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Alors que les gens cauchemardent face au désastre écologique, il y a toujours non loin quelqu’un pour se dire qu’il peut se faire de l’argent sur ce désespoir. Beaucoup d’entreprises se sont lancées sur le produit écolo-funéraire idéal : le cercueil en carton. Pour l’endeuillé à tendance éco-responsable, c’est la promesse de mourir sans laisser de traces, pour s’excuser de celles que le productivisme a laissées dans les océans. Problème : les PFG s'inquiètent que cela accélère la tendance croissante chez les endeuillés de fabriquer eux-mêmes leurs cercueils. Ils s'activent alors pour que les normes de fabrication soient de plus en plus restrictives, de plus en plus calibrées, afin de se débarrasser des producteurs artisanaux familiaux et de se tourner vers une production industrielle dans leurs propres entreprises.
Cynthia est une directrice de pompes funèbres, sceptique quant à ces nouveaux cercueils. Elle nous explique qu’une bonne partie de ces “cercueils responsables” arrivent droit du Vietnam - ou sont hors de prix. Résultat : en termes de bilan carbone, un cercueil en pin non traité produit le plus localement possible est largement préférable. Des funérailles respectueuses de l’environnement ne devraient pas limiter à un argument de vente.
Nous préférons le conventionnement des entreprises au marketing : plutôt que de laisser aux commerciaux de PFG le soin de juger de ce qui à l’air écologique, laissons aux citoyens le pouvoir d’établir les critères concrets qu’ils veulent voir appliqués dans les entreprises partenaires de la Sécurité sociale de la mort.