Collectif À pas de loutre (avatar)

Collectif À pas de loutre

Abonné·e de Mediapart

26 Billets

0 Édition

Billet de blog 19 février 2023

Collectif À pas de loutre (avatar)

Collectif À pas de loutre

Abonné·e de Mediapart

Reunion d' info Coucoo et interview naturalistes

Bonjour à tous, Nous venons vers vous pour vous informer qu’une présentation du projet Coucoo s’est tenue dans la matinée du vendredi 17 février à la maison du lac de Montbel.

Collectif À pas de loutre (avatar)

Collectif À pas de loutre

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Un article sur le sujet paru hier matin dans la dépêche (voir en PJ) mentionne 2 fois qu’il s’agissait d’une réunion publique. Il n’en était rien. Cette réunion était sur invitation et réservée aux élus, à certains acteurs locaux et aux habitants de Montbel. Ces derniers prévenus seulement 2 jours avant étaient très peu nombreux.Un dispositif de sécurité a été déployé : plusieurs voitures de gendarmerie au niveau du camping, 2 ou trois voitures autours de la salle et 2 ou 3 agents des renseignements territoriaux. Le collectif et les associations avaient convenu de ne pas faire un appel à une présence massive des opposants pour ne pas entraver cette réunion et tenter de participer.Les associations environnementales et le collectif n’avaient donc pas été invités et c’est en arrivant sur place qu’ils ont demandé à ce qu’un représentant de chaque association puisse assister à la réunion. Ce qui a été refusé à l’entrée mais accordé par l’intervention de M. Gaspard de Moustiers (Coucoo). Le CEA, Le Chabot, NEO, la LPO Occitanie, l’association ASPAS, Pas touche au Touyre, DAME, Montbel Avenir et le collectif À pas de loutre ont pu finalement assister à cette rencontre qui n’était donc pas publique.Environ 60 personnes étaient présentes dans la salle. Les personnes non résidentes à Montbel, se sont vues elles, refuser le droit d’y assister malgré le fait qu’il restait des places. Condamnées à rester à l’extérieur elles ont formé un petit comité d’une trentaine de personnes et ont échangé sur le projet autour de cafés et d’infusions. Un stand d’ À pas de loutre avait été mis en place et des documents ont été distribués aux élus avant la réunion (Très peu se sont approchés du stand, certains ont refusé les tracts).Malgré ce dispositif de filtration et de sécurité la matinée s’est déroulée pacifiquement. Nous rappelons que depuis le début de préparation du projet il y a 4 ans, aucune réunion de présentation ou de concertation publique n’a jamais eu lieu en présentiel. Pour un projet de territoire, c ‘est très fort !Les principaux intervenants de cette réunion ont été : - Gaspard de Moustiers et Emmanuel de la Bedoyère de Coucoo,- Mélanie Olivera, écologue du bureau d’étude écologique Nymphalis- Bertrand Couteau, agriculteur riverain du projet.Des élus, notamment :- le sénateur Jean-Jacques Michau, - un conseiller régional Alexandre Bermand,- la présidente du département de l'Ariège, Chrisitine Téqui - M. Pierre Terpant, maire de Montbel-Le député de l’Ariège Laurent Panifous brièvement en visio conféranceAucun élu du canton n’ a pris la parole mais ont accueilli de manière générale avec enthousiasme le projet par des applaudissements comme seul moyen d’expression.A été évoqué par les associations le mauvais choix du lieu d’implantation du projet Coucoo. Le lac à niveau constant est un réservoir de biodiversité présentant de forts enjeux naturels incompatibles avec l’installation d’un complexe touristique.Un habitant a soulevé les manquements du processus démocratique et évoqué des abus répercutés sur certains habitants opposés au projet. A été évoquée également l’absence de la concertation préalable qui aurait du avoir lieu un an avant la révision allégée du PLU en mairie de Montbel.Une élue de Chalabre qui a exprimé son soutien au projet mais a toutefois souligné le ridicule de la mesure de compensation qui consisterait à construire entre les cabanes des catiches artificielles pour les loutres.Une autre habitante a lancé « un coup