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La soumission de la classe politique à une économie survoltée par les nouvelles technologies, la mondialisation et la financiarisation, engagée dans une poursuite du profit sans retenue a des effets destructeurs (précarité de l’emploi, accroissement des inégalités, menaces écologiques…) qui approfondissent la crise politique à la veille d’échéances électorales majeures ; situation qui crée une profonde désillusion , pour beaucoup de la colère, en tout cas un vif désir de renouveau. Pour autant, il existe des façons très différentes de s’engager dans celles) ci :
- celui de la violence sans frein, du primat de la force et de la répression, de la recherche du bouc émissaire afin d’exalter la colère.
- celui de la droite décomplexée qui s’affirme non violente et revêt les habits de la démocratie pour écraser les plus faibles en reprenant les droits sociaux qu’elle avait du concéder.
- celui des socio-libéraux qui jouent avec les réformes en les présentant comme des gages de modernité et de juste équilibre sans toucher aux privilèges exorbitants des classes dominantes ni à leur emprise sur les institutions.
- celui des citoyens plongés dans la désillusion, livrés au dégout des promesses mensongères qui les poussent à la contestation, à des formes de résistance contre le dévoiement des institutions, l’arrogance des élites. Non par des réformes qui tombent d’en haut, de dirigeants bien pensants, mais par une action qui se manifeste sur le terrain, s’appuie sur d’innombrables initiatives s’attaquant aux effets destructeurs de l’économie financière.
Initiatives qui s’efforcent, pour satisfaire des besoins délaissés par le marché et l’état, de produire biens et services en respectant l’Homme et la nature, notamment par la transition énergétique ; visant d’abord à réparer dysfonctionnements et injustices, elles ouvrent, par leur finalité, de nouvelles voies de production et de consommation, les voies d’une économie sociale et solidaire.
Multiples et diverses, ces initiatives restent fragmentaires ; elles éprouvent le besoin de se mieux connaître et de se regrouper. Certaines expériences locales montrent combien ce regroupement peut être porteur d’impact sur le développement d’un territoire.
Différentes manifestations (dont l’accélération n’est pas sans rapport avec l’approfondissement de la crise politique) montrent une forte prise de conscience du lien indispensable aux diverses initiatives de résistance et de solidarité.
C’est ainsi que la journée de la transition citoyenne du 24 septembre se veut un lien puissant entre toutes les coordinations de réseaux qui préparent cet événement ; et celui-ci se déroule dans un contexte riche de rencontres : les « nuits debout » où se confrontent analyses et propositions, réseaux numériques qui aident à leur diffusion…Cet ensemble est prometteur si chacun parvient à surmonter son désir de s’imposer, à dépasser ses éventuels désaccords, à assumer son individualité en l’inscrivant dans une ambition collective. J'engage tous les citoyens et particulièrement les signataires du collectif Roosevelt à participer activement à cette dynamique
Claude Alphandéry, président d’honneur du labo-ess et France-Active, Co-Fondateur du Collectif Roosevelt,
13 avril 2016