Après la position ferme prise par la CGT de la multinationale Vinci en juin 2016 ("Nous ne sommes pas des mercenaires ! Notre-Dame-des-Landes : Non aux expulsions, non aux travaux"), c'est au tour de la fédé construction de la CGT de se déterminer. Une motion votée par le dernier congrès fédéral de la FNSCBA-CGT (Fédération nationale des salariés de la construction, du bois et de l’ameublement).
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Texte de la motion :
« La Fédération Nationale des Salariés de la Construction, du Bois et de l’Ameublement demande l’abandon du projet de création d’un nouvel aéroport de Nantes à Notre-Dame-des-Landes, au bénéfice d’une modernisation de l’aéroport existant de Nantes-Atlantique, au nom de la défense des emplois industriels et agricoles concernés, ainsi que de la préservation d’un patrimoine naturel riche et nécessaire aux générations futures.
La FNSCBA-CGT condamne la criminalisation croissante des mouvements sociaux et demande l’abandon de toutes les poursuites engagées contre les habitants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, comme de toutes les menaces d’expulsion brandies à leur encontre.
A Nantes comme ailleurs, les intérêts privés du patronal local et de la multinationale VINCI ne doivent pas primer sur l’intérêt général des populations, ni détourner les finances publiques pour alimenter leurs profits, grâce à la privatisation des services publics. »
Montreuil, le 22 juin 2017
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Et puisqu'on en parle, voici la position de la CGT Vinci un an avant, à un moment où une consultation sans base légale, au périmètre controversé, était sensée dire la volonté générale. Depuis ce vote n'aura servi à rien, comme on pouvait s'y attendre. Sous l'ère Macron, le gouvernement d'Edouard Philippe a mandaté trois médiateurs pour remettre tout à plat...
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Notre-Dame-des-Landes : Non aux expulsions, non aux travaux
« Le Collectif national des syndicats CGT du Groupe VINCI considère que la consultation du 26 juin 2016 sur le "transfert" de l’aéroport de Nantes-Atlantique à Notre-Dame-des-Landes n’a été pour le gouvernement qu’un nouveau moyen de manipuler l’opinion pour tenter de justifier son désengagement au profit du privé, dans un déni de démocratie avéré.
Cet ersatz de référendum ne résout en rien les problèmes légaux posés par le projet de construction d’un nouvel aéroport ; il reflète avant tout la volonté des parties intéressées (gouvernement Valls et VINCI) de passer en force avant l’échéance de la déclaration d’utilité publique.
C’est pourquoi, face à autant de mépris, nous réitérons notre demande qu’il ne soit procédé à aucune expulsion ni expropriation sur le site, que rien ne soit entrepris tant que tous les recours ne seront définitivement tranchés, et qu’il soit mis un terme à toutes les opérations d’intimidation et de stigmatisation des habitants de la ZAD, auxquels nous réaffirmons notre solidarité.
La question simpliste posée aux seuls électeurs de Loire-Atlantique, sur la base de données incohérentes, voire périmées, n’a fait que contourner la nécessité d’une remise à plat d’un projet compromis de toutes parts.
Cette consultation, orchestrée et orientée par des promoteurs avides, prive le Grand-Ouest et les citoyens de la région d’une authentique réflexion sur leur avenir et les choix de développement qui leurs sont nécessaires.
C’est pourquoi nous réclamons à nouveau qu’une étude indépendante et sérieuse soit menée, notamment pour étudier les avantages et inconvénients du maintien en exploitation et du développement de l’aéroport de Nantes Atlantique, sur la base de données fiables et actualisées.
En tant qu’organisations syndicales responsables et motivées par les intérêts collectifs de nos concitoyens et des salariés du groupe VINCI, nous réaffirmons notre volonté de travailler sur des projets dont nous puissions être fiers pour leur utilité sociale et sociétale. Aussi, nous dénonçons toutes formes de PPP, dites de « Partenariat Public Privé », qui ne font qu’alimenter des profits privés sur des biens publics, au détriment de l’intérêt collectif – comme nous en avons eu l’exemple en 2006, avec la grande braderie des concessions d’autoroutes à des grands groupes dont VINCI fait partie.
Nous renouvelons notre mise en garde contre la menace que ce genre de contrats fait peser sur les emplois, les salaires et les conditions de travail, le dumping social étant la seule façon de satisfaire les conditions abusives de rentabilité imposées à de telles concessions.
C’est pourquoi, en tant que salariés de VINCI, directement concernés par cette affaire, nous refusons d’être associés en quoi que ce soit aux basses œuvres d’AGO, filiale du Groupe, et répétons notre refus de servir de mercenaires pour démarrer un chantier dans les pas d’une nouvelle opération "César".
Nous appelons l’ensemble des salariés et des citoyens qui partagent les termes de cette déclaration à se rendre sur la ZAD de Notre Dame des Landes les 9 et 10 juillet prochains pour en témoigner et défendre l’intérêt de tous. »
Montreuil, le 30 juin 2016
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