Étaient présents :
-Mme Sylvie Feucher Préfète de l' Ariège -Mme Stéphanie Leufort Sous préfète de l' arrondissement de Pamiers -Mr le directeur des services du cabinet de la préfecture (à confirmer) -Mr Laurent Scheyer, Directeur de la DREAL Occitanie -Mme Nathalie.Schweigert Dreal Occitanie direction écologie-Division biodiversité montagne atlantique -Mr Defos Stéphane, directeur de la DDT
-Mme Claudine Delmas pour Nature en Occitanie -Maître Alice Terrasse, avocate des associations -Mr Delorme Jean Pierre pour le Comité Ecologique Ariégeois -Mr Brosseron Jérôme pour Apra Le Chabot. -Mr Tachon Lilian pour le collectif " à pas de loutre"
Environ 50 personnes étaient présentes pour nous soutenir! Un grand merci
En gros Mme la Préfète avait l'intention d' entendre notre argumentation, c' est pourquoi nous avons eu plus de 90% du temps de parole sur 1h30 de réunion. Entendre n' est pas écouter, l'avenir nous le dira. Coté administration, seule Mme la Préfète qui dirigeait la réunion a pris la parole et, par deux fois, l'a proposée à Mr Scheyer pour la Dreal. Bien entendu les échanges furent posés et cordiaux.
Côté associations nous avons pu tour à tour exprimer nos argumentations. Nous avons pu exprimer l'essentiel de nos revendications en réaffirmant notre opposition à ce projet incohérent, d'une éthique douteuse et techniquement destructeur d'un écosystème en développement.
Ce qui en ressort: Qu'il était regrettable qu'au vu de l'effondrement de la biodiversité, les collectivités et administrations accompagnent un tel projet. Que les services de l'Etat considèrent l'étude environnementale de Nymphalis satisfaisante est regrettable. L' analyse de NEO sur cette étude a démontré qu'elle minimise de nombreux aspects, notamment le nombre d'espèces protégées évoluant sur le site (129 espèces protégées dont 50 sur liste rouge). Cette étude minimisée ne peut constituer une étude d'impact règlementaire aux yeux de la justice.
-Les associations ont rappelé le désir de la com com de développer le tourisme tout autour du lac. Des zones AUL ont été validées lors du dernier PLUi tout autour du lac à niveau variable (Agrandissement du camping de Montbel, zone dans la forêt derrière Le Fort, zones côté La Régate (Léran) aussi dans les forêts éloignées du complexe actuel, La tuilerie (ancienne Guinguette). Agrandissement des sentiers faisant le tour du lac à niveau variable. Intensification de l' activité pêche.
-Les associations ont rappelé que la com com avait commandé un Atlas de la Biodiversité Communale pour justement faire un état des lieux naturaliste autour du lac afin d' implanter du tourisme. La com-com n' a pas attendu les résultats de l' étude pour proposer le lac constant à la société Coucoo, alors que cette étude parue depuis peu montre que c' est justement un des espaces majeurs à protéger.
L' ABC souligne que l' avifaune est en déclin autour du lac en particulier en raison de la présence humaine tout autour et même sur les îles. Certaines espèces nicheuses ont besoin d' une quiétude qu'elles ne trouvent que sur le lac constant qui comporte peu de sentiers. Le bon choix aurait été plutôt de faire en sorte de protéger le lac comme l'ont confirmé les résultats de l'ABC (ABC qui avait été commandé par la communauté des communes elle-même en 2018 avant que Coucoo n'apparaisse dans le décor).
-Les associations ont souligné que les dégradations, destructions irrémédiables que va entrainer le projet, sont suffisantes pour remettre en question ce projet et justifient l'opposition.
Pour les associations, la volonté d' accompagner le projet Coucoo s'avère être un mauvais choix de la part des collectivités car si les nécessités économiques sont là, les urgences écologiques actuelles sont bien réelles.
-La préfète de son côté, a exprimé son regret de voir une opposition et souhaiterait préférable un consensus entre les deux parties. -La Préfète se désole de ne pas vraiment connaître le dossier ni même les cabanes de Coucoo toutefois elle assure que la dreal et la société Nymphalis ont fait leur travail. Elle semble vouloir protéger les services qui sont sous sa responsabilité.
- La préfecture et la Dreal n' imposeront pas à Coucoo de déposer une demande de dérogation de destruction ou de dérangement d' espèces protégées ou de leur habitat". Par contre la société Coucoo peut s'en porter volontaire si elle le souhaite (c'est le monde à l' envers!)
- La préfète a insisté sur sa volonté d' organiser une rencontre avec Coucoo, Mme La Préfète et nous.
- Dans l' état actuel des choses l' entreprise Coucoo a toutes les autorisations pour commencer les travaux.
-Les assos et le collectif acceptent une rencontre avec Coucoo, mais ont exprimé leur détermination à maintenir leur opposition puisque l' urbanisation du lac à niveau constant est un non-sens au vu de tous les enjeux environnementaux. A la vue des aménagements grandissants et futurs autour du lac, c'est bien la zone du lac constant qui devrait être prudemment préservée. Un arrangement avec Coucoo n'est pas enviseageable.
Si la préfète a évoqué l'idée de trouver ensemble un lieu de substitution, notre avocate a souligné que dans la modification du PLU, il n'y avait pas eu de recherche de substitution et les associations ont souligné qu'elles n'étaient pas là pour trouver de solution pour Coucoo. Cependant Coucoo pourrait s'attribuer une démarche éco-responsable en s'implantant dans un lieu ayant besoin d'être renaturalisé comme les nombreuses gravières de la basse Ariège. Mais nous savons que ce type de lieux ne correspondra pas à leurs attentes. Il a été rappelé que la concertation aurait dû se faire bien avant à la période où le projet était justement préparé en toute discrétion.
La préfète a d'ailleurs privilégié notre échange au niveau de la confrontation associations/Coucoo sans jamais évoqué le rôle de la com-com et en réservant celui de ses services à la stricte explication des textes. Les assos et le collectif ont mentionné que les résultats d'études de l'ABC de Montbel confirment le bien fondé de l'opposition.
-Les associations et le collectif iront jusqu'au bout des recours engagés avec Maître Alice Terrasse. Car si la préfète et Laurent Scheyer nous assurent que les choses ont été bien faites, le contenu des requêtes des associations font bien état d'infractions pénales dont l'Etat est bel et bien responsable. Il a été demandé à la préfète et à la DREAL de s'interroger sur les autorisations accordées à Coucoo.
Voilà pour ce petit compte rendu,
Quant à Coucoo , pourquoi une entreprise soit-disant éco-responsable et si vertueuse met-elle en place tous les moyens pour échapper à la règlementation de la dérogation? Tout simplement parce que son éco-responsabilité est inférieure à sa volonté de déployer son concept "hors du temps" dans des endroits exceptionnels : ZNIEFF niveaux 1 et 2, site en natura 2000, toujours en pleine nature et pas prévu pour ce genre de projets. Il est donc nécessaire pour eux de franchir toutes les barrières administratives afin d'obtenir les autorisations pour atteindre leurs objectifs.
Une conférence de presse ( environ 30 minutes) a eu lieu à l' issue de la rencontre. Pendant toute la durée de la visio, débat, discussion, prises de parole dans la salle juste à côté.
Voilà pour ce soir. Bonne soirée. À pas de loutre