Le peuple brestois aime le foot.
Le maire de Brest, François Cuillandre, aime le foot.
Deux industriels de la région, les frères Gérard et Denis Le Saint, enrichis dans la distribution de primeurs et autres denrées alimentaires, aiment le foot aussi. Tellement, qu'ils sont les propriétaires du club Stade Brestois.
Au nom du premier cité, la troïka du maire et des industriels porte un projet grandiose : la construction d'un nouveau et beau stade de foot en bordure d'une zone commerciale périphérique.
Jusque-là, on dirait la belle histoire d'amour sportif d'une ville pour son club de foot, financée par deux industriels papa-gâteau, sous l'approbation débonnaire du patriarche-maire, dans sa 70ième année, élu à la ville de Brest et de sa métropole pour son cinquième mandat.
Là où le bât blesse, c'est que ce projet doit se faire sur 18 hectares de terres agricoles cultivées, artificialisant des surfaces nourricières. Un emplacement pile en tête de réseau d'une zone humide. Une zone qui, selon le Projet d'Aménagement et de Développement Durable en vigueur, nécessite protection, sachant que ses eaux, jusque-là filtrées par la nature, fournissent 15 à 20% de l'eau potable du peuple brestois.
Là où le bât blesse, c'est qu'il existe déjà un stade de même capacité (15.000 places) en plein coeur de la ville de Brest, le stade Francis Le Blé.
Là où le bât blesse, c'est que les brestois n'ont pas été consultés, et quelques réunions publiques à ce sujet ne peuvent tenir lieu de consultation populaire.
Là où le bât blesse, c'est que les finances de la ville vont être durablement impactées. Sur un projet estimé à présent à plus de 124 M€ au total, l'engagement de la Brest Métropole se monte à présent à 43% du projet !
Pourtant, l'affaire avait commencé en 2018 sur une toute autre note. Les frères Le Saint annonçaient alors un projet au financement intégralement privé, réitérant en février 2020 : «Le nouveau stade ne coûtera rien aux contribuables». Le discours s'infléchissait déjà en mars 2022, quand Denis Le Saint annonçait «la nécessité d’un financement public». Le coût du projet était alors de 85 M€. Un montant révisé en juin 2023, quand Denis Le Saint annonce que « l’inflation nous a impactés de plein fouet», estimant alors le coût du projet à 106,5 M€ !
Cependant, Brest Métropole, avec le maire François Cuillandre à sa tête, ne moufte pas et s'engage plus avant, se déclarant décidée à prendre en charge des frais comme les aménagements d'accès, votant une subvention préliminaire de 10 M€ en février 2024, garantissant le prêt des deux industriels...
Nous, opposants à ce projet d'un autre siècle, d'une autre ère, nous demandons l'ouverture d'un vrai débat, l'explication des conséquences financières aux contribuables brestois et métropolitains, et leur engagement pécuniaire dans le temps. Nous demandons la réflexion sur l'opportunité de la suppression de terres arables pour bâtir un temple au foot commercial, sur les risques concernant l'approvisionnement en eau de la ville. Nous demandons la transparence sur l'opération qui transformerait le site de l'ancien stade en un juteux programme immobilier. Au lieu de sa démolition justement, nous demandons la rénovation du stade Francis Le Blé, ce stade historique et populaire en centre-ville, possible pour une fraction du budget de construction d'un nouveau stade en périphérie...
Signé : Le Collectif Contre le Nouveau Stade
Un collectif composé de :
- Agir pour un environnement et un développement durables (AE2D)
- citoyen.ne.s engagé.e.s pour la protection de l’environnement et à la rénovation du stade Francis Le Blé,
- Costour Poumon Vert en Finistère (CPVF)
- Extinction Rebellion (XR)
- Sauvons Francis,
- Youth For Climate
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