Pour tenter d’éteindre la mobilisation en cours et l’élan de solidarité qui est en train de s’étendre pour exiger la réintégration de Kai Terada dans ses fonctions au lycée Joliot-Curie de Nanterre, le rectorat de Versailles ne trouve visiblement plus d’autre moyen que de diffuser une communication mensongère.
Dans un communiqué daté du 23 septembre, la rectrice déclare : « Ces mesures [de mutation dans l’intérêt du service], qui ne constituent pas des sanctions disciplinaires, visent à créer des conditions renouvelées pour reconstruire un climat apaisé, indispensable au bien-être des personnels et des élèves. C’est avec le même objectif, que le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse a décidé de retirer l’arrêté de suspension temporaire de l’enseignant muté dans l’intérêt du service à partir de la semaine prochaine. »
Or, le ministre de l’Éducation nationale n’a pas eu à retirer l’arrêté de suspension : en effet, l’arrêté de mutation fait tomber de facto la suspension. M. Chaussard, DRH du rectorat de Versailles, avait dit lui-même dès le 8 septembre lors de la première convocation de M. Terada que la suspension s'arrêterait d'elle-même lors de la seconde convocation (qui a donc eu lieu le 22 septembre), puisqu'il serait alors soit réintégré, soit muté dans l'intérêt du service.
Il est donc mensonger de présenter la levée de cet arrêté comme un geste d’apaisement.
Pourtant, les occasions d'apaiser la situation n'ont pas manqué à Pap Ndiaye. Dès le 13 septembre, Kai Terada lui a adressé un recours hiérarchique, soulignant l'illégalité de la mesure de suspension : cette mesure doit en effet être justifiée, selon l'article L531-1 du code général de la Fonction Publique, par une faute ou un manquement ; or, le rectorat de Versailles n'a eu de cesse de répéter à l'oral comme à l'écrit que Kai Terada n'avait commis aucune faute. Pap Ndiaye n'a apporté aucune réponse à ce recours hiérarchique. Il est aussi resté sourd aux courriers que lui a adressés une quinzaine d'établissements demandant la réintégration de Kai Terada au lycée Joliot-Curie de Nanterre. Enfin, sollicités par les organisations syndicales nationales (CGT, FO, FSU, SGEN, SNALC, SUD, UNSA), d'abord lors d'une audience le 21 septembre, puis lors du CTMEN du 23 septembre 1, les services du ministre ont fait montre de la même surdité.
Contrairement donc à ce qu’affirme le communiqué de la rectrice, non seulement le ministre n’a effectué aucun geste d’apaisement, mais il est évident qu'il est partie prenante de cette répression. En effet, en écrivant que « le ministre (...) a décidé de lever l'arrêté de suspension », le rectorat de Versailles montre bien qu'il n'est pas seul aux commandes, mais que le ministre lui-même est impliqué dans la procédure à l'encontre de Kai Terada, à savoir une mutation dans l'intérêt du service, qui évite le contradictoire et empêche toute défense, et qui n'est rien d'autre qu'une sanction déguisée.
La violence des mesures prises à l’encontre de Kai Terada, loin de ramener un « climat apaisé », provoque une véritable souffrance parmi le personnel du lycée Joliot-Curie. Et la maltraitance va encore plus loin : au moment même où la rectrice prétend vouloir « reconstruire un climat apaisé, indispensable au bien-être des personnels et des élèves », elle organise la mise sous tutelle pédagogique de l’établissement ! Il s'agit de mettre au pas les collègues en grève qui s'opposent à cette répression scandaleuse.
Les contradictions et la communication mensongère de la rectrice montrent que le rectorat de Versailles est aux abois. La mobilisation sans précédent en solidarité avec notre collègue Kai Terada ébranle les manœuvres destinées à faire taire un homme qui s’est toujours battu pour son lycée et pour l’éducation prioritaire.
Cette fébrilité montre qu’il est encore possible de faire reculer le rectorat et d’obtenir l’annulation de la mutation de Kai Terada. Nous exigeons la réintégration immédiate de notre collègue dans ses fonctions au lycée Joliot-Curie de Nanterre, ainsi que l’arrêt de l’acharnement contre l’équipe de ce lycée.
Nous appelons l’ensemble des collègues à poursuivre la mobilisation en solidarité avec Kai Terada,
en participant à la caisse de solidarité : https://www.papayoux-solidarite.com/fr/collecte/solidarite-avec-kai-terrada
en signant et en faisant tourner la pétition : https://www.change.org/p/non-à-la-répression-contre-kai-terada
Le comité de soutien à Kai Terada
#SoutienAKaiTerada #SoisProfEtTaisToi #NousSommesTousKai
