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Billet de blog 22 mars 2024

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Nous ne serons pas spectateur.rice.s face au risque génocidaire à Gaza !

Dans le communiqué qui suit, la communauté Sciences Po s'exprime d'une seule voix pour interpeller ses établissements et les autorités françaises sur le risque génocidaire à Gaza. Nous condamnons le "deux poids deux mesures” dans la condamnation des attaques contre les civils largement pratiqué par notre gouvernement et nos établissements.

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«Tous ceux qui expriment des idées nouvelles peuvent intervenir au sein de l'école pour mesurer leur effet sur un auditoire d'élite. Nous devons leur faciliter cette épreuve». C'est par cette phrase que le père fondateur de Sciences Po, Émile Boutmy, a exprimé le point de départ de la création de notre institution. Censurer ou réprimer la liberté d'expression des étudiant.e.s qui manifestent pour les droits fondamentaux d'un peuple va à l'encontre des valeurs dont Sciences Po s'enorgueillit. Il est donc louable de revendiquer une position face à la violation systématique des droits humains à laquelle nous assistons impassiblement, jour après jour.

Ainsi, la communauté étudiante tient à rappeler que selon les Nations Unies, “les civils de Gaza [sont] en danger extrême sous le regard du monde”.

Le risque génocidaire à Gaza est aujourd’hui avéré par la Cour Internationale de Justice des Nations Unies. En plus des bombardements incessants, la famine organisée condamne 2.23 millions de civil.es gazaoui.es pris.es au piège. Nous déplorons les plus de 30 000 Palestinien.nes tué.es. faisant de Gaza un cimetière à ciel ouvert. Cette situation n’est en réalité que l’aboutissement d’un long processus de colonisation des territoires palestiniens et de répression qui y est menée depuis plus de 75 ans.

Nous condamnons les actes antisémites au même titre que les actes xénophobes et islamophobes et toute forme de discrimination, quel qu'en soit le motif. À ce titre, nous regrettons l’instrumentalisation et la récupération politique de la lutte contre l’antisémitisme qui, d’une part est une injure à l’égard de ceux et celles qui sont réellement victimes d’antisémitisme, et d’autre part, sert sciemment à étouffer tout soutien légitime des étudiant.es qui dénoncent la situation catastrophique à Gaza et dans les autres territoires palestiniens. Nous exprimons ainsi dans ce présent communiqué notre soutien aux étudiant.es de Sciences Po Paris mobilisé.es pour défendre la cause humanitaire palestinienne et victimes d'une large répression médiatique, juridique, politique et administrative. En réalité, ces comportements s'inscrivent dans un contexte plus large en France qui est profondément critiquable. Depuis octobre 2023, de nombreuses personnes qui dénoncent la situation déplorable à Gaza deviennent la cible de cyberharcèlement, de sanctions et de répression que nous condamnons fermement.

Nous demandons alors à nos établissements de libérer la parole et de mettre fin à la pression que certains instituts exercent sur leurs étudiant.es qui souhaitent se mobiliser pour apporter leur soutien au peuple palestinien. Nous avons remarqué une méfiance accrue de la part de nos responsables de vie associative et de la direction pour toute demande d’autorisation d'événements, qui informent et dénoncent les atrocités se passant sous nos yeux à Gaza depuis plus de six mois (conférences, débats, projections, minutes de silence). Ce comportement nous choque, d’autant plus que celui-ci s’inscrit dans un contexte global où certains de nos établissements ont affiché dès le 7 octobre leur soutien aux victimes des attaques du Hamas – attaques que nous condamnons. Ce “deux poids deux mesures” dans la condamnation des attaques contre les civils et dans l'empathie des victimes est largement pratiqué par notre gouvernement. Nous appelons à l’équité, à la justice et à la paix.

Nous, étudiant.es de tous les Sciences Po de France, demandons aux autorités françaises de se prononcer en faveur d'un appel au cessez-le-feu immédiat, tel que le préconisent de nombreuses ONG et institutions internationales depuis déjà plusieurs mois.

