Son épouse, Cindy Descalzi Pereira est la fille d’une proche du chef de l’Etat congolais, Marie-Madeleine Ingoba et de Claudio Descalzi, PDG d’ENI, groupe pétrolier italien qui se partage, avec Total, les concessions d’or noir du Congo.
« Nous voulons des produits et des projets de qualité en Afrique et dans le monde. Nous voulons promouvoir la qualité en tant qu'entreprise et en tant qu'entreprise citoyenne. » Serge Pereira.
Ainsi, lorsque le grand maître des lieux, l’inamovible Denis Sassou-Nguesso, 34 ans de pouvoir et de mauvaise gestion, décide de construire une université portant son auguste patronyme, il confie le marché, sans appel d’offres, à UNICON une société dont le PDG est… Serge Pereira !

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Le projet est faramineux, 350 hectares, piscine et stade olympiques, résidences pour professeurs et étudiants. Le budget est, lui-aussi, prodigieux 241 milliards de francs CFA soit 369 millions d’euros. La première pierre a été posée en février 2016, mais le campus n’est toujours pas terminé, seuls 54% des travaux ont été réalisés. Officiellement, il manquerait 100 millions d’euros pour achever les bâtiments.
En réalité, il est fort probable que les bâtiments déjà construits soient emportés par le fleuve Congo, avant qu’un étudiant ait eu le temps d’user ses fonds de culotte sur les bancs. En effet, Serge Pereira n’a pas jugé utile de faire réaliser des sondages géologiques avant de démarrer les travaux, s’ils avaient été faits, il aurait appris que le sol du site choisit est composé d’un agrégat de couches sablonneuses et de sables mouvants.
A ce jour, le gouvernement congolais tente de masquer la catastrophe en promettant l’inauguration de l’université en 2019. Il ne faudrait pas que le Fond Monétaire International, qui a mis ce pays sous surveillance très rapprochée, ne s’intéresse de trop près à ce dossier.
L’institution dirigée par Christine Lagarde y découvrirait tous les maux du Congo : marché sans appel d’offres, mauvaise gouvernance, corruption, désastreuse utilisation des finances publiques etc. Quant à la qualité et à l’entreprise citoyenne, les Congolais, ceux qui n’ont pas la chance d’appartenir au « clan » et qui vivent dans le dénuement le plus complet, apprécieront…
Cette affaire de l’université possiblement emportée par les flots du fleuve n’empêche pas Serge Pereira de dormir, il continue de « regarder vers l’avenir ». Serge Pereira est un homme heureux fier de poster sur Instagram une photo de lui au Ghana avec le président Macron.
Avec leur fondation Congo Kitoko, qui ressemble plus à une agence de communication pour promouvoir le couple Descalzi Pereira qu’à une ONG, ils veulent « promouvoir, accompagner et soutenir », comme ils se soutiennent eux-mêmes ? Tant que beau-papa gère le pétrole congolais et que belle maman hante les salons de la première dame, leurs lendemains sont assurés, ils peuvent cueillir le jour présent sans se soucier du lendemain...
Nul n’est à l’abri des ennuis….
Cela semble toujours impossible, jusqu’à ce que cela soit fait…. Serge Pereira devrait méditer les maximes que Cindy Descalzi Pereira publie sur son profil Instagram, car les temps changent et le peuple congolais s'enhardit. En effet, qui eut cru qu’un jour belle maman et beau papa connaîtraient les bureaux froids et sombres des juges d’instructions ?
Le 14 octobre dernier, le journal italien l’Espresso publiait une enquête sur « les trésors cachés » de Sassou Nguesso. Il révélait qu’au cours d’une perquisition ordonnée par des juges d’instructions français dans le cadre d’une investigation sur le recyclage de centaines de millions de dollars d’argent public détourné au peuple congolais, les enquêteurs avaient découvert un réseau de sociétés offshore.
L’une d’elles, cachée à Maurice, paradis fiscal bien connu, était détenue par Marie-Madeleine Ingoba et Julienne Sassou Nguesso, l’une des filles du Président congolais. Les investigations se poursuivent et les ennuis commencent pour la femme du PDG d’ENI….
Claudio Descalzi, lui a déjà connu les foudres du prétoire puisque le grand procès d’ENI a commencé en Italie. Les juges de Milan ont instruit une affaire hors norme, sans doute le plus grand scandale de corruption de tous les temps, puisqu’il porte sur la somme astronomique de 1,3 milliard de dollars de pots-de vin, lors de l’achat de concessions pétrolières au Nigéria, mais aussi une autre au Congo…