de gueule » contre le projet Coucoo en soulignant qu’ elle préfèrerait des investissements dans des services du quotidien pour les habitants du territoire.Le reproche a été fait aux élus et à Coucoo, qui n’ont pas de compétences environnementales, de ne pas prendre plus sérieusement en compte les avis de la MRAe et de l’OFB. Le collectif les a également interpellé sur l’insuffisance de l’étude environnementale de la révision allégée du PLU de Montbel. Mme Olivera a confirmé ce fait, puisque au moment des études ils ne se sont appuyés que sur « le brouillon de l’ABC ». L’analyse de l’étude environnementale de Nympalis effectué par NEO avait mis en lumière des enjeux et des impacts sous-estimés.Par ailleurs, la mise en avant d’actions écologiques (entretien des mares, éclaircies pour les papillons) est dérisoire comparée aux impacts irréversibles que subira la zone.M. Lopez, élu de Varilhes a soulevé le non respect de l’objectif « zero artificialisation des sols » (agricoles, naturels ou fôrestiers).Mr Michaux qui était président de la communauté des communes du pays de Mirepoix au moment du projet d’Atlas de Biodiversité Communale autour du lac de Montbel (ABC) et au moment des premières rencontres avec Coucoo, a commencé sa présentation en inversant la chronologie :Nous avons fait un schéma directeur, puis un atlas de la biodiversité communale puis implanté Coucoo. Le collectif n’a pas tardé à lui rétorquer que cette affirmation était fausse puisque Coucoo est arrivé bien avant l’ABC et l’ABC a été décidé en 2017 dans le schéma directeur d’aménagement touristique du lac de Montbel Les associations ont rappelé que la collectivité avait décidé de ne pas attendre les résultats de l’ABC comme il était convenu dans le schéma directeur.Pour rappel, des buts essentiels de cet ABC :« • réaliser un travail d’inventaire biodiversité autour du lac de Montbel pour définir les zones à enjeux écologiques comme outil d’aide à la décision en matière de développement des infrastructures touristiques souhaitées par la collectivité sur ce site attractif.Porté par la CCPM, cet ABC répond à quatre objectifs complémentaires : • Objectif n°1 : Améliorer la connaissance du riche patrimoine naturel du territoire • Objectif n°2 : Apporter une information naturaliste complète et synthétique pour intégrer les enjeux « biodiversité » du territoire dans les choix des décideurs : traduction de cette connaissance dans les politiques publiques d’aménagement du territoire. • Objectif n°3 : Impliquer les acteurs locaux et habitants pour construire, en concertation, des recommandations afin d’améliorer la gestion des espaces publics (et même privés).»Mme Tequi a rappelé l’importance de ce projet au lac constant pour tenir des promesses et des engagements qui auraient été faits en 1984. « Quand on s’est engagé a un moment donné quand on revient sur notre parole, c’est la frustration, la désillusion et les extrêmes, je lutte tous les jours contre ça »Elle devrait alors comprendre notre désillusion concernant l’ABC que les élus ont laissé de côté, gaspillant ainsi l’argent public, en s’engageant de manière précipitée avec Coucoo déniché par l’Agence d’Attractivité d’Ariège alors que des études naturalistes étaient en cours autour du lac de Montbel. Mme Téqui a exprimé «Dans tout projet, il y a Eviter, Réduire, Compenser. Si vous me demandez quelle lettre je vais retenir, ce n’est certainement pas Éviter . Je suis pour ce projet !»A l’image de Mme Téqui qui s’assoit sur le code de l’environnement et les mesures d’évitement de la séquence "éviter, réduire, compenser" qui vise à mettre en œuvre des mesures pour éviter les atteintes à l'environnement, nos élus n’ont pas été très sensibles à nos arguments en faveur de la préservation de la biodiversité du lac constant. Et ce, malgré les conclusions de l’ABC qui met en évidence de forts enjeux naturels autour du lac constant, réservoir de biodiversité.Le bureau d’étude Nymphalis persiste et signe : impact résiduel du projet négligeable. Pourtant, ce n’est pas la conclusion