Les familles monoparentales dans les Quartiers Prioritaires de la Ville (en 2010, nous n’avons pas trouvé plus récent !), c’est 24% des familles, dont 88% portées par des mères !
46% en temps partiel subi, et comme partout en France des difficultés pour se loger, se nourrir correctement, pour travailler dignement, pour faire garder ses enfants, pour prendre soin de sa santé, pour avoir droit à une minute de répit.
Ces mères qui se lèvent tôt, qui se couchent tard, qui ont du mal à boucler leur fin de mois – rappelons qu’en France 40% des mères isolées et leurs enfants sont sous le seuil de pauvreté – ces mères qui n’ont AUCUN dispositif national généralisé pour les soutenir, ces mères qui n’ont ni le temps, ni l’énergie, ni les moyens de s’organiser pour porter leurs voix… voilà qu’elles seraient les coupables de la crise dans les quartiers !
Avant de pointer du doigt les mères isolées des quartiers prioritaires, il faut rappeler que l'État dénonce sa propre faille, rappelant que le système permet que l'autorité parentale et ses devoirs ne soient assumés qu'en grande majorité par les mères dans les familles monoparentales, les pères conservant uniquement des « droits ».
Toute cette défaillance est organisée en conscience par la justice, par les institutions…
Avant de pointer les mères isolées du doigt il faudrait rappeler l’échec de la politique de la Ville et les problèmes majeurs qui touchent le quotidien des quartiers prioritaires : enseignants non remplacés, maisons de quartiers et ludothèques qui ferment, non recours au droit et difficulté d’accès au service public etc. La liste est longue.
Quand on dit que les absents ont toujours tort, triste est de constater que cela ne se vérifie pas dans notre actualité.