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Billet de blog 24 mars 2016

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Non à l’expulsion de Anna Vardanian et sa mère, Varduhi!

Anna Vardanian, élève brillante en Terminale ES au Lycée Boissy d'Anglas d'Annonay, et sa mère Varduhi Vardanian, bénévole au Secours populaire d'Annonay, sont actuellement menacées d'expulsion en raison d'une Obligation à quitter le territoire français (OQTF) demandée par le Préfet de l'Ardèche. Tout à fait intégrées à la France, ces deux femmes doivent être régularisées !

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Comité de soutien et pour la régularisation rapide de Anna Vardanian et de sa mère, Varduhi.

Comité composé d'élèves, enseignants, personnels de l'éducation, parents d'élèves, associations et syndicats.

Anna VARDANIAN et sa mère, Varduhi, sont arrivées en France, à Annonay (Ardèche, 07) en 2011. Craignant pour leur vie après avoir défié des autorités corrompues, elles ont fui leur pays, l’Arménie, et ont demandé l’asile au pays des Droits de l’Homme. Leur demande a été immédiatement rejetée. Varduhi s’est alors retrouvée en situation irrégulière. Ne pouvant retourner dans son pays, elle est restée en France, avec sa fille âgée de 15 ans. Elles ont vécu toutes deux dans une très grande précarité alors qu’Anna était scolarisée au Collège.

Varduhi s’est engagée bénévolement au Secours populaire, pour aider celles et ceux qui l’aidaient, pour rencontrer du monde, pour être active. Elle a également suivi des cours de français dans plusieurs associations annonéennes. Elle parle et comprend le français sans difficulté majeure. Elle aspire à travailler en France.

Anna a très vite appris le français et elle est en train de faire une scolarité exemplaire. Ses enseignants ont toujours souligné son travail, sa détermination et son sérieux. Actuellement en terminale, elle prépare son bac avec une farouche détermination. Elle a eu encore ce trimestre les félicitations du conseil de classe. Anna est incontestablement une jeune fille studieuse, intelligente, brillante dans de nombreuses disciplines. Elle est tout à fait intégrée à son établissement, le lycée Boissy d’Anglas, et participe, par son rayonnement et sa bonne humeur permanente, à l’ambiance apaisée du lycée. Elle parle évidemment parfaitement bien le français. Elle connaît, comme tous les élèves de son âge, les principes fondamentaux de la République française. Elle aspire d’ailleurs à un métier d’avocat depuis plusieurs années et travaille sans relâche pour mener à bien ce projet. Elle est appréciée par tous ses camarades de classe et par tous ses enseignants. A bien des égards, elle incarne ce que l’éducation nationale peut attendre de meilleur des élèves qu’elle éduque, instruit, forme et cultive. Elle est à tout point de vue une chance pour la nation française.

En 2014, Anna est devenue majeure. Elle a alors demandé à la préfecture de l’Ardèche de lui octroyer un titre de séjour. Son dossier reposait essentiellement sur sa scolarité exemplaire, ses bulletins scolaires et les attestations de ses enseignants. La préfecture aurait pu à ce moment-là décider de faire d’Anna une lycéenne comme les autres et lui permettre d’étudier dans des conditions plus dignes et moins difficiles. La préfecture avait la possibilité d’octroyer un titre de séjour à Anna. Elle a refusé, faisant alors d’Anna une « sans papiers ».

En mars 2016, Anna a été contrôlée par la police à la suite d’une bêtise sans caractère délictueux et sans gravité qui ne lui a valu qu’un rappel à la loi. Convoquée à la gendarmerie au sujet de sa situation administrative, elle s’y est rendue en toute bonne foi le lundi 14 mars, accompagnée de sa mère, Varduhie. Là, elles ont été placées en retenue et la préfecture de l’Ardèche leur a délivré des OQTF (obligations de quitter le territoire français). Anna et Varduhi ont alors été emmenées au centre de rétention administrative de Lyon, dans l’objectif de mettre en œuvre leur expulsion.

Elles ont immédiatement formé un recours auprès du  tribunal administratif pour demander la levée de la décision d’expulsion prise à leur encontre. Mais jeudi 17 mars, le tribunal a confirmé cette décision, malgré le soutien important des lycéens et enseignants d’Anna et celui des militants associatifs. La décision implacable du tribunal a bouleversé toutes les personnes présentes, y compris l’escorte policière de Anna et Varduhi.

Anna et Varduhi risquaient alors l’expulsion à tout moment. Coup de théâtre : le juge des libertés et de la détention, qu’elles ont vu samedi 19 au matin a ordonné leur libération. Le parquet n’a pas fait appel. Anna et Varduhi ont pu rentrer chez elles. Mais, nouveau coup de théâtre, le Préfet a fait appel de la décision. Lundi 21 mars à 17h, la décision prise par la Juge des libertés était cassée. Depuis leur sortie du centre de rétention, Anna et Varduhi disposent de sept jours durant lesquels elles sont censées organiser leur départ pour l’Arménie. D’après le Préfet, elles seraient toutefois à l’abri d’une interpellation.

Nous assistons aux effets d’une mécanique administrative qui n’a plus aucun sens pour personne. Mais celle-ci est en plus associée à une campagne menée par certaines personnes qui vise à salir Anna et Varduhi en insistant sur le fait qu’elles ont « commis un délit » et en laissant entendre qu’elles ne sont, à ce titre, pas défendables. Ce discours, qui a profondément blessé Anna, vise à casser le mouvement de solidarité envers Anna et Varduhi. Qu’Anna ait commis une erreur, c’est exact, elle-même le reconnaît et s’en est excusée publiquement. Mais ce fait, minime, et qui pour toute autre lycéenne n’aurait eu aucune conséquence, a entraîné une situation dramatique pour Anna et Varduhi. Si elles risquent à tout moment l’expulsion, c’est uniquement parce qu’elles n’ont pas de titre de séjour !

 Dans le but de régulariser la situation d’Anna et Varduhi, des actions ont été menées durant toute cette semaine :

1-      Mobilisation le mercredi 16 mars de centaines de lycéens et de quelques professeurs devant la mairie d’Annonay.

2-      Présence de lycéens et de professeurs au Tribunal administratif de Lyon le 17 mars pour soutenir Anna et sa mère.

3-      Rassemblement d’environ 200 personnes (lycéens, associatifs, parents d’élèves et professeurs) au quartier « Ripaille » d’Annonay à l’occasion de l’inauguration de ce quartier par le Préfet et le député-maire d’Annonay (M. Dussopt).

4-      Présence de lycéens et de professeurs à l’audience du Juge des Libertés le 19 mars pour soutenir Anna et sa mère et témoigner devant la juge de leur parfaite intégration en France.

5-      Rassemblement le samedi 19 mars à 10h, place du marché d’Annonay, d’une trentaine de personnes pour informer la population et faire signer la pétition « Non à l’expulsion d’Anna et de Varduhi Vardanian ».

6-      Rassemblement mercredi 23 mars devant la Préfecture d’Ardèche (Privas) de plusieurs centaines de personnes (lycéens, associatifs, parents d’élèves et professeurs) dans le but d’obtenir la régularisation d’Anna et Varduhi.

 Ces opérations continueront sous diverses formes tant qu’Anna et Varduhi ne seront pas régularisées.

Anna doit absolument pouvoir passer son bac à la fin de l’année et poursuivre ses études en toute sérénité.

Varduhi doit pouvoir continuer la vie qu’elle a construite en France au cours de ces dernières années.

Leur vie à toutes les deux est aujourd’hui en France !

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