENTE S'INSTITUTIONNALISE

Israël a tué un haut responsable du Hezbollah en banlieue de Beyrouth malgré la « trêve », confirmant qu'il n'y a « pas de cessez-le-feu mais une Nakba et un génocide en cours ». L'ONU parle de « ruine totale » et s'inquiète pour la « survie » même de Gaza. Pendant ce temps, des médias israéliens alertent sur « The Great Migration » : une vague de départ sans précédent de citoyens israéliens. Le Soudan révèle le lien UAE-Israël dans le chaos régional (argent, mercenaires, massacre à El Fasher). Cette semaine dira si la communauté internationale maintient sa complicité ou si des fissures apparaissent — notamment avec l'arrivée de Mamdani à New York qui a promis de maintenir la solidarité palestinienne.

UKRAINE : LES "BONS PROGRÈS" DU PLAN AMÉRICAIN CACHENT QUOI ?

Les délégations américaine et ukrainienne saluent « de bons progrès » sur le plan de paix, pendant que Moscou prévient que « la Russie utilise la diplomatie comme une arme de guerre ». La confusion règne aux États-Unis sur la genèse même du document — qui l'a écrit ? Trump ? Poutine ? Les deux ? L'entretien entre l'envoyé spécial de Trump (Steve Witkoff) et le conseiller de Poutine (Iouri Ouchakov) révèle les coulisses. Zelensky doit « apprendre à avaler des boas » selon Régis de Castelnau. La semaine prochaine dira si Kiev cède sous la pression ou si l'Europe trouve enfin le courage de sortir de l'ambiguïté.

Vous le saurez en lisant L'Actu en Continu du 29 novembre 2025.