Hier, le mercredi 12 mars, a eu lieu la dernière audience avant que la Cour d’appel de Paris ne rende sa décision au sujet du sort réservé à Gino. Ce délibéré doit avoir lieu le 9 avril prochain. Les éléments transmis par la Hongrie pour justifier sa demande d’extradition ont été étudiés et débattu hier devant la Cour d’Appel de Paris. Ils ne respectent en rien les garanties demandées par la justice française. Durant l’audience, la Cour s’est montrée à l’écoute des demandes de la défense, réaffirmant sa sensibilité au respect des droits fondamentaux. Elle a aussi accepté l’ouverture d’une enquête sur la faisabilité de l'assignation à résidence, se donnant jusqu’au 26 mars pour statuer sur une possible remise en liberté conditionnelle de Gino.
Gino et une quinzaine d’autres antifascistes sont accusés d'avoir participé à des heurts entre des militants néonazis et des contre-manifestants lors du “Jour de l’honneur”, une commémoration annuelle organisée depuis 1997, et qui réunit de nombreux groupes néonazis européens à Budapest. Depuis, la Hongrie mène une véritable chasse à l’homme à travers l'Europe, en bénéficiant de l’appui des polices de différents États membres de l’Union européenne, via l’émission d’un mandat d’arrêt européen, dans le but de les juger sur son territoire.
Les accusations dont les militantes et militants antifascistes font l’objet et les peines encourues sont complètement disproportionnées. Si la France remet Gino à la Hongrie, il encourt jusqu’à 24 ans de prison et risque de voir ses droits les plus élémentaires bafoués. Les témoignages qui nous sont revenus des prisons hongroises, notamment ceux d’Ilaria Salis et de Maja, attestent des conditions de détention inhumaines et des pratiques dites de “torture blanche”.
En plus de ces conditions de détention, les institutions européennes considèrent que la Hongrie ne remplit plus les prérogatives d’un État de droit. Livrer un militant antifasciste aux autorités hongroises signifierait que la France est prête à collaborer sciemment avec un régime qui fait fi des droits les plus élémentaires.
Face à l’absence évidente d’éléments permettant de justifier l’extradition de Gino, ainsi qu’aux risques majeurs pour sa sécurité que représenteraient une détention et un procès en Hongrie, il appartient désormais à la justice française de prouver sa capacité à prendre la bonne décision. La Cour d'appel de Paris doit donc prononcer, le 26 mars, la remise en liberté de Gino, et le 9 avril, elle doit aussi refuser son extradition.
Une décision autre que sa libération immédiate serait contraire à tous ses principes démocratiques. Libérez Gino !
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