de la MRAe et de l’OFB dans leurs 3 derniers avis , ces services administratifs pointent dans leurs rapports les nombreuses lacunes de l’étude d’impact, une étude jugée insuffisante. Vendredi matin, nous nous sommes invités à ce qui finalement n’était qu’une"démonstration" de l’exemplarité du projet Coucoo entre convaincus. En ce qui nous concerne, aucune urbanisation, mitage n’est acceptable autour du lac constant devenu un riche réservoir de biodiversité.Nous resterons mobilisés contre l’implantation du parc résidentiel de loisirs de Coucoo sur ce lieu. Nous n’hésiterons pas à attaquer en justice le prochain permis d’aménager. ENTREVUE NATURALISTES À LA RADIODès ce Lundi à 19h35 vous pourrez écouter l’ interview de deux naturalistes du collectif A pas de loutre dans les actus de l’ environnement sur radio Transparence.https://www.radio-transparence.org/Retransmission Les lundi 20 et 27 février 19h35Samedi 25 février 10h35Samedi 4 mars 10h35A bientôtA pas de loutreARTICLE DE LA DÉPÊCHE DU samedi 18 février 2023Projet Coucoo à Montbel : une matinée d'échanges qui ne fait pas avancer les positionsTourisme, Montbel, Ariège Publié le L'essentiel : Vendredi 17 février 2023, soutiens et opposants au projet Coucoo étaient réunis lors d'une réunion publique à la maison du lac à Montbel. Une occasion pour les promoteurs de présenter le projet et d'échanger avec les contestataires. C'était un moment attendu de C'était un moment attendu de tous. Depuis l'appel à projet en 2019, le projet Coucoo qui souhaite installer 25 cabanes autour du lac à niveau constant du lac de Montbel fait parler. Après une manifestation réunissant près de 1 000 personnes en février 2022 et la suspension du permis d'aménager par le tribunal administratif de Toulouse le 1er avril 2022, tous les acteurs étaient réunis ce vendredi 17 février 2023 au matin, à la maison du lac de Montbel pour une matinée d'échange. Qu'ils soient soutiens, élus ou encore fervents opposants à ce projet, la centaine de personnes présente a écouté attentivement les explications des deux fondateurs de Coucoo, Emmanuel de la Bédoyère et Gaspard de Moustier. Durant une grosse heure, les deux hommes qui détiennent cinq autres sites.autres sites comme celui qu’ils veulent faire à Montbel ont tenu à rassurer l'assemblée en détaillant les contours des futures cabanes. "Sur chaque site, on fait des projets sur mesure en fonction du lieu. Notre objectif est que les cabanes soient dissimulées et séparées les unes des autres", précise Gaspard de Moustier. "On a besoin de lieux où notre clientèle puisse se promener et s'immerger dans le territoire, poursuit Emmanuel de la Bédoyère. Comme pour les autres, ce projet s'inspire du territoire et s'y intègre. Pour cela, on a déjà approché plusieurs entreprises pour se fournir localement." L' ENVIRONNEMENT AU COEUR DES TENSIONSEn plus de rassurer sur le sérieux de ce projet Coucoo, les deux fondateurs de la société ont aussi donné la parole aux professionnels qui ont mené les études demandées, notamment après la suspension du permis d'aménager. Mélanie Olivera, écologue du cabinet indépendant Nymphalis, a pris le micro pour expliquer les études qu'elle a menées : "On a réalisé un premier inventaire de la biodiversité en 2019. Puis au printemps 2021, la Dreal a demandé une étude complémentaire de deux mois sur la loutre européenne. Nous avons décidé de faire quatre mois d'inventaire avec la pose de pièges photographiques. On a ensuite analysé des milliers de photographies et il n'y a pas de loutres qui vivent ici. La Dreal a partagé et validé les résultats". Évidemment que ce soient les membres du collectif "À pas de loutre", ou d'autres associations de défense de l'environnement présents dans la salle, les efforts des deux fondateurs de suivre la réglementation et les demandes des autorités ne suffisent pas. Lors de la phase de questions-réponses à l'issue de la présentation, les opposants ont pu prendre la parole pour montrer leur désaccord avec ces cabanes autour du lac de Montbel. "Vous avez un projet très