La mort s'habille en béton

A Lille, les bureaux d’Eiffage ont été repeints le 9 décembre avec leur vraie couleur macabre et deux usines à béton ont été désarmées par des cadenas le 10 décembre.

A Valenciennes, la cimenterie Cemex à Escaupont a été ciblée par une action symbolique de fermeture le 10 décembre.

A Beauvais, "Les betteraves se Rebiffent" ont manifesté le 11 décembre, à proximité d'une exploitation Lafarge situé à Saint-Maximin, en déployant une banderole devant le site et en collant des affiches le long d'une voie d'accès.

Nous savons que la mort s’habille en béton. L’industrie du BTP est la pointe avancée de cette société écocidaire et individualiste que nous rejetons.

Cette industrie est prête à tout, quitte à apporter la mort ainsi que le prouve la condamnation par la justice étatsunienne de l’entreprise Lafarge Holcim pour collaboration avec les terroristes de Daesh ainsi que sa mise en examen en France pour complicité de crimes contre l’humanité et financement du terrorisme.

Elle est également une source immense de pollution et représente 8% des émissions mondiales de CO2 en 2021 selon l’Association mondiale du ciment et du béton.

Elle saigne nos paysages par ses carrières de sable poussiéreuses, de la Loire Atlantique à l’Aisne, et laboure nos côtes pour accaparer le sable de nos plages.

Elle tue nos rivières en déversant ses eaux usées dans la Seine.

Elle stérilise nos villes et villages en étendant les phénomènes d’artificialisation comme le montrent les projets d’extension des aéroports de Lille Lesquin ou Beauvais.

Cette industrie expulse toujours plus loin les populations fragilisées et sert de combustible aux dynamiques autoritaires de métropolisation. 

A Lille, les projets de bétonisation de la Friche Saint Sauveur de Lille, de la Tribonnerie 2 du quartier Bois Blanc ou de l’Alma Gare de Roubaix en sont de tristes exemples.

A Valenciennes, le projet de restructuration de l’entrée Nord concentre, lui aussi, ces différentes problématiques car il mènera à l’artificialisation de 9 hectares d’espaces naturels et à l’augmentation de 12 % des gaz à effet de serre et de 10% des polluants à effets sanitaires.

Nous combattons et combattrons donc cette industrie délétère malgré la répression toujours plus forte.

Nos pensées et notre solidarité vont aux personnes frappées par l’enquête de la Sous-Direction Anti-Terroriste. Puisqu’il y a un an jour pour jour, 200 personnes se sont introduites dans la cimenterie de Bouc-Bel-Air dans les Bouches-du-Rhône, un des cinquante sites industriels les plus polluants de France, pour la mettre à l’arrêt, faisant du 10 décembre une date emblématique de la lutte contre le béton.