Depuis 10 mois, nous informons la population, relayons les données et argumentations des associations environnementales engagées juridiquement contre le projet. Ce projet a été élaboré par AAA (Agence Ariège Attractivité) et la communauté des communes du Pays de Mirepoix en toute discrétion pendant 2 ans. Nous interpelons les élus et la société Coucoo sur les nombreux enjeux environnementaux de cette partie du lac, de fait, inadaptée à ce type d’aménagement.
En effet, environ 195 espèces d'oiseaux ont été observés sur l'ensemble du lac de Montbel depuis la mise en eau avec ponctuellement la présence d'espèces remarquables.
129 espèces d’oiseaux protégées dont 58 menacées sur listes rouges de l’IUCN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) fréquentent le lac constant. 22 espèces de chiroptères sur 28 présentes en Ariège sont recensées sur la zone convoitée par Coucoo (dont le rare Murin de Bechstein ;) toutes protégées, 8 sont menacées, inscrites sur listes rouges. 10 espèces de reptiles protégées sont répertoriées.
10 espèces d’amphibiens protégées évoluent dans les différents milieux du lac constant, dont deux menacées inscrites sur la liste rouge régionale: le Triton marbré et le Crapaud accoucheur. Un grand nombre d’espèces protégées ont été ignorées dans l’étude environnementale du porteur de projet.
Le bois de la Fajane très attractif pour les chauves souris, les pics, les grandes aigrettes et bien d’autres animaux, est un vestige de la plus vaste forêt qui existait avant la construction du lac il y a 36 ans, il a évolué librement jusqu’alors. De nouveaux écosystèmes, espèces floristiques et faunistiques ont pu se développer de manière remarquable sur le site notamment grâce à l’absence de tout aménagement. Des épreintes de loutre (espèce protégée), retrouvées ces dernières années attestent de son passage sur le secteur.
Une zone humide inscrite à l'inventaire départemental est présente rive nord ainsi que d’autres plus réduites en formation. Le potamot luisant, un herbier aquatique, et une algue verte, la nitelle, couvrent des surfaces d'importance régionale, voire nationale.
La communauté des communes, la mairie de Montbel et la société Coucoo garantissent auprès de la population avec l’appui du bureau d’étude en écologie Nymphalis, une démarche vertueuse et écoresponsable du projet. Cette urbanisation contribuerait même à « préserver » et à « valoriser » le site. Les argumentations attestant du contraire, avançées par le collectif et les associations environnementales engagées juridiquement contre le projet, sont quant à elles ignorées.
Aussi, nous avons fait appel à des personnalités, associations parmi lesquelles, nombreux sont des professionnels, universitaires de l’environnement et de l’écologie. Nous avons choisi de nous tourner vers des personnalités pour qui le sens du social, de l’humain est indissociable d’une Écologie dignement Humaine. Ces soutiens confortent notre engagement et notre conviction sur le caractère nocif et destructeur de l’installation du complexe hôtelier de la société Coucoo dans ce sanctuaire de biodiversité. Plus de 3160 citoyens ont également signé la pétition mise en ligne par le collectif :
A l’heure actuelle, on ne peut plus nier l’urgence écologique. Si nos élus l’ignorent, nous, citoyens avons la légitimité, le droit, la responsabilité de la leur rappeler.
Selon l’ UICN , « Notre planète compte environ 8,7 millions d'espèces de plantes et d'animaux. Parmi les espèces connues et répertoriées, 1.204 espèces de mammifères, 1.469 d'oiseaux, 1.215 de reptiles, 2.100 d'amphibiens et 2.386 de poissons sont menacées. Sont aussi menacées 1.414 espèces d'insectes, 2.187 de mollusques, 732 de crustacés, 237 de coraux, 12.505 de plantes, 33 de champignons et 6 d'algues brunes… Dans cet état des lieux, la France figure parmi les 10 pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces menacées : au total, 1 742 espèces menacées au niveau mondial sont présentes sur son territoire, en métropole et en outre-mer.»
Nous déplorons que nos responsables territoriaux ne convergent pas vers les nécessités qui sont exprimées au niveau régional, national, européen, mondial pour minimiser l’effondrement de la biodiversité.
L’urbanisation croissante dans des espaces et habitats naturels s’avère être une des premières causes du déclin exponentiel de la biodiversité. Contrairement aux promesses des porteurs de projet, il est évident que ces habitats naturels, une fois urbanisés, fragmentés seront moins préservés car aménagés et occupés par la clientèle Coucoo nuit et jour, huit mois de l’année.
Des études montrent également que l’appauvrissement des écosystèmes, de la biodiversité rendent plus facile la diffusion des virus et des bactéries pathogènes. Une réalité pourtant d’actualité.
Nous, membres du collectif « À pas de loutre » demandons à nos responsables territoriaux et à la société Coucoo de prendre en compte la réalité de l’urgence écologique. La richesse écologique du lac constant, détaillée dans notre document « Analyse de la Notice de la révision allégée n°1 du Plan Local de l’Urbanisme de Montbel - Projet Coucoo » est confirmée par les résultats de l’Atlas de Biodiversité Communale réalisé par l’ANA-CEN Ariège autour du lac de Montbel. Les nombreuses signatures recueillies de personnes compétentes en matière d’écologie confortent notre action, le lac à niveau constant, comme d’ailleurs tous les secteurs à enjeux écologiquement forts, nécessitent de continuer à évoluer librement et ceci sans aucune urbanisation. Le projet Coucoo sur ce site doit tout simplement être abandonné.
Cet article s'adresse également à
"A tous les responsables qui ont l'autorité, l'imagination et la lucidité pour faire converger sagesse politique et conscience écologique."
Le collectif À pas de loutre