mauvais pour la faune et la flore", déplore Alain Marek, membre de l'association pour la protection de la faune sauvage (Aspas). Un membre de l'association Nature en Occitanie a aussi pris le micro pour proclamer son mécontentement, notamment envers le résultat des études : "Nous ne comprenons pas pourquoi c'est l'emplacement du lac de Montbel qui a été choisi pour un tel projet. Il y a d'autres endroits moins impactants pour la biodiversité. Je ne comprends pas non plus comment vous pouvez dire que les études sont suffisantes. On n’est pas d'accord avec vous." LES ÈLUS AU SOUTIEN DE COUCOOLes élus locaux, également présents durant cette matinée, ont également fait entendre leurs voix. Consécutivement, le sénateur Jean-Jacques Michau, le conseiller régional Alexandre Bermand, le député Laurent Panifous, en visioconférence depuis Paris, et enfin la présidente du département de l'Ariège, Chrisitine Téqui ont apporté leurs soutiens au projet porté par Coucoo. "C'est un projet que l'on suit. Il est important de souligner l'importance du travail réalisé autant sur l'urbanisme que sur l'aspect environnemental. Depuis sa création en 1985, il y a un engagement de création d'un lieu touristique autour de ce lac de Montbel. Ce projet n'est pas arrivé comme ça et a évolué tout au long de sa création. Je suis pour ce projet", s'est exclamé Chrisitine Téqui. Pendant une grande partie de la matinée, tout le monde a donc pu donner son avis sur le sujet. Un moment important qui était très attendu, que ce soit par les soutiens et les opposants à ce projet. Surtout, et malgré la présence d'une brigade de la gendarmerie de Mirepoix, les débats sont restés courtois. Gaspard de Moustier a terminé la matinée en déclarant : "On va poursuivre le projet et surtout, comme depuis le début, on suivra les procédures qu'on nous demande de suivre. On n'ajamais fait autant d'études pour un projet et il est important de souligner qu'on ne veut pas détruite un site, ça n'aurait pas de sens dans notre concept. On est convaincu que ce projet peut avoir un impact positif sur la nature." DES POSITIONS FIGÉESAu sortir de cette rencontre autour de ce projet de 25 cabanes placées autour du lac de Montbel porté par Coucoo et malgré une réunion publique qui s'est plutôt déroulée dans le calme, le discours des élus et la présentation des deux porteurs du projet n'ont pas fait bouger les positions des opposants. "Il n'y a rien qui a fait évoluer notre décision d'être contre ce projet parce qu'on savait déjà les nouvelles études environnementales qu'ils avaient réalisées. Ça va d'ailleurs être un sujet tendu pour la suite parce qu'il y a quand même des avis d'associations environnementales qui ne sont pas pris en compte", s'exprime Lilian Tachon, représentant du collectif "À pas de loutre" qui compte bien continuer de tout faire pour empêcher ce projet de voir le jour autour du lac à niveau constant de Montbel. La rencontre entre les parties lors de cette matinée n’aura pas suffi pour les convaincre : "S'ils veulent vraiment être écoresponsables comme ils le disent, il ne faut pas faire de projet touristique à cet endroit-là tout simplement". De leur côté, Emmanuel de la Bédoyère et Gaspard de Moustier sont satisfaits d'avoir rencontré l'opposition même s'ils savent très bien qu'il sera difficile de les faire changer d'opinion. "Ça fait plaisir d'échanger parce que jusqu'à maintenant, l'opposition était très virulente. C'est positif de pouvoir échanger en face-à-face et de voir que finalement les clivages ne sont pas personnels". Désormais, une concertation publique va être lancée à la fin du mois pour la durée d'un mois puis viendra le moment de déposer le nouveau permis d'aménager le lac de Montbel. "Maintenant, on va suivre les étapes petit à petit. On n'est pas là pour se battre jusqu'au bout de notre vie. On fait ce projet avec beaucoup de sincérité. Après, ce n'est pas nous qui allons trancher les choses. Encore une fois, on suivra les décisions." Damien Souillé

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.