De toutes les guerres, de tous les conflits les femmes sont malheureusement encore trop souvent les victimes. D'une part, parce qu'elles ont la responsabilités de leur famille qu'elles ont pour mission de protéger, mais aussi parce qu'elles représentent des cibles idéales pour des hommes qui ignorent toute morale en les violant, en les battant, en les massacrant souvent même en présence de leurs enfants.
Telle est aujourd'hui la situation de bon nombre de femmes ivoiriennes qui n'ont pour d'autres défense que de dénoncer les exactions commises à leur endroit par des hommes n'ayant ni foi ni loi.
Aujourd'hui, en France alors que nous célébrons les droits de la femme nous devons être solidaires de ces femmes qui bien que situées à des milliers de kilomètres de chez nous subissent au quotidien des violences qui ne sont pas acceptables.
Ou sont les droits des femmes, que faisons nous, femmes européennes pour venir en aide et soutenir ces femmes contre ces exactions ? Aujourd'hui, des figures de femmes émergeant des pays touchés par la rébellion des peuples arabes et africains, tentent malgré tout de sortir de la sphère privée et de rejoindre des mouvements qui prennent de l'ampleur. Que ce soit en Egypte, en Tunisie, en Lybie, ou en Côte d'Ivoire, les femmes sont dans la rue aux côtés des hommes pour les soutenir. Comment peut on accepter que dans le même temps, un grand nombre d'entre elles soient violées ?
La réponse est malheureusement loin d'être évidente. A une époque ou au coeur de l'Europe, les attitudes, scandaleuses des hommes politiques comme Berlusconi, suivant l'exemple de son homologue Kadhafi qui pour passer le temps se livrent a des séances de « Bunga Bunga « et défraient la chronique par leurs agissements sur des mineures, rien n'est encore joué. Le combat des femmes ne fait que commencer. Même si, en Italie, plus d' un million de femmes se sont mobilisées contre le Cavalieri qui dès qu'une voix s'élève lui rétorque « Sois belle et tais toi » Le combat des femmes est loin d'être gagné et au nom de toutes ces femmes dont les droits les plus élémentaires sont bafoués, je m'indigne.
La place des femmes dans la société est essentielle comme d'ailleurs celle des hommes. C'est dans la dignité et le respect de chacun que nous parviendrons à nous unir pour lutter contre la torture, et dénoncer les agissements d'hommes fussent ils politiques; ce ne sont que des délinquants de la pire espèce. Oui Berlusconi et Khadafi comme tant d'autres sont des criminels. Oui ils doivent être jugés et traduits devant les tribunaux comme doivent l'être tous ceux qui profitent de la supériorité qu'une arme leur confère pour violer des femmes qui se soumettent pour échapper à la mort.
Elevons notre voix pour soutenir les femmes du Monde entier dans ce combat pour réduire à néant ces exactions dont une femme ne se remet jamais.
Il est des combats qui valent la peine d'être menés. Des femmes qui bien qu'à des milliers de kilomètres attendent une forte mobilisation des hommes politiques des pays développés pour leur venir en aide ainsi que des institutions humanitaires pour leur venir en aide.
Cette journée de la femme je la dédie à toutes celles qui ont subi ces violences et je leur dit « tenez bon », c'est en nous indignant collectivement que nous parviendrons à chasser des hommes qui n'ont aucun sens de l'honneur et nous sommes à vos côtés. Continuez à vous mobiliser, vous finirez par être entendues. La révolution du monde arabe doit aussi être celle des femmes du monde entier contre des hommes sans scrupules qu'il faut dénoncer publiquement.
Il est ici question du droit des femmes encore trop souvent piétiné et pour lequel nous devons nous élever.
Constance Caron
Correspondante de presse.