Nous demandons également à la France un embargo total des armes sur Israël. Depuis 10 ans, la France a vendu pour 208 millions d'euros de matériel militaire à Israël, dont 25,6 millions en 2022, auxquels s'ajoutent près de 9 millions d'euros d'autorisations d'exports d'armes de catégorie militaire ML4 (Bombes, torpilles, roquettes, missiles, autres dispositifs et charges explosifs et matériel et accessoires connexes,...). Alors même que le Conseil des Droits de l’Homme appelle à un embargo sur les armes, nous refusons d’être les partenaires privilégié.es du gouvernement israélien qui viole directement le droit de la Haye.

Enfin, nous, étudiant.es de tous les Sciences Po de France, appelons nos facultés à la mise à terme de partenariats avec les universités publiques israéliennes (comme c’est actuellement le cas pour la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine). Nous refusons d’être associé.es aux universités publiques de Bar Ilan, Ben Gurion, Tel-Aviv, Haïfa ou encore l’Université Hébraïque de Jérusalem, afin de contribuer à « la lutte pour mettre fin à l’occupation israélienne, à la colonisation et au système d’apartheid » (BDS). Nous invitons la sphère académique française à suivre les préconisations de la Campagne palestinienne pour le boycott universitaire et culturel d’Israël (PACBI) ainsi que les appels de nombreux professeur.es-chercheur.euses français.es du Comité pour la Liberté d’Expression Scientifique et d’Action de Solidarité Académique avec la Palestine (CLES-ASAP). Nous demandons à la France de suivre l’exemple honorable de la Norvège qui, en ce début d’année 2024, a mis terme à 4 partenariats d’universités israéliennes.

Nous, étudiant.e.s de Sciences Po affichons notre solidarité avec le peuple Palestinien et demandons des réponses concrètes de nos institutions !

Signataires: Plus de 60 organisations étudiantes Sciences Pistes :

Aix-en-Provence : dont les associations Intersections, Sciences Populaires et Mauvais Genre
Bordeaux : dont le comité Sciences Palestine, le syndicat SGRE, l’association Sexprimons Nous, Désorientalistes , Regards des Suds, et Guerre et Paix
Grenoble : dont l’association Monde Arabe Grenoble et le syndicat OURSE
Lille : dont Iep Lille Mobilisé
Lyon : dont le Collectif Pamplemousse, Ahlan, Solidaires Sciences Po Lyon, Eh Mademoiselle, IEP en lutte et Voix de Palestine
Rennes : dont Union Pirate Sciences Po Rennes, Solidaires Étudiant.e.s, Association Nouvelles Rênes, AG Sciences Po Rennes, Association Solidareizh
Saint Germain-en-Laye : Dont l’association OPEN UP, Femmes & Adelphes Militant.e.x.s (F.A.M.), le comité Urgence Palestine Sger et Saint Germ’info, Solidarité
Strasbourg : dont le collectif Arc En Ci.elles, Collectif des étudiant.e.s pour la Palestine, Oenopo
Toulouse : dont les associations Révolte Décoloniale, IEProud, Les Sans Culottes, Gaïa et le Syndicat Le Souffle

Sciences Po Paris et ses campus :
Campus de Paris : Solidaires IEP Paris, Union étudiante, Garces Collectif
Campus de Nancy: Solidaires étudiant.e.s ScPo Nancy, Solidarité Palestine Sciences Po Nancy, UNEF Sciences Po Nancy
Campus de Menton : NUPES Sciences Po Menton, Sciences Palestine, Solidaires étudiant.e.s Menton et Menton Love Campus de Poitiers : Sciences Po Poitiers en lutte(s), Pássaro, Ecophilia
Campus de Dijon : Solidaires étudiant·e·s Dijon et NUPES Sciences Po Dijon
Campus du Havre : Students for Justice in Palestine
Campus de Reims : Justice For Palestine, AER (Alternative Étudiant Rémoise), SciencesPo En Lutte, Bureau Du Monde (BDM), feminist society et politiqu'elles

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