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Billet de blog 27 octobre 2024

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Mort pour la France, pas pour les siens - Portraits, 5/5

Jusqu'à la Toussaint, nous publions cinq portraits de personnalités ou de simples endeuillé·es, dont les histoires témoignent des enjeux d'un monde funéraire non marchand. Pour finir, Claire, privée du deuil de son père, militaire mort en intervention.

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Illustration 1
Quand un soldat meurt, le deuil du ministre intervient avant celui des proches...

Le père de Claire est CRS, secouriste en haute montagne et vient de mourir lors d’une opération d’hélitreuillage. Ce deuil-là n'est pas comme les autres : le temps des obsèques qu’on imagine propriété absolue de la famille va être en partie confisqué. Compte tenu du statut du défunt, des conditions de son accident en plein exercice et de l’émoi provoqué au sein de la police et au-delà, de nombreuses institutions se joignent à l’hommage comme la préfecture de Savoie et le ministre de l’Intérieur Darmanin. Ainsi des cérémonies officielles s’agglomèrent et finissent par repousser la date de la cérémonie intime. En conséquence, certains membres de la famille n’ont pas pu voir le corps du défunt. Ce sentiment de dépossession subi par Claire laisse des traces jusqu’à aujourd’hui.

Cet exemple illustre que l'État n’a jamais été aussi présent dans les pompes funèbres. Selon le sociologue Arnaud Esquerre, “l’État et les pouvoirs publics ont largement investi le champ de la mort ces dernières décennies. On légifère sur les moindres détails des rituels funéraires et le devenir des restes humains est plus que jamais une affaire publique”. Mais est-ce à l’État qu’appartient la question de la mort ? Le deuil est la propriété des endeuillés. Personne mieux que nous et les professionnels ne peut décider de ce qui doit être fait.

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